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Mathéo Ruberti, un triathlète inspirant qui dépasse les limites

À 22 ans, Mathéo Ruberti s’apprête à participer au championnat du monde Ironman 70.3 en Nouvelle-Zélande. Plus qu’une compétition, cet exploit marque un moment historique : Mathéo est le premier athlète autiste à se qualifier dans la catégorie 18-24 ans avec des valides. Son parcours, empreint de courage et de persévérance, est une source d’inspiration pour beaucoup.

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Unsplash © Janik Presser
Écrit par Sarah Oueslati
Publié le 16 décembre 2024

 

Une vocation née sur un tandem

Tout a commencé à l’âge de 12 ans, lorsque Mathéo ne savait pas encore faire de vélo. Son père, Frédéric, a pris l’initiative de l’initier à ce sport. « Lors de notre première sortie en tandem, il ne voulait pas monter dessus. Je l’ai encouragé, et finalement, après 40 kilomètres, il m’a demandé qu’on reparte le lendemain », se souvient Frédéric. C’est le début d’une aventure qui allait transformer Mathéo.

Au fil des années, le jeune homme s’est essayé à d’autres disciplines, intégrant la course à pied et la natation. Ce n’est qu’en 2019 qu’il a décidé de se lancer seul en triathlon, avec un vélo qui lui appartenait. « Son premier triathlon en solo, c’était à l’Ironman d’Aix-en-Provence, et il s’est directement qualifié pour le championnat du monde », raconte fièrement son père.

 

 

Mathéo pendant la course

 

 

Une discipline de vie et une passion pour la compétition

Mathéo s’entraîne presque tous les jours, alternant natation, course à pied et vélo. Ce rythme intensif reflète sa détermination et son amour pour le sport. « Ce que j’aime, c’est la compétition, la foule en délire, et surtout, montrer tout ce que j’ai accompli », confie-t-il avec enthousiasme.

Son handicap, loin d’être un obstacle, est devenu une force. « Ce n’est pas un frein, c’est un don », affirme Mathéo. Il voit en sa différence une capacité à se surpasser et à accomplir l’impossible, un message qu’il souhaite transmettre à tous ceux qui hésitent à se lancer : « Il n’y a pas de raison de craindre. Il faut juste essayer. »

 

Un soutien familial indéfectible

Frédéric Ruberti, véritable pilier dans le parcours de son fils, explique : « Mathéo n’était pas du tout sportif au départ. Il était isolé dans sa chambre. Aujourd’hui, il est un exemple pour beaucoup. » Ce soutien familial s’est matérialisé par un encadrement constant, notamment lors des premières compétitions, où Frédéric suivait son fils à vélo pour le guider.

L’aventure ne s’arrête pas à Taupo. Mathéo se prépare déjà pour son prochain défi : un full Ironman en 2025, soit une distance doublée par rapport à l’épreuve actuelle.

 

Un espoir pour l’inclusion sportive

Au-delà de ses performances, Mathéo incarne un symbole d’inclusion et d’espoir. Son père rêve de voir la catégorie paratriathlon reconnue par World Triathlon, notamment pour les Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028. « Malheureusement, cette catégorie n’existait pas pour Paris 2024. Mais nous espérons que cela changera », explique Frédéric.

Leur voyage en Nouvelle-Zélande a été rendu possible grâce au soutien de l’association AFG-Autisme, qui milite pour l’inclusion des autistes dans tous les domaines, y compris le sport. « Sans eux, nous serions restés à la maison. Leur soutien est inestimable », témoigne Frédéric.

 

 

Mathéo sur son vélo

 

 

Une source d’inspiration pour tous

Mathéo Ruberti prouve que les limites sont souvent celles que l’on se fixe. Son histoire, faite de résilience, de travail acharné et de passion, est un exemple pour tous, qu’ils soient en situation de handicap ou non.

Alors qu’il se prépare à plonger dans les eaux de Taupo pour 1900 mètres de natation, à parcourir 90 kilomètres à vélo, et à courir 21 kilomètres, Mathéo montre au monde entier que la détermination peut mener à des sommets inexplorés.

 

Bonne chance, Mathéo !

 

 

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