La mission d'information parlementaire sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, présidée par Manuel Valls, est attendue du 19 au 23 février dans l'archipel, où se tiendra d'ici à novembre un référendum sur l'indépendance, a annoncé vendredi le haut-commissariat de la République.
L'ancien Premier ministre sera accompagné du député Christian Jacob, rapporteur LR de la mission et de Yaël Braun-Pivet (LREM), présidente de la commission des lois de l'Assemblée nationale.
Leur déplacement intervient alors qu'au terme d'un processus de décolonisation initié en 1988 par les accords de Matignon et poursuivi par l'accord de Nouméa (1998), les Calédoniens voteront d'ici à novembre pour ou contre le maintien de l'archipel dans la République.
Il intervient également après que les sénateurs se sont accordés mardi sur la délicate question de la composition des listes électorales, permettant notamment l'inscription d'office d'électeurs natifs du Caillou. Le vote solennel aura lieu mardi.
L'objectif de la mission présidée par Manuel Valls est d'informer la représentation nationale du contexte local, à la veille de ce référendum historique.
Au cours de leur déplacement, les parlementaires rencontreront de nombreux acteurs des milieux politique, économique et associatif de l'île. Ils visiteront également la prison de Nouméa, où la grande majorité des détenus sont de jeunes Kanak, ainsi que l'usine de traitement de nickel Koniambo dans le nord, symbole de la politique de rééquilibrage menée en Nouvelle-Calédonie.
Dans l'enceinte du Congrès, les parlementaires ont en outre invité mardi le public calédonien à venir débattre du référendum alors que le scrutin suscite beaucoup d'interrogations.
Des groupes de travail et un cercle restreint de dirigeants locaux discutent régulièrement autour du haut-commissaire (préfet) de la préparation de l'après-référendum mais rien de ne filtre de ces échanges.
« Ils sont incapables de sortir du clivage pour ou contre l'indépendance et pour l'instant on ne voit aucun projet commun émerger », a confié à l'AFP une source proche du dossier.
Lors de sa visite début décembre, le Premier ministre Édouard Philippe avait invité les élus du Congrès à s'emparer du choix de la date du référendum et de la formulation de la question qui sera posée.
Évoqués, ces deux points n'ont jusqu'alors pas suscité de consensus.