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Entreprendre en Nouvelle-Zélande : rencontre avec Franck Natali fondateur de Liquium

Quelques mois après les French Tech Awards, nous avons interviewé un des lauréats, Franck Natali directeur fondateur et CTO de Liquium, entreprise qui révolutionne le processus de production d'ammoniac.

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Écrit par Hélène Confuron
Publié le 9 mai 2024, mis à jour le 10 mai 2024

Si votre objectif est de monter une entreprise en Nouvelle-Zélande, et que votre technologie s'aligne avec les besoins de la Nouvelle-Zélande et des néo-zélandais, foncez.

Pouvez-vous nous présenter Liquium?

Liquium est une start-up issue de la recherche académique en science des matériaux de l'université Victoria de Wellington depuis maintenant 2 ans et qui développe un procédé de production d'ammoniac vert. La production d'ammoniac est l'un des procédés chimiques les plus importants de la planète, utilisé majoritairement dans la fabrication d'engrais et très polluant. Pour chaque tonne d'ammoniac produite, 3 tonnes de CO2 sont émises. Liquium développe donc une méthode de production d'ammoniac alternative, utilisant un nouveau catalyseur. Aujourd'hui il existe une vingtaine de start-ups dans le monde travaillant sur différents systèmes d'ammoniac verts mais Liquium est la seule entreprise de Nouvelle-Zélande qui traite le sujet. Notre travail a d'ailleurs été reconnu par la fondation Bill Gates via le Breakthrough Energy Program soutenant les innovations technologiques émergentes qui ont pour but de décarboniser les industries polluantes. Grâce à ce programme, Liquium a pu alors accéder à un réseau d'experts et de partenaires pour son développement en Nouvelle-Zélande et à l’étranger ce qui nous est bénéfique – ceci nous permet de potentiellement diversifier nos sources de financements, partenariat industriels et stratégies à long terme, puisque les niveaux d'investissements nécessaires pour aider les startups de notre secteur sont extrêmement élevé.

 

Pourquoi avez-vous décidé d'entreprendre en Nouvelle-Zélande?

Passionné de recherche académique, j'ai eu l'opportunité de rejoindre l'université Victoria de Wellington il y a 15 ans. Exposé très jeune aux possibilités offertes par la recherche fondamentale j'ai donc décidé de développer mes connaissances en science des matériaux. 

Sir Paul Callaghan, scientifique renommé de Nouvelle-Zélande, a créé un véritable écosystème au sein des universités du pays en promouvant la science fondamentale et son application industrielle. Les chercheurs sont donc encouragés à utiliser leurs découvertes fondamentales pour créer de nouvelles start-ups. 

Liquium souhaite aider à la création d'un avenir durable s'alignant dans une logique d'aide aux populations mondiales et nous sommes heureux que notre action ait été reconnue.

 

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Quels sont selon vous les avantages et inconvénients d'entreprendre en Nouvelle-Zélande?

La Nouvelle-Zélande est un grand village et permet d'établir un réseau très facilement. J'ai donc développé mon cercle de connaissance dans le monde scientifique avec aisance, ce qui favorise énormément la création et le développement de sa start-up. Il existe une véritable entraide entre entrepreneurs, les gens sont prêts à vous conseiller et aider.

Pour les chercheurs, il me semble qu'il est aussi beaucoup plus facile d'être au plus proches des branches de valorisation économique, des fonds d'investissements et de sécuriser la propriété intellectuelle. Il n'y a aussi que très peu de démarches administratives pour créer sa boîte.

En revanche, le niveau d'investissement que l'on peut recevoir depuis la Nouvelle-Zélande reste très faible, dans le contexte de développement des secteurs dits de l'industrie lourde, comme l'ammoniac. Il est donc indispensable de se créer un réseau de partenaires à l'étranger comme en Asie, aux Etats-Unis ou en Europe.

 

Vous faites partie des lauréats des French Tech Awards 2023, quel soutien vous apporte donc un organisme comme celui de la French Tech?

La French Tech joue un rôle très important. On sous-estime souvent la création de partenariats qui demande du temps et de l'investissement et la French Tech nous apporte ces connexions. Introduit par un ami entrepreneur membre de ce réseau, j'ai eu beaucoup de chance de rencontrer récemment le président de la French Tech Nouvelle-Zélande, Franck Ridon. L'organisme nous permet d'être en contact avec de plus larges entreprises de l'industrie française et nous espérons développer des partenariats qui pourront être bénéfiques aux deux parties. Nous avons en effet eu le privilège d'être nominés lors des French Tech Awards grâce à notre technologie novatrice aux bénéfices écologiques. Liquium souhaite aider à la création d'un avenir durable s'alignant dans une logique d'aide aux populations mondiales et nous sommes heureux que notre action ait été reconnue.

 

Quel serait votre conseil auprès des entrepreneurs qui souhaitent se lancer en Nouvelle-Zélande?

Si vous souhaitez monter votre boîte ici, n'ayez pas peur de la distance avec la France. En fonction de la technologie que vous développez, il y a parfois du bon à être à l'étranger. Si votre objectif est de monter une entreprise ici, et que votre technologie s'aligne avec les besoins de la Nouvelle-Zélande et des néo-zélandais, foncez ! Ce pays offre également de grandes ouvertures aux marchés asiatiques, notamment dans le secteur des industries lourdes puisqu'il existe beaucoup d'accords bilatéraux dans la zone pacifique qui peuvent aider votre entreprise à se développer à l'international.

 

 

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