Ce mois-ci, lepetitjournal.com vous propose de découvrir ou de redécouvrir celui qui peut être considéré comme la référence de la littérature brésilienne : Joaquim Maria Machado de Assis. Poète, romancier, conteur, chroniqueur, critique, théâtrologue et journaliste, Machado de Assis est aussi le fondateur de l´Académie brésilienne des lettres !
Joaquim Maria Machado de Assis, estimé comme le plus grand écrivain brésilien du XIXème siècle est certainement un des auteurs lusophones le plus talentueux et reconnu. À l´occasion des cent ans de sa mort, le New York Times a rappelé en 2008 qu´il pouvait même être considéré comme "le plus grand écrivain d´Amérique latine". Sa naissance, le 21 juin 1839 à Rio de Janeiro, dans une famille d´origine très modeste ? un père métisse peintre en bâtiment et une mère portugaise domestique de maison ? ne lui permet pas un accès aux études ou à la culture. Ce petit fils d´esclave, pauvre et épileptique acquiert donc une formation d´autodidacte tout en exerçant divers métiers;il apprend seul l´anglais et le français et se dote d´une incroyable culture littéraire. Son premier emploi dans le monde des lettres lui est offert, à l´âge de 16 ans, juste après avoir publié ses premiers poèmes, lorsqu´il entre comme typographe à l´Imprimerie Nationale. Il collabore ensuite à divers journaux pour devenir enfin l´adjoint du directeur du Diário Oficial, journal réputé de l´époque. Il quitte ce poste en 1873 pour être nommé au Secrétariat de l´Agriculture: début de sa carrière de haut fonctionnaire qui lui permet de continuer à écrire sans soucis financiers. En 1896, il fonde l´Académie brésilienne des lettres qu´il préside jusqu´à sa mort le 29 septembre 1908 et dont il reste le "Président perpétuel".
Joaquim Maria Machado de Assis, 1890
L´ incontournable Mémoires posthumes de Braz Cubas
En 1869, l´auteur épouse Carolina de Novaes, fille de famille portugaise distinguée et vit un mariage heureux. Si le couple n´a pas eu d´enfants, Machado de Assis aura légué un style ainsi qu´une ?uvre unique et diversifiée à tous les enfants du Brésil. Nombre d´auteurs indiquent trouver chez lui source d´inspiration. Il s´illustre tout d´abord dans le roman social urbain en dépeignant la vie de la société carioca dans laquelle il évolue, témoignant ainsi de l´abolition de l´esclavage et traversant les années du Second Empire à la naissance de la République. Observateur cynique de la nature humaine, dénonciateur de la dictature de l´argent et de l´ascension bourgeoise, ses premiers écrits sont de style "romantique". Mais son talent s´épanouira pleinement lors du tournant avec son incontournable pièce maîtresse : Memórias Póstumas de Brás Cubas (Mémoires posthumes de Braz Cubas) en 1881. Il quitte alors le romantisme pour donner à sa plume un style "réaliste". L´?uvre raconte le récit posthume de Bras Cubas, décédé des suites d´une pneumonie dont il ne s´est pas soignée. Le narrateur revient avec distance sur ce qu´il a été durant sa vie. Machado de Assis manie là, à la perfection, l´humour et l´ironie à travers un langage riche et moderne. La prose de Machado de Assis se révèle subtile et drôle tout au long d´un texte précurseur de la future exploitation de l´inconscient en littérature.
Constance Lupinacci (www.lepetitjournal.com ? Brésil) lundi 11 janvier 2010
Bibliographie :
1864 - Crisálidas, poèmes
1870 - Falenas, poèmes
1870 - Contos Fluminenses
1872 - Ressurreição
1873 - Histórias da Meia Noite
1874 - A Mão e a Luva
1875 - Americanas, poèmes
1876 - Helena
1878 - Iaiá Garcia
1881 - Mémoires posthumes de Brás Cubas (Memórias Póstumas de Brás Cubas)
1882 - Papéis Avulsos
1884 - Histórias sem data
1891 - Quincas Borba, également traduit sous le titre Le philosophe ou le chien
1896 - Várias histórias
1899 - Páginas recolhidas
1900 - Dom Casmurro
1901 - Poesias completas
1904 - Esaü et Jacob (Esaú e Jacó)
1906 - Relíquias da Casa Velha
1908 - Memorial de Aires, traduit sous le titre Ce que les hommes appellent amour
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