Loin de l’âge d’or de la City, l’équivalent de 26 Empire state building de bureaux est inoccupé à New York. Cette vacuité est le symptôme d’un changement profond du mode de vie (et de travail) new yorkais.
La pandémie de Covid-19 a marqué un tournant dans le quotidien des travailleurs newyorkais. Non contents de s’éviter des heures de transports et de profiter du télétravail, ils et elles s’empressent de déserter les bureaux des grattes-ciels new yorkais, autrefois symbole de modernité et du dynamisme économique.
La population de New York n’a pas baissé - loin de là, et pourtant les bureaux restent vides. En cause ? Le New York Post parle du taux de criminalité trop élevé, mais les raisons sont plus profondes et structurelles. Les personnes qui télétravaillent disent avoir, grâce à cela, un meilleur équilibre de vie entre le travail et la vie personnelle. D’autres disent que leur productivité en est augmentée. Tous et toutes admettent que cela leur permet d’être plus présents en famille.
New York perd 12 milliards de dollars chaque année à cause des télétravailleurs
Les grands perdants du télétravail à New York sont les commerces et restaurants du centre de la ville. Forbes indique que la ville perd 12 milliards de dollars chaque année à cause des télétravailleurs. Néanmoins, si les travailleurs ne reviennent pas dans les bureaux, c’est aussi car les conditions n’y sont plus aussi attractives qu’à leur âge d’or.
En attendant que les entreprises ou les travailleurs s’adaptent à cette nouvelle réalité, ce sont 7 millions de mètres carrés de bureaux qui restent vides, une aberration quand on connaît la sévérité de la crise du logement dans la Big Apple. Plus de 70 000 personnes sont sans-abris à New York.
D’open spaces à des appartements de luxe
En avril 2023, devant le constat que les New Yorkais ne reviennent pas au bureau, la ville lance un plan : « New NY Action Plan », pour transformer une partie des bureaux vides en logements. Mais problème : transformer des open spaces en appartements coûte cher et sans véritable politique d'abattement fiscal ou d’aide de la part de la ville ou de l’Etat, ces nouveaux appartements seront bien trop chers pour être loués à des prix raisonnables. Convertir des bureaux en appartements et lofts de luxe ne résoudra rien à la crise du logement - ni à la désertification des bureaux par les travailleurs, s’ils doivent vivre très loin du centre pour pouvoir payer leur loyer.