

Trente ans après l'assassinat du prêtre français André Jarlan dans la commune de "La Victoria", son frère se souvient dans le journal "Centre Presse Aveyron" d'où il était originaire
Si Georges Jarlan, regrette qu'en France, la mort de son frère André soit tombée dans l'oubli, dans le quartier de "La Victoria" où il a officié de février 1983 à Septembre 1984, on ne l'a ps oublié comme en témoigne les nombreuses peintures murales (voir ci-contre).
Georges Jarlan raconte avoir été réveillé à 2 heures du matin le 5 septembre 1984 par un coup de téléphone. Au bout du fil, le père Pierre Dubois, qui lui annonce la mort de son frère André. Le carrossier de Rignac (Aveyron) n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé. "Je ne pensais pas qu'il puisse être menacé. Prudent dans son comportement, il vivait avec de jeunes misérables et il était fier de partager leur sort, témoigne-t-il encore aujourd'hui. Dans sa dernière lettre, il effleurait la situation et il avait peur qu'il y ait des débordements. Il aimait à se dépenser à faire quelque chose".

Non-lieu
En 1991, il a été inscrit par la commission nationale Vérité et réconciliation dans son rapport sur les violations des Droits de l'homme commises pendant la dictature militaire du général Pinochet. Quelques jours plus tard, le policier chilien qui a tué le prêtre aveyronnais a bénéficié d'un non-lieu.
Entré au séminaire à Saint-Pierre à Rodez (dont une salle porte désormais son nom) dès l'âge de 12 ans, André Jarlan a choisi la Martinique pour son service militaire. Il avait fait le voyage pour aider les populations locales, il a dû se contenter de... garder les enfants des officiers !
Ordonné prêtre le 30 juin 1968 à Rignac puis nommé vicaire de la paroisse du Gua sur la commune d'Aubin, il a étudié l'espagnol en 1982 à l'Université catholique de Louvain en Belgique. Il est arrivé en février de l'année suivante à la paroisse de la Victoria à Santiago-du-Chili, qu'il dessert aux côtés de son compatriote, prêtre également, Pierre Dubois.
L'opposition au général Pinochet a appelé le 4 septembre 1984 à une journée de protestation. La police entre à "la Victoria", bastion de la résistance au régime militaire où le peuple avait dressé des barricades, lançant des cocktails Molotov et déclenchant aussi des incendies. Une balle tirée à dessein perce le mur de bois du presbytère et atteint André Jarlan au cou pendant qu'il lisait la Bible, le tuant aussitôt.
S.R d'après centrepresseaveyron.fr (www.lepetitjournal.com/santiago) lundi 22 septembre 2014
