Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018
C'est par le biais de la parfumerie que la France a inventé l'aromathérapie. Et par un couple franco-chilien qu'elle existe, depuis peu, dans sa version originale au Chili
En 1910, le chimiste René Maurice Gattefossé qui faisait des recherches en parfumerie se brûla grièvement les mains lors d'une explosion de laboratoire. Soigné selon les moyens de la médecine contemporaine, il est bientôt atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il applique sur ses plaies infectées de l'huile essentielle de lavande. Selon la légende, les résultats sont stupéfiants. Son intuition se confirme : l'essence de lavande possède de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Si dans les années 1960, le Docteur Jean Valnet reprit les travaux de Gattefossé et publia des ouvrages de référence, ce n'est que ces dix dernières années que l'aromathérapie a fait un bond spectaculaire en France.
De Grasse à Santiago Elisa Mena, initiée aux vertues des huiles essentielles capables de désenflammer, calmer, immuniser ou énergiser est rentrée de France voici 18 mois avec son compagnon français et, la ferme d'intention d'importer au Chili des huiles essentielles qui tiendraient leurs promesses. La marque "Naturel"qu'ils ont créée propose les premières Huiles Essentielles Botaniquement et Biochimiquement Définies (label HEBBD) sur le marché chilien, paraît-il trompeur en la matière. Conditionnées au Chili en flacon de 5 ml, elles sont déjà distribuées dans quelques magasins de province, et quelques SPA chics de Santiago, en attendant un probable accord avec des pharmacies. Mais on peut les acheter sur Internet . Si le jeune couple d'ingénieurs commerciaux soigne les détails : site Internet très complet, conditionnement élégant, il entend aussi être pédagogique, en éditant des notices d'utilisation très précises qui permettent sans avoir à avaler deux manuels d'aromathérapie, de savoir comment soigner une arthrite, effacer une cicatrice, assainir l'air ou calmer son stress. Car, en massages, ingestion, ou inhalation à chaque plante son usage. L'intérêt de cette marque chilienne d'un produit "made in Grasse", étant de garantir les propriétés superpuissantes de ces concentrés de plantes. Un exemple : pour faire un litre d'huile essentielle de jasmin, la plus chère, il faut 7 millions de fleurs cueillies à la main. Difficile dans ces conditions d'espérer trouver un vrai flacon, au prix d'une tisane. Ce qui se voit couramment aujourd'hui au Chili, en l'absence de réglementation.
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