Au Mwâ kâa, les femmes de l'association La Dynamique du Sud se réunissent régulièrement pour partager et renouer avec une activité traditionnelle Kanak, une transmission ancestrale, de mère en fille: le tressage de la natte. Elle était autrefois le 1er objet remis lors de la coutume, et sa réhabilitation était nécessaire. Emblème du patrimoine Kanak, premier maillon des échanges, la natte était utilisée lors d'évènements importants : naissances, décès, mariages...
Les femmes de la Dynamique représentent les cinq communes de l'aire du Sud : Ile Ouen, Yaté, Païta, Nouméa, Saint-Louis et Ile des Pins.
Chacune développe le tressage avec son matériau : jonc, pandanus, feuilles de cocotier.
A l'origine, une commande du Sénat : (re)définir un objet coutumier pour les protocoles d'accueil.
L'ADCK a donc lancé un appel aux tresseuses. La natte de bonjour, remplacée depuis plusieurs années par le manou, est la matière idéale : symbolique d'alliance, représentation de celui qui vient et de celui qui accueille, elle est faite de mailles qui se chevauchent, s'assemblent, se tressent, de ficelle qui attache, consolide les liens, de nœuds et de franges qui représentent la continuité du travail, des engagements, dans la confiance et le respect.
Le tressage de la natte induit un retour à soi-même et une ouverture à l'autre.
La création d'une œuvre demande une certaine concertation, car chaque tribu ajoute sa touche : coquillage pour celle du bord de mer, graines pour celle de la terre... Toute natte offerte a ainsi son histoire.
Les femmes de la Dynamique du Sud seront présentes lors de la journée de la Femme, le 8 mars, au Centre Tjibaou. En plus de leurs œuvres tressées, elles accueilleront les visiteurs avec chants et danses.
Elles participeront également au prochain festival des Arts Mélanésiens, du 1er au 14 juillet aux îles Salomon.
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