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ANNIVERSAIRE – 25 ans après la chute de Pinochet

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 12 mars 2015, mis à jour le 12 mars 2015

 

Le 11 mars 2015, Augusto Pinochet quittait le pouvoir. « Le général à la cape et aux lunettes noires », qualifiait le blogspot « Araucaria », éliminé après la victoire du « non » au plébiscite, remettait l'écharpe présidentielle au président Patricio Aylwin élu démocratiquement. Un symbole des dictatures latino-américaines, dont l'héritage politique et social se décante peu à peu

25 ans après la chute de Pinochet, provoqué par la victoire du « non » au plébiscite de 1988, l'héritage politique et social de la dictature perdure et divise. Il est vrai que le général n'a plus aucun héritier aujourd'hui. Les emblèmes à la gloire de la dictature disparaissent peu à peu, en commençant par les rues (l'artère « 11 de septiembre » s'est transformée en « Nueva Providencia »), malgré quelques oublis qui froissent les esprits. Le démantèlement des valeurs patriarcales est certain, mais graduel. Certains semblent vouloir les éradiquer pour de bon. Michelle Bachelet, dans son programme politique, compte bien réformer la société chilienne  à coups de réformes. L'éducation, les lois du travail, la santé. Des systèmes privés et inégalitaires qui perdurent dans un système qui se veut pourtant démocratique. On en oublierait presque que la Constitution de 1980 est toujours en vigueur.

 

Un passé difficile à oublier

Après un règne de 17 ans, Pinochet est resté Commandant en Chef des Armées jusqu'en 1998. La société a sans conteste un devoir de mémoire important mais difficile. Beaucoup affirment encore que « Pinochet a sauvé le Chili du communisme » selon Araucaria. Il est certain que les politiques libérales de la dictature ont été suivies par tous les gouvernements des 25 dernières années, bien que la plupart affirmait vouloir en finir avec des projets inégalitaires. Aujourd'hui encore, certains députés de l'UDI persistent à demander une minute de silence en l'honneur des 8 ans de la mort du Général. Quant aux nouvelles générations, Pinochet appartient au passé et ne mérite pas autant d'attention. De nombreux mouvements étudiants font de l'éradication du passé de la dictature leur cheval de bataille.

Mort à 91 ans durant son procès, il n'a jamais été jugé pour les crimes du régime militaire qui ont coûté la vie à 3200 personnes. 28 000 opposants ont été torturés. Le silence lésé autour de cette douloureuse période doit s'achever pour de bon, ceci passant d'abord par une réforme de la Constitution ; ce que Bachelet envisage sans l'entreprendre.

 

Claire GOSSART (lepetitjournal.com/santiago) Jeudi 12 février 2015

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Publié le 12 mars 2015, mis à jour le 12 mars 2015

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