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SOCIETE - Vers une légalisation de la prostitution au Brésil ?

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 6 janvier 2014, mis à jour le 7 janvier 2014

Alors qu'en France les députés ont voté en décembre dernier le projet de loi qui vise à pénaliser les clients des prostituées, qu'en est-il ici au Brésil ? Payer pour des services sexuels n'est pas un crime. Et un député brésilien voudrait aller plus loin en autorisant les maisons closes.

Point commun entre la France et le Brésil : les lois sur la prostitution suscitent de violentes polémiques. Ici il n'est pas question de pénaliser le client comme dans l'Hexagone, mais tout le contraire, à savoir de légaliser les maisons closes et la prostitution. C'est le député brésilien Jean Wyllys, fervent défenseur des droits humains et des minorités sexuelles, qui a présenté ce projet de loi pour règlementer la profession l'an dernier.

Si cette loi est adoptée, les prostituées brésiliennes pourront bénéficier du statut de "professionnelles du sexe" et elles auront droit à une retraite spéciale après avoir travaillé durant 25 ans. Elles pourront même poursuivre leurs clients en justice s'ils refusent de les payer. En plus de légaliser la profession, cette loi autorisera également les maisons closes.

Des droits pour les prostituées avant la Coupe du monde et les JO
Pour Jean Wyllys, il est essentiel donner un véritable statut aux prostituées avant la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques de 2016. La demande de services sexuels risque d'exploser durant ces grands événements sportifs. Le député estime que reconnaître des droits aux prostituées serait une façon de mieux les protéger pour enrayer le trafic d'humains et mettre fin aux réseaux de proxénètes.

Si cette loi est adoptée, elle portera le nom  de "Gabriela Leite", un hommage à cette prostituée décédée en octobre dernier d'un cancer. Cette femme s'était battue tout au long de sa vie pour que les professionnelles du sexe obtiennent des droits. Elle avait également fondé une marque de vêtement nommée "Daspu", un pied-de-nez à la marque de luxe brésilienne, Daslu.

Déjà plusieurs tentatives pour légaliser la prostitution
Ce n'est pas la première fois qu'un homme politique brésilien veut règlementer la profession. Il y a 10 ans déjà, le député Fernando Gabeira, avait présenté un projet de loi qui s'inspirait de la loi allemande de 2002 qui exige le paiement des prestations sexuelles. Mais sous la pression des députés conservateurs, la loi n'a jamais abouti.

Pour l'instant, les prostituées brésiliennes n'ont aucun droit même si leur activité n'est pas pénalisée. En revanche, le crime de "favorecimento da prostituição" - inciter une personne à se prostituer - est passible de 5 ans de prison, voire plus s'il s'agit d'une mineure.

Pour ce qui est de la France, le Sénat doit encore valider le texte qui prévoit de faire payer une amende de 1.500 euros pour tout achat de services sexuels. Si la loi est adoptée, la France suivra les pas de la Suède et de la Norvège, pays précurseurs dans la lutte contre la prostitution.

Virginie COOKE (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 7 janvier 2014

*Photo : Joao Xavi - Flickr

lepetitjournal.com Rio
Publié le 6 janvier 2014, mis à jour le 7 janvier 2014

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