L'élu George Santos a-t-il menti ?

Il se décrivait lui-même pendant les élections comme « l’incarnation du rêve américain » mais une enquête du New York Times, et d’autres médias a révélé des incohérences dans son parcours, voire des mensonges. 

Georges Santos, 34 ans, fils d’immigrés brésiliens a remporté en novembre 22, lors des élections à mi-mandat, un district de New York traditionnellement Démocrate. Cette victoire marque également l’élection, pour la première fois, d’un Républicain ouvertement gay sans avoir occupé un poste électif auparavant. 
Sur le papier, le parcours de Georges Santos illustre bien le rêve américain : issu d’une famille modeste, et sans être passé par de prestigieuses universités, l’élu aurait fait fortune dans la finance. Son site Internet mentionnait des emplois chez Goldman Sachs ou Citigroup. 
Généreux, il aurait financé diverses œuvres caritatives de lutte contre des maladies rares infantiles ou pour le bien être animal. 
Mais les différentes enquêtes menées par le New York Times, mais aussi The Forward et le North Shore Leader révèlent une tout autre histoire. 
Les emplois chez Goldman Sachs et Citigroup?
« Non, disent les intéressés, pas de trace d’un Georges Santos dans nos anciens effectifs ». 
Baruch College, l’université où l’élu aurait obtenu son diplôme?
« Un étudiant du nom de Georges Santos ? Nous n’avons personne à ce nom dans nos registres ». Le NYT assure par ailleurs que l’élu se trouvait au Brésil en 2010, date à laquelle il affirme avoir obtenu son diplôme. 
Ses parents juifs ont fui l’Ukraine pour rejoindre l’Amérique du Sud pendant la Seconde Guerre mondiale?
« Pas de documents attestant cet exode », affirme The Forward, un journal juif américain qui a enquêté auprès des autorités brésiliennes. Par ailleurs, les grands-parents de Santos seraient nés au Brésil avant la guerre. 
Il possède plusieurs immeubles pour une valeur de $10 millions?
Mais sa société financière ne déclare aucun client et l’élu serait en fait locataire d’un petit appartement. 

Georges Santos a profité du fait que son adversaire démocrate se soit présenté tardivement, ce qui a limité le temps pour procéder a des recherches poussées sur son passé. 

Au départ, Georges Santos n’a pas répondu aux accusations qui pesaient contre lui et son avocat avait dénoncé « des allégations diffamatoires ». Mais il a depuis reconnu avoir « embelli » son CV. 

Anne Donnelly, une procureure de l’Etat de New York, a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les « inventions tout simplement stupéfiantes » de l’élu.