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La 29e édition de l’Alliance Française French Film Festival est lancée

Philippe Platel, Alliance Française French FestivalPhilippe Platel, Alliance Française French Festival
Philippe Platel - Crédit photo : 2018 Alliance Française French Film Festival
Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 mars 2018

Philippe Platel, directeur artistique du festival pour la deuxième année consécutive, nous éclaire sur la programmation et nous parle de sa vision de l’édition 2018.

 

Lepetitjournal.com/Melbourne : Pourriez-vous présenter brièvement votre parcours jusqu’à votre arrivée en Australie ?

Philippe Platel : Je suis diplômé d’une école de commerce (l’ESCP, à Paris), j’ai commencé ma carrière dans le domaine de l’audit et de la finance. Puis, j’ai travaillé chez Disney avant de migrer vers les musées à la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, au départ dans une fonction financière puis au département des expositions dont j’étais le directeur adjoint. J’ai occupé cette fonction jusqu’à mon départ pour l’Australie. Une partie de mon travail consistait à faire circuler nos expositions à l’international, ce qui fait le lien avec mon poste actuel d’attaché culturel à l’ambassade de France puisque j’ai pour mission de promouvoir les projets culturels à l’étranger, en l’occurrence ici, en Australie. J’étais déjà venu il y a trois ans, j’étais justement invité par l’ambassade pour représenter le Grand Palais et ce déplacement m’a donné envie de venir y vivre.

 

Comment expliquez-vous qu’un festival de cinéma français ait une telle popularité ici, si loin de la France ? Et quelles sont pour vous les spécificités qui font la force du cinéma français ?

En 2019, nous fêterons les trente ans du festival, c’est donc une popularité qui s’est construite d’année en année ; la fréquentation augmentant à chaque édition. Ce succès doit aussi bien sûr beaucoup à la popularité du cinéma français, qui est si varié. Pourquoi un tel succès ici ? Les Australiens sont de grands amateurs de culture française et de la France en général, ce qui nous aide évidemment dans le cadre de la promotion du festival. Par ailleurs, nos prédécesseurs ont développé d’année en année la popularité de cet événement, notamment en mettant plus de moyens. Le réseau des Alliances Françaises qui gère ce festival en partenariat avec l’ambassade a également investit davantage pour en faire la promotion. Aujourd’hui, nous avons une forte présence médiatique combinée à une forte présence en affichages.

 

Quels critères sont essentiels à vos yeux pour sélectionner les films qui seront projetés durant le festival ?

J’essaie de trouver des lignes directrices une fois que j’ai visionné un certain nombre de films. La sélection se fait plutôt dans l’optique d’assurer un équilibre qui soit fidèle à la production du cinéma français et aux succès de l’année – à la fois auprès du public et des professionnels. Il faut que ce festival du film français en Australie soit le reflet des moments forts de l’année pour le cinéma français. Nous mettons notamment en avant les films primés ou qui ont été très bien accueillis par la critique. Nous sélectionnons également de grands succès populaires. Évidemment, parmi ces derniers il y en a beaucoup et il faut donc faire des choix. Il faut aussi trouver un équilibre entre les styles, entre les comédies, les drames, les thrillers, les films d’époque. Cette année, par exemple, il y avait beaucoup de films sur le monde du travail, l’entreprise et la crise ; nous en avons retenu seulement quelques-uns car nous ne pouvions pas non plus présenter dix films sur la crise. Cela reviendrait à véhiculer un message erroné sur le paysage du cinéma français et ce serait très déséquilibré. Nous avons notamment choisi le film de Tonie Marshall, Number one (Numéro une) ainsi que le film de Gaël Morel avec Sandrine Bonnaire, Catch the wind (Prendre le large), qui sont des films très forts sur ce thème. Il y en avait d’autres très bien, notamment Corporate avec Lambert Wilson ou encore Crash Test Aglaé mais il faut faire des choix. Il faut également trouver un équilibre entre les interprètes. En effet, il est important d’avoir à la fois les grands noms que tout le monde attend mais aussi les nouveaux talents. Il est primordial de pouvoir montrer des premiers films et des interprètes qui arrivent dans le paysage du cinéma français et qui sont plein d’espoir. Il faut initier le public au nouveau cinéma français, qui génère de nombreux talents chaque année. Pour cette édition, nous avons plusieurs premiers films, notamment Custody (Jusqu’à la garde), qui a eu le Lion d’argent à Venise ou encore M de Sara Forestier.

 

Quels sont pour vous les films les plus marquants de cette édition 2018 ? Avez-vous des coups de cœur pour aider nos lecteurs à faire un choix parmi ce riche programme ?

Il y en a plein ! Il faut absolument voir C’est la vie (Le Sens de la fête) qui est la grande comédie à succès qui ouvre le festival. Le film est très bien fait, très drôle, avec un casting incroyable. Jean-Pierre Bacri y est encore plus étonnant que d’habitude. Il y a aussi Custody (Jusqu’à la garde) dont je viens de parler, il s’agit du choc de l’année 2018, sorti il y a quelques semaines seulement en France. Il faut souligner l’interprétation formidable de tous les acteurs. Le film a reçu un grand nombre de critiques positives et elles sont amplement méritées. A ne pas manquer non plus : BPM (120 battements par minute), qui a eu le Grand prix du jury à Cannes, ainsi que Barbara ou encore Ava.

 

Comment avez-vous fait le choix du film projeté à l’ouverture et à la clôture du festival ?

Le choix est toujours difficile. Il faut faire plaisir au public, on a donc tendance à se tourner vers des comédies qui réuniront le plus grand nombre. C’est la vie (Le Sens de la fête) et 50 is the new 30 (Marie-Francine) en font partie. Avec 50 is the new 30 (Marie-Francine) qui clôturera le festival, Valérie Lemercier a réussi à garder son style tout en épousant les codes de la comédie romantique et la magie opère !

 

Quels sont vos objectifs pour les prochaines éditions ?

Nous voulons faire de la 30e édition un moment d’exception et connecter le festival à sa riche histoire en replongeant dans ses archives.

 

Chaque année de nombreux Français viennent en Australie, selon vous pourquoi ce pays attire autant ?
 

L’Australie attire car c’est un pays plein de magie. Il apparaît souvent comme une bulle de paix et de sérénité très éloignée du climat français parfois angoissant. L’Australie offre la possibilité de se reconnecter avec la nature et attire de nombreuses personnes à la recherche d’un voyage spirituel.


L’Alliance Française French Film Festival sera à Melbourne jusqu’à la fin du mois de mars, vous pourrez retrouver la riche programmation et toutes les informations pratiques sur le site officiel : www.affrenchfilmfestival.org.

 

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 6 mars 2018, mis à jour le 6 mars 2018

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