Ce n’est pas la première fois qu’un rapace est observé dans les zones résidentielles de la capitale chilienne. Mais cette nouvelle irruption animalière en milieu urbain a le mérite de témoigner de l’ampleur du phénomène.
Alors qu’elle faisait décongeler un morceau de viande au soleil, dans son jardin, une habitante de Lo Curro, une commune située sur les hauteurs de Santiago, a vu un condor s’en emparer et le dévorer méthodiquement, le tout au milieu de sa pelouse fraîchement tondue.
Si l’anecdote peut prêter à sourire, elle est symptomatique des méfaits de la croissance immobilière effrénée que connaît aujourd’hui la métropole. Terrain de jeu de prédilection des promoteurs, les collines de la pré-Cordillère des Andes restent en dépit de ces velléités capitalistiques l’habitat naturel de ces grands oiseaux carnivores. Inutile de préciser qu’une telle cohabitation peut s’avérer à terme nocive pour la biodiversité de la région, la santé des animaux pouvant être sérieusement mise à mal s’ils s’alimentent à base de nourriture conditionnée et industrialisée, comme avec ce morceau de viande congelée. Chasseurs dans l’âme, les condors peuvent aussi se révéler dangereux pour la sécurité des habitants, et en particulier celle des enfants en bas âge. Des considérations de bon sens, que beaucoup d’internautes n’ont pas hésité à rappeler avec plus ou moins de véhémence tout au long de la journée.