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Ma liste de Noël

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Écrit par Enaëlle Deschamps
Publié le 11 décembre 2018, mis à jour le 11 décembre 2018

Un très beau texte d'Enaëlle, créatrice du blog les Elans d'Ena que nous avions déjà partagé en décembre dernier mais tellement joli que nous n'avons pas pu résister à l'envie de le republier. 

 

C’est bientôt Noël…Y’en a disent que c’est la période idéale pour mettre les rancœurs de côté, pour mettre de l’eau dans son vin, pour mettre ses habits de fête et fêter l’amour ou quelque chose comme ça.

Pour Noël cette année, moi je mets ma carapace, je mets de la distance entre l’amer et moi quand j’aimerais enlacer la mer, mon émoi. Je mets mes habits qui scintillent pour combattre la nuit noire, celle qui perdure encore quand le soleil est haut dans le ciel, celle qui se prolonge dans le regard des sournois, quand l’acrimonie et le fiel sont tout ce qui subsiste des moments passés.

J’aimerais me dire que je suis une personne meilleure, ou que les épreuves sont autant d’occasions de s’améliorer, de pardonner, de comprendre. Mais pour Noël cette année, je ne veux pas me persuader que je suis celle qui faut, du verbe faillir je veux dire, celle qui flanche, celle qui a les genoux qui tremblent et la mâchoire qui grelotte, celle qui a les yeux qui s’embuent parce que Nom de Dieu, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça? Non, pour Noël cette année, je ne serais pas l’ombre de moi-même parce qu’il paraît que je dois payer le prix fort  mon désir de liberté.

Pour Noël cette année, ce désir, je le crie, je le porte, je le transporte en moi et je l’exporte à tous ceux qui voudront bien le voir, le comprendre, quitte à s’y méprendre. Ce désir de me retrouver, d’à nouveau me trouver, de me lover dans le cocon idéal de ce chez-moi lointain, ce désir-là c’est le mien et il est légitime, il est drapeau aujourd’hui plus qu’hier, et ce destin commun sera ma communion.

Je regarde les années qui sont derrière moi et quels que soient mes trébuchements, mes très grandes fautes, mes fautes impardonnables, quelles que soient mes errances et mes hésitations, quelles que soient mes souffrances et mes divagations, ces années, je ne les renie pas, je ne les vomis pas, je ne les occulte pas. Pour Noël cette année, je tiens ma tête droite face aux accusations et si l’on veut me traîner dans la boue, soit ; les moralistes censeurs peuvent bien s’exprimer, ils ne m’enlèveront pas les leçons apprises du chemin parcouru.

Pour Noël cette année, je regarde mon fils et à travers lui, je réalise tout ce qui est beau en moi. Et que nul ne peut m’enlever.

Cadeau n°1 : la douceur…
Sous le sapin, invisible mais prégnante, je voudrais la douceur. La douceur d’un regard qui dit “je comprends même si je ne suis pas d’accord”. La douceur d’une main qui se tend même dans l’adversité. La douceur d’un matin lumineux, juste l’odeur du café et un bonjour tout simple. La douceur d’un sourire qui pointe derrière l’animosité.
 
Cadeau n° 2 : le rire…
Sous le sapin, invisible mais tonitruant, je voudrais le rire. Le rire qui éclate, celui qui envahit toute la pièce, se répand, se refile comme un virus et abîme tous les corps de secousses libératrices. Le rire qui se transmet par surprise, celui qui vous envahit sans que l’on s’y attende, qui vous submerge et vous laisse le ventre un peu douloureux. Le rire comme une caresse qui souffle “tout ira bien” à l’oreille attentive.
 
Cadeau n°3 : la paix…
Sous le sapin, invisible mais salvatrice, je voudrais la paix. La paix dans la maison, quand les ombres s’évaporent. La paix comme antidote aux pires mésaventures. La paix qui vous soulage et vous fait embrasser même l’hiver, cette paix qui prend ses aises dans l’esprit rassasié.
 
Cadeau n° 4 : l’espoir…
Sous le sapin, invisible mais inébranlable, je voudrais l’espoir. L’espoir de faire mieux quand le pire est passé. L’espoir des jours meilleurs, cet espoir qui prend aux tripes plus solidement que la haine, et qui vous rend confiant, plus humble, reconnaissant. L’espoir de ceux qui savent qu’après la pluie vient toujours le beau temps.

Cadeau n° 5 : le renouveau…
Sous le sapin, invisible mais superbe, je voudrais le renouveau. Le renouveau qui dit “les erreurs ne sont pas des sentences de mort”. Ce renouveau qui permet de se réinventer, se réinitialiser, se refaire une beauté, et mordre à nouveau dans la vie parce que, quand même, n’est-ce pas cela, la vie : un éternel recommencement?
 

C’est bientôt Noël. Comme les autres, j’irais faire les boutiques avec mes listes basiques : parfum, boucles d’oreilles, figurine Batman…

Je mettrai mes habits de fête et je fêterais l’amour, parce que, bien sûr, c’est la vraie chose à faire.

Mais je ne mettrai pas d’eau dans mon vin, non. Je garderai en bouche son onctuosité et s’il me brûle un peu, j’accuserai le coup. Aussi âcre ou doucereux soit-il.

 

Enaëlle Deschamps
Publié le 11 décembre 2018, mis à jour le 11 décembre 2018

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