De la maternelle à la terminale, les 2800 élèves du lycée français Antoine de Saint-Exupéry ont repris le chemin de l'école jeudi 27 février, à Vitacura et Chamisero. L'occasion d'une rencontre avec le proviseur Xavier Jacquenet, qui dresse le bilan de la rentrée et présente les nouveautés
Xavier Jacquemet, 43 ans, est depuis juillet 2012, le proviseur du lycée franco-chilien Antoine de Saint-Exupéry. A l'origine professeur d'histoire-géographie, il a été proviseur adjoint dans un lycée de la région lyonnaise, puis proviseur adjoint au lycée français de Singapour.
Lepetitjournal.com - Comment s'est passée la rentrée ?
Xavier Jacquemet - La pré-rentrée a eu lieu mercredi avec le personnel, avec les élèves jeudi, et tout s'est « extrêmement » bien passé ! Nous accueillons cette année 2800 élèves, l'équivalent de 114 classes, sur nos deux sites, Vitacura (le lycée historique, fondé en 1959) et le nouveau site de Chamisero (à la sortie nord de Santiago, dans une zone en plein développement résidentiel). A Vitacura, nous avons 2400 élèves, tandis que Chamisero regroupe environ 400 élèves: 29 classes de maternelle, 44 classes d'élémentaires et le reste en secondaire.
Quelles sont les principales nouveautés ?
La croissance du site de Chamisero avec l'augmentation des salles de classes, on a aussi beaucoup investi sur Vitacura (qui vieillit, presque 60 ans !) qui a besoin d'investissements : nouvelles salles de sciences, salles de travail pour les professeurs aussi, un gros programme annuel de rénovation du site.
Et les projets pour l'avenir?
Continuer à faire de Vitacura un site à la hauteur de l'excellence pédagogique de l'établissement, et faire croitre le lycée français dans son ensemble, puisqu'à Chamisero l'école élémentaire, en construction, va ouvrir à la rentrée prochaine, tandis que le secondaire est prévue pour février 2019. Mais je ne serais pas là pour le voir, mon contrat de 5 ans allant jusqu'en juillet 2017.
Quels sont les principaux points forts du Lycée Français ?
C'est intéressant car le Lycée français est une institution très reconnue a Santiago (Ndlr : où on continue de l'appeler « alianza francesa ») et très attractive pour une société chilienne qui se développe (avec la hausse des classes moyennes). Cet intérêt des familles chilienne est une chance même si cela représente un besoin constant d'agrandissement de nos sites. Cette croissance du nombre d'élève est une belle opportunité, pour la mixité entre élèves français et chiliens. Etant donné que nous ne pratiquons pas de sélection pédagogique (Ndlr : pas de test de niveau à l'entrée en maternelle, ce qui est unique pour un lycée privé chilien), nous cherchons à intégrer le plus possible, Chiliens comme Français, même si évidemment les familles françaises sont prioritaires dans le cadre de la convention entre le lycée et l'Etat Français. On se retrouve donc avec une population scolaire très diverse, et des élèves de tous les niveaux. Cette mixité est l'une de nos richesses.
En plus de notre réputation et de la diversité de nos élèves, je dois rajouter la laïcité qui est l'un des piliers de notre identité (Ndlr : attractif pour les familles chiliennes, un lycée privé d'un très bon niveau et laïque est un fait rare ici au Chili), ces trois valeurs formant le c?ur de notre attractivité.
Qu'en est-il des partenariats avec d'autres lycées ?
Nous avons un lien très fort avec le lycée Louis Legrand à Paris, avec plusieurs programmes de collaboration sur le niveau lycée essentiellement. Les élèves de seconde peuvent aller découvrir l'éducation à la française pour une vingtaine de jours dans cette école d'excellence dans le cadre d'un voyage scolaire. De plus, après la terminale, avec le décalage des rythmes sud et nord (Ndlr : l'année scolaire chilienne prend fin en décembre) quelques élèves, depuis cette année, peuvent intégrer les classes de terminales à Louis Legrand pour y réaliser un nouveau second semestre.
Par ailleurs, on accueille des groupes d'élèves de Louis Legrand pour un voyage à la découverte du Chili, découverte à la fois culturelle, touristique, patrimoniale, mais qui comprend aussi l'assistance à des cours et la participation à la vie quotidienne de l'établissement.
Quelle est l'importance du côté extra-scolaire ?
Il est bien sûr très important et on veut le développer encore plus. Notre principal objectif est de développer les activités « péri-scolaires » où l'on parle le français. On a pu constater, du fait qu'un grand nombre de nos élèves ne soient pas issus de familles francophones, que l'espagnol est la langue de communication entre les élèves tandis que le français est la langue purement scolaire. On voudrait donc briser cette représentation et développer le français comme langue de communication, avec par exemple la venue d'animateurs capables de gérer ces activités en langue française.
Un message à adresser à la communauté française ?
On a la volonté d'ouvrir l'établissement à la communauté française et les partenaires locaux, on accueille de nombreux événements, de Santiago accueil ou de l'Institut Français par exemple.
Si le lycée Antoine de Saint-Exupéry est un établissement chilien géré par la « corporacion educacional alianza franceza », mais appartient également à la communauté française, on est à la rencontre entre les deux cultures et c'est ce qui fait notre richesse.
Adrien Beria (www.lepetitjournal.com/santiago) Mardi 4 Mars 2014
*Retrouvez le "mot du proviseur" à l'occasion de la rentrée sur le site du Lycée Français
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