HUMANITAIRE – Un toit pour une nouvelle vie

Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

L'association "Techo para Chile"qui tente depuis 10 ans de loger en dur les plus démunis a amené le Petit journal dans un quartier sud de Santiago, Los Espejos où 125 familles vont bientôt quitter leurs baraques précaires pour une vraie maison. Ce projet est né grâce à la détermination des femmes du quartier

Soledad Diaz, à gauche, permanente de "Un techo para Chile"dans le jardin d'enfants, première étape du changement à Los Esperos

Donner un toit à ses enfants, c'est l'objectif de Jackeline Marín, la trentaine, qui vit depuis 4 ans dans un bidonville du quartier sud Los Espejos : "Vista Hermosa". Mais de "belle vue"le quartier n'a que le nom. Jackeline habite avec son mari et ses deux enfants dans une baraque de bric et broc d'à peine quelques mètres carrés. C'est en voyant s'édifier un projet de relogement familial, à l'entrée du bidonville, qu'elle a décidé de s'organiser avec 50 autres familles pour enfin avoir un toit.
"Au début j'étais plutôt sceptique,"explique-t-elle devant une tasse de thé. "Et puis quand j'ai vu ces maisons se construire je me suis demandée pourquoi pas moi ?"
Afin de se consacrer totalement au projet, elle abandonne son travail de couturière et se tourne vers l'association "Techo para Chile". "Nous n'apportons pas seulement un soutien financier aux projets", explique Soledad Diaz, permanente de l'association. Il ne s'agit pas de faire un chèque puis de rentrer chez soi la conscience tranquille. "Notre travail consiste surtout à éduquer ces gens, à leur réapprendre à vivre dans la dignité grâce à des ateliers", souligne-t-elle.

Une maison pour retrouver sa dignité
Plusieurs étapes sont nécessaires avant de pouvoir accéder à la propriété. Les familles sont d'abord relogées dans des petits chalets en bois, le temps d'apprendre à gérer une maison. Une participation financière leur est aussi demandée et donc réunir l'argent nécessaire grâce à des tombolas, bingos et autres ventes de fripes°.
Le concept est si efficace que d'autre pays d'Amérique du Sud l'ont importé. L'objectif est simple : éradiquer les bidonvilles du pays d'ici à 10 ans. Mais la tâche à accomplir reste immense. On estime encore à environ 453 leur nombre au Chili, dont plus de la moitié dans les alentours de Santiago.
Pour Jacqueline Marín et ses voisins, l'échéance arrive à grands pas. Même si les maisons n'existent encore que sur le papier, une bibliothèque et un jardin d'enfants (voir photo) ont déjà été mis en place. Les chalets devraient être installés avant l'hiver, en attendant la pose de la première pierre.
Laury-Anne Cholez (www.lepetitjournal.com-Santiago) Mardi 19 juin 2007

"Techo para chile"vit de dons. Mais l'association recherche également des bénévoles pour diverses activités : donner des cours de français, s'occuper d'activités éducatives pour les enfants, d'ateliers de sports, de cuisine, ou de soutien psychologique. Pour plus d'informations contacter Valentina Insulza au 5102900 ou le site internet de l'association www.untechoparachile.cl
°Le 14 juillet aura lieu un bingo pour récolter des fonds pour les familles de Los Espejos. Lieu : junta de vecinos de Los Espejos à Gabriella Mistral con 9 de Enero. Antoine Laurent, Français bénévole se propose de vous y accueillir. Contact: toinlo2000@yahoo.com
Un camp de jeunes va être également organisé
-Du13 au 24 juillet :"Techo para Chile"organise des camps de jeunes pour construire des maisons pour les familles sans ressources dans diverses régions du Chili. Prix : 19 000$, qui comprend le voyage, le logement et la nourriture. Infos et inscriptions trabajos@untechoparachile.cl