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UN LIVRE, UNE HISTOIRE – Jacques Brel, valseur de cent ans

Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 7 août 2017, mis à jour le 7 août 2017

Toutes les semaines, nous vous proposons, en partenariat avec La Bouquinerie Le Liseron, de retrouver le goût de lire. Lémile, le moine qui ouvrit sa bouquinerie, n'a pas son pareil pour rendre les ouvrages qu'il présente contemporains. Avec humour et insolence, il arrive à faire le parallèle entre ouvrages d'hier et société moderne.

 

Bientôt, sous peu, c'est inévitable, lorsque, ahah, c'est écrit, ECRIT, je serai Grand Playmobile Architecte De l'Univers, cela ne saurait tarder, on en voit les orteils, j'édicterai, un édit, eh oui, dans le Grand Mode d'Emploi Du Monde Tourne Maboule, un EDIT ECRIT COMME CA, en très gros, et gras, que ça huile les doigts et les lèvres rien qu'à y regarder, dans cet édit dis-je, j'édicterai que les cahiers, oui les cahiers, ces choses impropres au vol et pourtant semblant appareillées d'organes propices à l'exercice du dos crawlé dans la piscine du ciel, ou en étais-je? Oui ledit-édit-des-cahiers, et bien c'est décidé!  Ils n'auront qu'une face droite, UNIQUEMENT à droite, oui QUE des feuilles à droite, j'ai dit j'édicte!
Car à la fin c'est bien embêtant d'écrire à gauche ! Ne dites pas le contraire !
Aaaah je me sens bien mieux sachant que dans un futur proche, en approche, on y voit le bout des seins, nous serons libérés de la tyrannie des pages de gauche !
Pas de courbettes je vous en prie, je ne fais que mon trav? hum en fait si, courbez-vous encore un peu, parrrrrfaiiiiit! On garde ça aussi dans l'édit pardi !

(?)
Quand on a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l'amour
A offrir à ceux là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour
(?)

Ami liseron, l'heure est à la pelle ce que le poilu est au râteau !
Mais plus grave encore, ce fut cet événement, il y a quelques années déjà bien secouées maintenant dans la boite-à-meuh de notre mémoire cleptomane, il y eut dis-je encore, ce qu'il est de bon ton de nommer sans article : invasion !
Oui! Un envahisseur du monde musical, cette étrange planète dont les habitants tout ouïe, n'ont qu'oreille pour unique orifice à tout faire, cet envahisseur redis-je encore et toujours, sans nommer Bob Dylan, a reçu le prix Nobel de littérature !
Oui je sais, je sais? Il écrit? des chansons!
Argh ! Je vois déjà derrière votre écran, l'araignée de la stupeur vous sauter au visage, arrachant les haut-vents au vent des globes de vos globes oculaires dans un cri de tablette au chocolat 0% - comble de l'horreur ici-bas.

(?)
Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
mais,
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Je ne te parlerai pas de Bob, Bob le palindrome devrais-je reredire encore et encore et toujours, ahah prend ça vil envahisseur !
Non je ne te dirais pas que c'est un beau doigt d'honneur infligé au monde littéraire déjà mal en point avec les records de vente des livres de Laurent Gounelle (Nommons-le Laurent.G pour préserver son anonymat). Je te parlerais plutôt de Brel, Jacques de son prénom.
J'ai, sous mes pupilles dilatées aux exhalaisons du bon-vieux-temps, l'?uvre intégrale de l'Homme.
Eh bien mes amis, on ne va pas crever l'audimat avec ça !
Non désolé Jacquot... C'est trop beau, profond, juste? Écoute, j'appelle Laurent.G (Anonymat préservé !) s'il ne peut pas nous arranger ça avec deux ou trois platitudes merveilleuses sorties tout droit des enfoncements de portes battantes sur la lande « à louer » de sa boite crânienne !

DRRRRIINNNNG
-    Allo Laurent ?
-    Qui ?
-    Laurent.G !
-    Oui.
-    Quel génie du rase-mottes dans tes réponses !
-    Oui.
-    Oh c'est trop fort ! Comment fais-tu pour tant briller sans lumière au plafonnier ?
-    Bah.
-    Je te rappelle Lolo !
-    Qui ?
-    Laisse tomber!

Jacques on tient notre homme ! Avec lui c'est le prix Nobel musical assuré !
Mais? Mais je pense à autre chose? Aujourd'hui c'est un peu différent qu'à l'époque bénie des Brel, Brassens, Ferré? Aujourd'hui pour chanter il faut participer à une sorte de compétition de chant pour grenouille à mixeur. Pourquoi ? Je l'ignore Jacquot, mais apparemment on fait ses classes dans ce jeu consistant à M-A-S-S-A-C-R-E-R les plus belles chansons de tous les temps en haranguant le public de mouvement pectoral de Ken plastifié.
Alors Jacques? Je ne te cache pas qu'il va falloir aller au Gym club muscler ta personnalité ! Faire un coup de chirurgie pour aéro-dynamiser ces oreilles, car le public est devenu assez anti-américain maintenant et il refusera d'écouter les chansons de Mickey Mouse ! Enfin, pour mettre « toutes les chances contre nous » il nous faudra un coach pré-pubère capable de placer à des moments opportuns dans le texte des : check boom check check boom check check boom check !

(?)
Une valse à trois temps
Qui s'offre encore le temps
Qui s'offre encore le temps
De s'offrir des détours
Du côté de l'amour
Comme c'est charmant
Une valse à quatre temps
C'est beaucoup moins dansant
C'est beaucoup moins dansant
Mais tout aussi charmant
Qu'une valse à trois temps
Une valse à quatre temps
Une valse à vingt ans
C'est beaucoup plus troublant
C'est beaucoup plus troublant
Mais beaucoup plus charmant
Qu'une valse à trois temps
Une valse à vingt ans
Une valse à cent temps
Une valse à cent ans
Une valse ça s'entend
A chaque carrefour
Dans Paris que l'amour
Rafraîchit au printemps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse a mis l'temps
De patienter vingt ans
Pour que tu aies vingt ans
Et pour que j'aie vingt ans
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Offre seule aux amants
Trois cent trente-trois fois l'temps
De bâtir un roman
(?)

A l'heure du tout transhumanisme, on nous proposera bientôt des chanteurs avec des couilles en diamant cent carats, des cordes vocales en string d'acier à paillettes, et des cervelles avec système d'illuminations noétiques versicolore des neurones sollicités (Ne vous inquiétez pas il y a un système de secours automne au bulbe rachidien pour faire illusion à la panne de courant de nos artistes contemporains).

Ami liseron, relis et réécoute les chants du grand Jacques Brel, tu y trouveras le réconfort d'une lumière au bout du tunnel.

Enfin laissez-moi vous chanter la complainte d'aujourd'hui :



Mais où sont passés les hommes d'antan ?
Infatigables valseurs de cent ans

Les pti'zhommes d'aujourd'hui
Faute de caractère
S'épithètes d'une barbe

Plongeant regard ou rien de luit
Pompe-vélo des haltères
D'orgueil impropre pour le marbre

Mais où sont passés les hommes d'antan?
Infatigables valseurs de cent ans

Diplomés de l'ordre des manchots
Dieux sans lettre s'arrêtent athée
Z'étudient la Vie sans s'étudier

Cart'postales d'exotiques Dachaus
Cherchant l'Avenir dans l'instantané
Sourds aux Sirènes de leurs bombardiers

Mais où sont passés les hommes d'antan ?
Infatigables valseurs de cent ans


 

Lémile (http://www.lepetitjournal.com/nouvelle-caledonie) - mardi 8 août 2017

24 rue Eugène Porcheron
Quartier Latin - Nouméa
Tél. : 51.92.69
horaires d'ouverture : 10h00-17h00
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Publié le 7 août 2017, mis à jour le 7 août 2017

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