Haarlem est une ville située dans la province néerlandaise de la Hollande-Septentrionale. Elle est renommée pour son riche patrimoine culturel et historique, notamment pour ses magnifiques champs de tulipes et son musée Frans Hals abritant des œuvres du peintre éponyme et d'autres artistes hollandais du XVIIe siècle. C'est ici que les aléas de la vie ont amené Virginie. Elle raconte son histoire.


Mon arrivée
Comme beaucoup, au départ, je voulais m’installer à Amsterdam. Je n’avais eu, avant mon expatriation, que l’expérience d’Amsterdam aux Pays-Bas et même si j’étais intéressée par d’autres endroits, je ne me voyais pas m’installer ailleurs en fait. Je vous l’ai déjà expliqué dans un article précédent, j’avais passé en 2015 un mois à Amsterdam, et tout naturellement, c’était là que je voulais m’installer. Donc au moment où j’ai décidé de quitter la France, en 2017, je me mise en quête d’un appartement depuis la France.
Je m’étais inscrite sur un site, Kamernet, pour ne pas le citer, et j’étais complètement désespérée. Dès qu’une nouvelle annonce était publiée, j’avais l’impression que ça ne faisait que quelques minutes, et le logement n’était déjà plus disponible ! Quel mystère ! Les rares propriétaires qui me répondaient plus en détail m’expliquaient que depuis la France, je ne trouverais jamais. Il valait mieux venir sur place pour organiser ma recherche.
J’étais très partagée, parce que donc je ne savais absolument pas ce que donnerait mon expatriation. Je ne connaissais personne ou presque personne aux Pays-Bas. Je n’avais jamais travaillé en dehors de l’Éducation nationale et j’imaginais mal ce que l’entrepreneuriat allait donner. En un mot, je voulais limiter ma prise de risque ou du moins la contrôler. En plus, j’étais déjà relativement âgée, plus de 40 ans à cette époque. Je me disais, bon, je suis prête à prendre juste une chambre, les prix étaient délirants et mon objectif était d’éviter les frais inutiles. Et dans le cas où il faudrait que je revienne précipitamment en France, je souhaitais un logement simple et qui me facilite la vie.
Sur Kamernet, il y avait l’annonce d’un appartement qui se situait au dernier étage d’une maison, un zolder aménagé. C’était à Haarlem … euh, j’étais sceptique. Rapide coup d’œil sur la carte. C’était à trente minutes à pied de la gare. Et le loyer était sensiblement plus élevé que le budget que je prévoyais (forcément, bienvenue aux Pays-Bas, Virginie). Le problème, c’est que ça correspondait exactement à ce que je cherchais. Je n’aurais pas de colocataire, juste le propriétaire qui habitait au rez-de-chaussée et au premier étage.
Donc, j’écris et l’homme me répond positivement. Je lui dis que je suis prête à venir aux Pays-Bas pour visiter l’appartement, mais qu’il me fallait le temps du voyage, blablabla. C’était OK pour lui. Très étonnée, parce que les délais pour obtenir une chambre sur Amsterdam se calculaient en termes de minutes et là, je disposais de tout le temps dont j’avais besoin. Donc notre rendez-vous était pris. Je n’y croyais pas, mais dans le cas où cela se passerait mal, tout serait plus simple une fois sur place.
En fait, j'étais déjà passée par Haarlem en bus. Une fois pour aller à la plage et l’autre pour aller à Keukenhof. Ç'avait pas l’air mal, comme ça, de loin, mais je n’avais pas cherché à en savoir plus. Donc, mon voyage est organisé pour visiter cet appartement, j’avais pris une chambre d’hôtel dans le centre de Haarlem. Et dès que je suis arrivée, je me suis dit « C’est ici que je veux habiter. Je veux impérativement habiter ici ».
J’ai eu un coup de foudre pour cette ville. Ma visite d’appartement s’est bien passée et voilà comment j’ai habité à Haarlem Noord pendant deux ans et demi. Puis, j’ai vécu pas très loin du centre, près d’un canal. Et maintenant à nouveau à Haarlem Noord, mais juste derrière la gare. Trois quartiers très différents et qui m’ont fait et me font encore découvrir cette ville sous des aspects très différents. Donc pourquoi j’aime cette ville ? C’est très simple.
Un centre particulièrement préservé

Tout d’abord, j’ai déjà évoqué son centre historique particulièrement préservé.
C’est vrai que quand je fais du vélo le soir, tard, dans les rues et qu’il n’y a personne, j’ai vraiment, mais alors vraiment l’impression d’être au XVIIe siècle. C’est une ambiance que je n’ai jamais vécue ailleurs. Peut-être à Salamanque en Espagne. Mais à Haarlem, cela va plus loin, j’ai l’impression d’être à la fois dans le temps présent et hors du temps. Cela me plaît beaucoup. En plus, j’ai étudié l’histoire du Siècle d’Or à l’Université et donc c’est comme si je vivais l’objet de mon étude en direct, sous mes yeux. Comme si la page de mon livre prenait vie.

La proximité de la nature

Ensuite, j’aime beaucoup la proximité avec la plage. Je trouve les plages néerlandaises magnifiques et elles me rappellent un peu l’immensité et la profondeur des plages landaises d’où je suis originaire. J’aime traverser à vélo le parc des dunes Kennemerland.
Je gare le vélo et en hiver, je vais prendre un chocolat chaud avant de me promener le long de la plage. En été, baignade. Et tout ça à quelques minutes de chez moi. J’aime également la possibilité de me baigner dans les étangs du parc l’été ; je trouve ça magique le matin très tôt ou le soir très tard. Pendant la période de la pandémie, donc à l’époque où j’habitais Brouwerskade (oui, oui, le quai des brasseurs), ce n’était pas loin d’un sentier qui menait à la route de la plage et du parc. Je partais très tôt le matin pour me baigner et j’étais rentrée pour mon cours en ligne de midi (je vous ai raconté, n’est-ce pas, que je suis enseignante ?). Ça me faisait des journées extraordinaires. J’ai eu droit à des levers de soleil vraiment très beaux et la lumière dans les dunes avec le vert des oyats et le bleu du ciel quand il fait beau est vraiment spectaculaire.

J’aime la proximité de la nature. Oui, bien sûr, vous allez sans doute me rétorquer qu’aux Pays-Bas, la nature est fabriquée et extrêmement contrôlée. Mais cela ne me déplaît pas. Il y a toujours un polder à proximité et j’aime cette cohabitation. Parfois, je prends le train pour aller travailler, et je vois des moutons, je vois des moulins. C’est tellement inédit pour moi qui ai vécu à Paris pendant presque 20 ans et où je ne voyais que le noir du métro ou du RER. J’exagère un peu, oui. Mais à peine.

Certes, aux Pays-Bas, l’aménagement du territoire est très dense. Où que l’on aille, il y a toujours une route ou une autoroute. Mais malgré tout, je trouve l’optimisation des espaces extrêmement bien faite. Par exemple, au nord de Haarlem, il y a le Noordzee canal, qui relie Amsterdam à IJmuiden. On prend un ferry pour traverser ce canal. Il s’agit d’un axe très important qui circule jour et nuit parce qu’il relie le sud et le nord du pays, c’est une zone portuaire très importante, l’A9 n’est pas très loin non plus. Et lorsqu’on sort du ferry, côté Nord et que l’on prend à gauche, on trouve un petit espace, mais absolument réduit. En fait, il s’agit d’une zone protégée avec des panneaux indicatifs sur les oiseaux que l’on peut voir et cetera. Je trouve ça fabuleux quoi, d’avoir la possibilité de « visiter » une zone écologique à deux pas de tous les axes principaux routiers, maritimes et aériens.

Une ambiance particulière
Finalement, j’aime l’ambiance de Haarlem et de ses environs. J’adore le cosmopolitisme d’Amsterdam, mais je préfère le patriotisme de Haarlem. Il paraît d’ailleurs qu’à Haarlem, on parle le meilleur néerlandais des Pays-Bas, je veux bien le croire. À Amsterdam, beaucoup me parlent anglais dès qu’ils entendent mon accent. À Haarlem, cela m’arrive assez rarement, et c’est parfait pour mon intégration. Le vendredi soir, sur la Grote Markt, l’effervescence est vraiment à son comble. Mais globalement, c’est une ville très calme et c’est juste parfait.
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