

Située sur un front de mer, qui plus est à l'entrée d'une baie, Rio de Janeiro est parsemée, sur ses extrémités, de forts construits à des époques différentes, du 16e au 20e siècle. La plupart d'entre eux offrent des points de vue originaux sur la ville et sortent encore des sentiers battus par le tourisme. Lepetitjournal.com vous propose ainsi une visite de chacun d'entre eux, à raison d'un par semaine. Premier fort à être exploré : le Fort Duque de Caxias de Leme.
A Rio de Janeiro, il existe d'autres collines que le Corcovado ou le Pain de Sucre pour admirer la beauté de la ville. Moins connue mais toute aussi captivante, la vue depuis le Morro de Leme, où siège le Fort Duque de Caxias, offre un panorama époustouflant.
Il ne fait nul doute que le site va s'inscrire de plus en plus dans le circuit touristique de la cité carioca. Le visiteur plonge successivement dans l'histoire de la défense de la Baie de Guanabara, grâce à un mémorial sur la vie et le rôle du Fort ainsi que sur les grands hommes de la nation brésilienne, comme Luis Alves de Lima e Silva, Duque de Caxias, qui a laissé son nom à l'enceinte.
Un passage obligé pour les amoureux d'histoire...
Une grande galerie et des salles proposent des expositions temporaires de peintres et sculpteurs brésiliens. Au départ, l'enceinte n'était qu'un poste d'observation avant d'être renforcée en 1776 pour défendre la ville des attaques de pirates et la crainte d'une invasion espagnole. Son nom : le Fort do Vigia - renommé Duque de Caxias en 1935 sous la présidence de Getulio Vargas - qui accueillera notamment en ses murs le célèbre Joaquim José da Silva Xavier, dit Tiradentes. Un nouveau renforcement intervient entre 1913 et 1919 avec des technologies et équipements allemands, notamment ses quatre canons. Avant sa désactivation en 1965, le Fort a connu tous les épisodes troublés de l'histoire militaire brésilienne, de la révolte du Fort de Copacabana en 1922 à l'intervention sur le croiseur Tamandaré en 1955 - derniers tirs de guerre jamais effectués depuis -. Le lieu abrite depuis, dans le complexe situé au pied du morro, le Centre d'études des personnes de l'armée brésilienne.
La balade écologique de 800 mètres qui mène au sommet de la colline est parfois rude, mais fort agréable. Le chemin pavé glisse petit à petit dans la Mata Atlantica qui a été replantée dans les années 1980 par les militaires et les habitants du quartier. La zone est aujourd'hui protégée par les lois environnementales de l'Etat de Rio.
... mais aussi pour les amateurs de nature et de panoramas
Le Pain de Sucre se livre désormais à nous sous un nouvel angle. Cette fois, nous nous trouvons du côté océan, bercé par
le bruit des vagues et par le silence de la forêt sauvage, à peine perturbé par le chant des oiseaux tropicaux et les piaillements des micos, les petits singes cariocas. Nous avons ainsi une vision bien différente de la côte qui part de la Praia Vermelha, au pied du Pain de Sucre : ni plages, ni bateaux, ni immeubles ne viennent modifier le paysage que les navigateurs portugais ont aperçu pour la première fois en 1502. Difficile de croire que nous nous trouvons dans le centre d'une ville de sept millions d'habitants. Toute la magie de Rio est là !
La vue depuis le Fort de Leme est saisissante. En plus du nouveau visage du Pain de Sucre, nous pouvons aussi voir l'entrée de la Baie de Guanabara et les navires qui entrent et qui sortent, les collines et les plages océaniques de Niteroi, le Fort de Santa Cruz - dont nous reparlerons -, les favelas de Babilonia et Chapeu Mangueira du quartier de Leme, l'ensemble de la plage de Copacabana, les beaux motifs de Burle Marx sur les trottoirs, le Corcovado et son Cristo Redentor. Nous apercevons au loin le morro des Deux Frères (Leblon) et la Pedra da Gavea (São Conrado). Nous avons devant nous les principales cartes postales de Rio ! Un café sans prétention à l'entrée du Fort vous permet de vous reposer et de laisser votre regard se perdre sur ce que Rio a de plus beau : sa nature. Nous vous recommandons ainsi vivement cet itinéraire alternatif, original et chargé d'histoire.
Axel LAHAYE (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion
Infos pratiques Praça Almirante Júlio de Noronha, Leme Ouvert du mardi au dimanche de 9h30 à 17h. Tarif : R$ 4 (R$ 2 pour les étudiants). |
