Édition internationale

DROITS DE L'HOMME – Le Chili mauvais élève selon Human Rights Watch

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 janvier 2014

Dans son rapport annuel sur l'état des droits de l'Homme dans le monde, l'ONG Nord-américaine Human Rights Watch pointe du doigt le Chili en identifiant plusieurs défaillances : violences policières, tribunaux militaires et interdiction de l'avortement

L'organisation américaine Human Rights Watch indique une fois de plus des manquements aux Droits de l'Homme au Chili. En tête : la violence policière pour réprimer les manifestations, violence qualifiée de « disproportionnée ». L'ONG explique que les manifestations « ne sont pas régies par une loi, mais par un décret datant de 1983 pendant la dictature de Pinochet ». C'est là qu'est le problème, car ce décret, en plus d'octroyer le droit aux fonctionnaires d'interdire arbitrairement les manifestations, donne des « pouvoirs étendus aux forces de polices » pour disperser les rassemblements non-autorisés.

Mais ça ne s'arrête pas là : les victimes de violences policières portent leurs plaintes devant les tribunaux militaires (dont dépend la police), composés exclusivement de militaires en service, ce qui nuit à la transparence et à l'indépendance du jugement. L'ONG donne pour exemple des investigations menées secrètement, ou encore des avocats ayant de maigres chances de pouvoir interroger les témoins à charge.

Autre point négatif : le flou autour de la loi antiterroriste. Au Chili, la définition de « terrorisme » est très large, et englobe parfois des délits sans aucun rapport, comme des incendies volontaires ou des destructions de propriétés privées. Ce que le rapport ne dit pas, c'est que cette loi, dans les faits, touche les communautés Mapuches qui revendiquent parfois violemment leurs terres dans le sud du pays en commettant ce genre de délits, et sont donc jugés en tant que terroristes. 

Enfin, l'ONG dénonce des largesses quant aux jugements concernant des crimes allant à l'encontre des Droits de l'Homme commis par le passé, entendons par là sous le régime de Pinochet. Selon eux, la Cour Suprême « utilise ses pouvoirs discrétionnaires pour appliquer des sanctions peu sévères aux fonctionnaires ayant commis de graves violations (?) et accorde des peines plus faibles aux personnes déjà condamnées pour les mêmes délits ».

Human Rights Watch conclu que « toutes ces pratiques mettent un doute sur la capacité du Chili à assurer que la justice punisse justement les auteurs de délits allant à l'encontre des Droits de l'Homme », et rajoute que l'interdiction absolue de l'avortement représente également une atteinte allant à l'encontre de ceux-ci.

Adrien Beria (lepetitjournal.com/santiago) Vendredi 24 Janvier 2014  

 

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Publié le 23 janvier 2014, mis à jour le 24 janvier 2014
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