Dirigé par Carlos Fausto, Leonardo Sette et Takumã Kuikuro, et sorti dans les salles en 2011, As Hiper Mulheres compte l'histoire d'un vieil homme d'une tribu d'Amazonie craignant la mort de sa femme. Il demande donc à son neveu d'effectuer le "Jamurikumalu"?
As Hiper Mulheres, réalisé par Carlos Fausto, Leonardo Sette et Takumã Kuikuro, est consacré au "Jamurikumalu", le plus grand rituel féminin du Haut Xingu (Mato Grosso). Craignant pour la vie de sa femme, un vieil homme de la tribu Kuikuro demande à son neveu de l'effectuer pour que celle-ci puisse chanter une dernière fois. Un rituel quelque peu surprenant lorsque l'on comprend le rôle qu'endosse l'homme dans les relations intimes?
Le documentaire présente l'organisation du Jamurikumalu par les femmes de la tribu. Le film ne nous explique pas comment ce rituel est né, ni d'où il vient, mais nous fait participer à l'organisation de celui-ci, l'apprentissage des chants ainsi que des pas de danses. Jalurikumalu permet de rappeler la place prédominante de la femme au sein de la tribu, tout comme il permet d'aborder les questions de l'héritage.
Les hommes, simples objets sexuels
En effet, c'est par ce rituel que les chants et danses sont communiqués et enseignés aux plus jeunes des villages. D'où la place importante de cette vieille femme mourante qui est au final la sage du village puisque c'est elle qui connaît toutes les paroles des chants.
Quant aux hommes, ils sont les personnages secondaires du documentaire, mais aussi du quotidien de cette tribu. Réduits durant le rituel Jamurikumalu à de simples objets sexuels, ils sont à la merci des femmes qui abusent d'eux sans modération. Les chants sont aussi très révélateurs et n'hésitent pas à faire référence régulièrement aux attributs masculins et au rôle de la femme comme chasseuse d'hommes.
Un documentaire récompensé
As Hiper Mulheres a été projeté et mis en compétition dans plus de vingt festivals de cinéma internationaux tels que le festival Filmar en América Latina à Genève (Suisse) ou encore le Leeds international film festival (Royaume-Uni) en 2012. C'est néanmoins sur ses terres qu'il a décroché le plus de récompenses, notamment le prix du meilleur film durant le festival Olhar de Cinema de Curitiba en 2012, mais aussi le prix du meilleur long-métrage documentaire durant le festival Hollywood Brazilian Film (Etats-Unis) la même année.
Salué pour son esthétisme et pour les questions qu'il soulève telles que le colonialisme moderne et la préservation culturelle, ce documentaire anthropologique nous permet de découvrir l'une des tribus indiennes d'Amazonie en menace constante face à l'homogénéisation et la modernisation du pays.
Voir le documentaire ci-dessous :
Margot GALLOT (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 28 janvier 2015
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