Situé sur un front de mer, qui plus est à l'entrée d'une baie, Rio de Janeiro est parsemé, sur ses extrémités, de forts construits à des époques différentes, du 16e au 20e siècle. La plupart d'entre eux offrent des points de vue originaux sur la ville et sortent encore des sentiers battus par le tourisme. Lepetitjournal.com vous propose ainsi une visite de chacun d'entre eux, à raison d'un par semaine. Deuxième fort à être exploré : le Fort de Copacabana.
"Si vis pacem, para bellum" ("Qui veut la paix prépare la guerre"). Cette fameuse maxime latine a été reprise par les autorités militaires brésiliennes pour être inscrite à l'intérieur du Fort de Copacabana, comme pour justifier sa construction à l'extrémité de la plage du même nom.
Si son emplacement fait face, de biais, à l'entrée de la baie de Guanabara, il en est en effet relativement éloigné et ne figure même pas sur un promontoire comme le Fort de Leme. De multiples projets ont malgré tout existé depuis le 18e siècle afin d'accoler à la chapelle Notre-Dame de Copacabana un petit fort, ne serait-ce que pour prévenir tout débarquement ennemi sur la plage.
Six ans de construction
C'est finalement beaucoup plus tard, au début du 20e siècle, alors que les invasions navales n'étaient plus vraiment à l'ordre du jour, qu'est définitivement décidée, dans le cadre d'une large réforme de l'armée brésilienne, la construction d'une enceinte fortifiée afin d'assurer la sécurité de la zone sud de Rio. De 1908 à 1914, le dernier fort de la cité fluminense s'élève sous la forme d'un grand bunker arrondi avec des murs de 12 m d'épaisseur sans orifices extérieurs si ce n'est son entrée.
Alors que la Première Guerre mondiale débute en Europe, la fortification la plus puissante d'Amérique du Sud, équipée par l'Allemand Krupp, est inaugurée en septembre 1914. Au menu : deux énormes canons de 305 mm, deux autres de 190 mm et deux plus petits de 75 mm. Mais son insalubrité se fait vite ressentir et un "quartier de paix", pour loger les soldats, est construit à ses côtés de 1918 à 1920 aux dépens de la chapelle Notre-Dame de Copacabana ? qui datait du début du 18e siècle - dont une version minuscule subsiste au sein même du bunker.
Ses canons n'ont jamais résonné même si le lieu a connu trois moments importants : la fameuse et grave révolte des 18 du Fort de Copacabana ? des officiers contestant la légitimité de l'élection présidentielle de 1922 -, occasionnant un bombardement de l'enceinte, la révolution de 1930 ? avec l'emprisonnement dans ses murs du président déchu Washington Luis -, et la révolution de 1964 débouchant sur la dictature militaire.
De nombreuses activités
Ce n'est qu'en 1987 que le Fort de Copacabana a finalement trouvé une issue pacifique, laissant derrière lui ses fonctions
Le Fort de Copacabana vaut aussi pour son très joli point de vue sur toute la plage du même nom, le Pain de Sucre ainsi que, de l'autre côté, sur Arpoador. Il est particulièrement sympathique de pouvoir se balader sur le toit de la fortification entre les différentes coupoles dont les canons pointent bizarrement vers la plage. Qu'on se rassure, ils sont définitivement bouchés.
Pour finir, voici une petite visite des lieux en vidéo :
Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 14 novembre 2013
Infos pratiques Praça Coronel Eugênio Franco, 1 / Copacabana Ouvert du mardi au dimanche (et jours fériés) de 10h à 18h (20h pour la zone extérieure) Tarifs : R$ 6 (R$ 3 pour les étudiants et les seniors) |
