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La dépression tropicale Lucas ouvre le bal de la saison des cyclones

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Écrit par Isya Okoué Métogo
Publié le 4 février 2021, mis à jour le 5 février 2021

Chaque année, pendant la saison chaude de mi-novembre à mi-avril, le territoire connait ce que l’on appelle la saison des cyclones. La période, s’étendant de mi-février à fin mars, a cette année été ouverte par le passage de la dépression tropicale Lucas en début de semaine.

La saison des cyclones, un phénomène naturel surveillé

En décembre 2020, Météo-France Nouvelle-Calédonie et la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques de la Nouvelle-Calédonie (DSCGR) ont tenu une conférence de presse afin d’alerter la population et les médias sur la saison cyclonique 2020-2021. Le but était d’informer sur les consignes de sécurité et sur la surveillance de la menace cyclonique, alors que la Nouvelle-Calédonie est sous l’influence de La Nina. Cette influence se traduit par des températures plus élevées, davantage de précipitations et une activité cyclonique légèrement plus importante.

Ce phénomène connu depuis de nombreuses années est l’inverse de El Nino : le renforcement des vents appelés alizé dans l’Océan Pacifique déplace de manière plus prononcée les eaux chaudes de l’océan en direction du continent asiatique, provoquant un renforcement de la remontée des eaux froides à la surface de l’eau. Le résultat : un dérèglement atmosphérique et une sensibilité accrue à la formation de dépressions tropicales par le mouvement de vents d’orientation différentes.

Or, La Nina de 2020 et 2021 serait plus intense que d’habitude puisqu’elle atteint les prévisions de température avant l’heure. Les températures de l’Océan Pacifique cette année pourraient être un record de plus d’un siècle et la formation des dépressions facilitée. Aucun étonnement alors à la présence de Lucas en ce début de février.

Dépression tropicale, cyclone : késako ?

Même si le Pacifique sud n’est pas une région à fort risque, elle n’est pas non plus épargnée par ces perturbations naturelles impressionnantes. Or, bon à savoir, une dépression tropicale n’est pas un cyclone. Si leur structure, une large zone de nuages orageux en rotation accompagné de vents forts, est commune, la vitesse de leur vent est différente. La dépression tropicale connait des vents d’une vitesse moyenne maximum de 17 mètres par seconde. Au-dessus, c’est l’appellation « tempête tropicale » qui prend le relais. Le stade final de ces deux phases est le cyclone.

L’organisation de la venue de Lucas

Depuis de nombreuses années, des consignes de sécurité et des niveaux d’alerte sont en place pour protéger, informer et organiser le territoire à la venue de ces phénomènes naturels. La surveillance et le suivi des mouvements de la dépression Lucas par la population a été encouragé dès le lundi 1er février par la sécurité civile, avec le déclenchement de la pré-alerte cyclonique pour l’ensemble du territoire. Les consignes sont de se préparer à la venue de Lucas en tant que dépression tropicale forte puis modérée, à partir de mardi 2 février. Les premiers touchés ont été les Iles Loyautés à l’Est, avant que Lucas n’atteigne le Sud de la Grande Terre mercredi matin.

Les consignes de la sécurité civile ont été de suivre l’évolution de la situation mais aussi de s’organiser à rester chez soi et à ne pas avoir besoins de services quotidiens comme les supermarchés et les supérettes. Les mobiliers d’extérieurs sont rangés, les courses sont faites, les provisions de lampes, de bougies ou de piles révisées et les arbres élagués. Les différentes communes du pays mettent en place des centres d’hébergement en cas d’évacuation des logements par la montée des eaux ou les vents violents par la réquisition des salles omnisports, de mariage ou de réunions. Les numéros verts d’urgence et des standards des mairies sont mis en avant, afin que chacun sache quel interlocuteur privilégier. Les lignes de bus et les navettes maritimes sont suspendues et les vols sont réorganisés voir annulés.

Les chaines d’information, les journaux et les radios véhiculent l’évolution de la situation sur l’ensemble du territoire en temps réel, épaulés par les pages Facebook d’information comme Radio Cocotier ou Info-route qui sont informés par leurs abonnés des situations dans les différentes communes.

La levée de la phase de sauvegarde, l’heure du bilan

A l’heure actuelle, la phase de sauvegarde des alertes a été relevée et le danger est définitivement écarté. L’heure est alors au bilan des dégâts et à la mise en lumières des points à améliorer, pour la prochaine fois.

Le passage de Lucas a été marqué par des vents violents, qui ont causés des dommages par la chute d’arbres et la destruction de certaines habitations et de certaines structures plus précaires. De nombreuses inondations ont aussi été répertoriées et certains axes routiers ont été bloqués par le niveau des eaux, comme à Bourail et à Dumbéa.

Les coupures d’électricités ont été un des problèmes majeurs du passage de Lucas, avec plus de 13 000 personnes privées de courant mercredi et l’absence de réseau mobile et internet en Province Nord et dans les Iles Loyautés. L’impact est énorme puisque pour ces régions, les secours sont injoignables, les paiements par carte et les retraits impossible, la diffusion d’information compliquée et limitée.

 

Comme dans de nombreuses situations, la solidarité calédonienne était présente.  Partout sur le territoire, les habitants s’organisaient afin de relayer les informations importantes, de venir en aide aux opérations d’évacuation des pompiers et des gendarmes et de déblayer les routes afin de faciliter les déplacements importants. La situation devrait revenir à la normale dans les heures qui viennent. 

 

 

Isya Okoué Métogo
Publié le 4 février 2021, mis à jour le 5 février 2021

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