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SE SOIGNER AU NATUREL : les plantes médicinales Kanak

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Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 5 février 2017, mis à jour le 15 juillet 2023

En Nouvelle-Calédonie, les plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle et font l'objet de recherches scientifiques qui pourraient servir à des fins médicales.

 

La Nouvelle-Calédonie fait partie des 4 premiers territoires du monde en terme de biodiversité. En présence de roches particulières, les péridotites, qui ont recouvert une partie de l'île il y a 37 millions d'années, la flore a évolué en état d'isolement, formant un patrimoine riche et unique.

La flore calédonienne compte 3.926 espèces décrites dont 75% endémiques. En Nouvelle-Calédonie, les plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle et font l'objet de recherches scientifiques qui pourraient servir à des fins médicales pour les grands laboratoires français, notamment contre des maladies redoutées.

Ici, comme partout dans le monde, on cherche, redécouvre parfois la médecine ancestrale. Certains pays, comme en Suisse, ont gardé culturellement cette médecine. Ici, elle prend enfin, grâce aux jeunes, aux associations, aux femmes, à la parole qui se libère, à la dignité retrouvée, toute sa place.

Au quotidien, dans les familles calédoniennes, les pousses de goyave sont généralement utilisées en cas de problèmes gastriques, les bains de feuilles de corossol sont donnés dans les cas de varicelle et l'essence de niaouli est diffusée dans les maisons pour combattre les rhumes mais également dans les cheveux en prévention des poux.

On retrouve pratiquement chacune des plantes présentées dans cet extrait dans les jardins calédoniens. Mais il y en a bien d'autres que l'on trouve aussi sur les plages, comme le pourpier, par exemple.

L'aloès : plante grasse dont les feuilles sont charnues et cassantes. Elles contiennent dans leur épaisseur une sorte de tissu cellulaire spongieux qui stocke l'eau. Par alchimie, cette eau se transforme en un gel amer et translucide très recherché pour ses propriétés médicinales. En Nouvelle-Calédonie, l'aloès est surnommé « plante à brûlures » mais c'est aussi un cicatrisant, il soulage les piqûres d'insectes, l'eczéma? C'est la plante des premiers soins et ses vertus sont connues depuis toujours par des peuples très différents. Des chercheurs l'étudient pour des essais cliniques sur des malades atteints du Sida et du cancer du poumon. Il semblerait que ces expériences soient positives.

La fougère arborescente (Cyathea intermedia) : c'est une gigantesque fougère endémique qui pousse dans les forêts humides. Elle peut dépasser les 35 mètres de hauteur. Dans certaines régions, elle représente « le commencement du pays des hommes » pour les Kanak. En médecine traditionnelle, ses bourgeons sont consommés comme contraceptifs.

Le Méamoru (Plectranthus Parviflorus) : plante à petites feuilles qui pousse au ras du sol et fait de minuscules fleurs bleues. Pour les Kanak, c'est le symbole de la vie. Dans la région du centre de la Grande Terre, les femmes soignent les maladies des yeux et purgent les bébés après décoction de ses feuilles et de sa tige.

Le pommier kanak (Syzygium Malaccense) : arbre à feuilles luisantes, pointues et très serrées. Une décoction de son écorce soigne les intoxications alimentaires. Le bouillon de ses feuilles calme les diarrhées et les feuilles chauffées et posées sur les furoncles les font disparaître.

Le bancoulier (Aleurites moluccana) : ils parsèment en septembre les pentes néo-calédoniennes. Les noix ont des propriétés purgatives et l'écorce râpée appliquée sur la plaie est utilisée pour soigner les blessures dues au corail.

Le faux tabac (Argusia argentea) : c'est la plante la plus utilisée en Nouvelle-Calédonie dans les remèdes traditionnels contre « la gratte » (ciguatera), qui s'attrape en mangeant certains poissons du lagon pendant l'été. Il n'élimine pas les toxines mais aide à mieux supporter la crise.

Le niaouli (Melaleuca quinquenervia) : la savane à niaoulis est le type même du paysage calédonien de la côte ouest. Une décoction de l'écorce soulagera les rhumatismes et les courbatures. L'huile essentielle de niaouli est utilisée pour purifier l'air et en cas de rhume mais également en prévention des poux.

Le bourao (Hibiscus tiliaceus) : petit arbre dont il existe 3 variétés : le bourao rouge, le bourao blanc des bords de mer et le bourao blanc de l'intérieur des terres. La sève de ses feuilles est utilisée comme cicatrisant des plaies. Les feuilles sont souvent bouillies en décoction pour soigner le foie ou se relaxer.

Le cocotier (Cocos nucifera) : arbre très répandu dans les zones tropicales du monde entier, il peut mesurer jusqu'à 25 mètres. Dans la région de Hyenghène, le bouillon de ses racines est un médicament contre la diarrhée. Posé sur les abcès, il aide à les faire évoluer. Contre les coups de soleil, il faut retirer la pulpe d'un coco vert et faire des cataplasmes sur les brûlures. Les racines frottées sur les dents rendent ces dernières blanches et saines.

Le corossol (Annoma Muricata) : arbre tropical qui produit de gros fruits à l'enveloppe hérissée de pointes. Lorsqu'un enfant à la varicelle, il faut faire bouillir ses feuilles et le baigner dans cette décoction de couleur rouge. Les pustules sécheront sans cicatrice. C'est aussi un très bon remède pour détendre les bébés nerveux. L'inhalation de la vapeur qui se dégage des feuilles chauffées au feu apaise les crispations stomacales dues aux contrariétés. Aujourd'hui, les propriétés anti-cancérigènes du corrossol sont de plus en plus étudiées.

La canne à sucre (Saccharum officinarum) : la fibre mâchée est utilisée comme émollient. En faire des compresses.

Le citronnier (Citrus limon Burmann) : c'est un petit arbuste. Les fleurs et les feuilles en infusion calment les spasmes d'estomac et les nausées

Le goyavier (Psidium guajava L) : arbre répandu en Nouvelle-Calédonie qui atteint 2 à 3 mètres. Le tronc est mince et rameux. Faire bouillir les feuilles et tamponner les brûlures, les ampoules et autres irritations cutanées. En cas de piqûres d'insectes, mâcher les feuilles et appliquer la pulpe recracher sur la zone douloureuse. Les pousses de goyave infusées sont données dans les cas de diarrhées.

Le Cycas (cycas circinalis) : il ressemble à un palmier. Le tronc est généralement unique, cylindrique et écailleux. En cas de piqûres par un poisson venimeux de type rascasse, il faut faire brûler une palme de cycas et poser le pied au dessus des vapeurs.

L'hibiscus (Hibiscus Rosa sinensi L) : c'est un arbuste ornemental des pays tropicaux. Il est très souvent taillé en haie. Une décoction de ses fleurs soigne la toux et soulage les jambes lourdes.

Le santal (Santalum austrocaledonicum) : arbre parasite qui pousse particulièrement sur la partie sud de la Grande Terre, à l'Ile des Pins et dans les Iles Loyauté. Il a un tronc de petite taille, court et droit avec une écorce rugueuse, grise et fendillée. Son feuillage est arrondi, touffu, d'un vert clair et brillant. Le jus de ses feuilles écrasées sera appliqué sur les hématomes pour les soulager.

Le noni (Morinda citrifolia) : le fruit du noni a une apparence bosselée allant du vert au gris. Les mélanésiens et les polynésiens utilisent depuis des milliers d'années chaque partie de la plante pour se soigner. En Nouvelle-Calédonie, le fruit pousse à l'état sauvage sur toute la côte Est et aux Loyauté.

Il faut noter que certains usages de la médecine traditionnelle peuvent se révéler nocifs. Il convient donc d'être prudent dans l'utilisation et la préparation de ces recettes à base de plantes.

 


Source : http://jpcaillon.canalblog.com/

 

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Publié le 5 février 2017, mis à jour le 15 juillet 2023

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