

Homme politique, ministre, juriste, journaliste ou encore diplomate, Ruy Barbosa de Oliveira était présent sur tous les tableaux dans le Brésil de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. Né le 5 novembre 1849 à Salvador (Bahia) et mort le 1er mars 1923 à Petrópolis (Rio de Janeiro), il a profondément influencé son temps. Retour thématique sur une carrière hors du commun.
Ruy Barbosa de Oliveira le juriste
Après des études de droit à São Paulo à la fin des années 1860, Ruy Barbosa de Oliveira retourne à Salvador et débute une carrière d'avocat. En tant que juriste, son apport à l'organisation de la première République brésilienne, en 1889, est fondamental puisqu'il coécrira la Constitution de 1891. Sa consécration internationale intervient en 1907 lors de la seconde conférence de la paix à La Haye sur le désarmement et la prévention de la guerre. Il y défend brillamment la théorie brésilienne sur l'égalité entre les nations. La notoriété qu'il glane lui offre le surnom d'"Aigle de La Haye". A la fin de sa vie, il aurait pu encore participer au Traité de Versailles en 1919 puis être juge à la Cour internationale de La Haye, mais il refuse.
Ruy Barbosa de Oliveira le journaliste
Ruy Barbosa de Oliveira, dont la bibliographie (discours, conférences et autres articles) contient plus de 100 volumes, a commencé à écrire pour le Diario da Bahia dont il assumera la présidence en 1873, à seulement 24 ans. Il écrira plus tard pour A Imprensa, le Jornal do Brasil et le Diário de Notícias dont il sera également président. Son travail de journaliste est particulièrement remarqué durant son exil (Argentine, Portugal, France et Angleterre) des années 1893-1895 en raison de son opposition au gouvernement de Floriano Peixoto. En 1897, Ruy Barbosa de Oliveira cofondera l'Académie brésilienne des lettres dont il sera le président de 1908 à 1919.
Ruy Barbosa de Oliveira l'humaniste
Grand orateur, Ruy Barbosa de Oliveira profita de son talent pour défendre des causes aussi nobles que la défense des élections directes et l'abolition de l'esclavage. Au pouvoir, il fera brûler tous les registres administratifs comportant les possessions d'esclaves. Officiellement pour effacer cette "tache" de l'histoire brésilienne. Officieusement pour ne pas avoir à indemniser tous leurs propriétaires.
Ruy Barbosa de Oliveira, l'homme politique
Le côté touche-à-tout de ce brillant intellectuel ne pouvait pas l'éloigner longtemps de la politique qu'il intègre en 1877 en étant élu, à 28 ans, député à l'Assemblée de l'Etat de Bahia. Il sera ensuite député général de 1878 à 1884 et sénateur de 1890 à 1921. Ruy Barbosa de Oliveira sera nommé ministre des finances du premier gouvernement provisoire de la première République. Un mandat court durant lequel il mit en place des réformes de grande envergure du régime financier brésilien avec une politique monétaire vigoureusement expansionniste, mais finalement peu convaincante. Ruy Barbosa de Oliveira s'est également présenté à deux reprises ? 1910 et 1919 - à la présidence de la République, en vain.
Ruy Barbosa de Oliveira l'ami de la France
Une partie de son exil du milieu des années 1890 s'est déroulé à Paris où il profitera de son séjour pour être la première voix étrangère à prendre la défense d'Alfred Dreyfus. En 1908, il reçoit Anatole France à l'Académie brésilienne des lettres avec un discours en français et l'ambassadeur de France au Brésil, Paul Claudel, lui décerne la légion d'honneur en 1918.
Pierre MICHAUT avec CC (www.lepetitjournal.com - Brésil) lundi 28 juillet 2014







