Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 29 juin et 6 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Véronique Jackson, candidate Les Écologistes avec la Majorité parlementaire pour la 1ère circonscription (Etats Unis et Canada), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis professeure d’anglais dans un lycée et mère de quatre enfants dont des triplés : deux garçons et deux filles. J’ai dû rentrer en France du fait de ma situation familiale exceptionnelle en mettant fin ainsi à mon expatriation, à mon mariage et à ma carrière en marketing et communication. Cela ne fut pas facile mais je suis toujours debout, combative et prête pour de nouveaux défis.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je souhaite défendre les Français de l’étranger et participer à une démocratie rénovée. Après cette dissolution, il me paraissait important de m’engager en faveur du pluralisme politique et de défendre les droits sociaux des Français expatriés, en particulier, les droits à l’éducation française à coûts modérés. Les Français expatriés sont connectés entre eux notamment via des réseaux de grandes écoles, de lycées français, d’universités et il serait très intéressant de construire davantage de ponts et de réseaux d’amitiés via cette diasporas entre la France et les Etats-Unis et le Canada.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
J’ai travaillé à New York et à Los Angeles durant plusieurs années. J’ai toujours quelques projets en cours effectués en partenariat avec Los Angeles. Etant devenue professeure d’anglais en reconversion professionnelle, je conserve un lien culturel fort avec le monde anglo-saxon et de la famille à l’étranger. Ma suppléante Suzanne André a par ailleurs toujours elle-aussi de la famille aux Etats-Unis. Mes enfants conservent la double culture, voient leur père et grands-parents paternels régulièrement à l’étranger. Moi-même, j’envisage de retourner en expatriation maintenant que mes enfants sont un peu plus grands et en cas d’élection, je pense rentrer à Los Angeles forte de mon mandat.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
J’ai vécu plus de quinze ans à l’étranger dont plusieurs années aux Etats-Unis, me suis mariée à un anglo-australien, ai eu des enfants avec trois nationalités et bilingues. J’aurais probablement continué à vivre à l’étranger si nous avions eu suffisamment de soutien face à l’arrivée de mes triplés. Il était impossible de continuer une carrière à l’étranger dans ces conditions. Je suis donc très sensible à la question des femmes diplômées, jeunes mères de famille, faisant face au modèle de garde anglo-saxon profondément différent de celui de la France qui est l’un de nos points forts que l’on doit préserver.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Je serai impliquée en tant que personne ayant vécu personnellement l’expatriation, la difficulté de l’application des conventions fiscales surtout lorsque le conjoint est étranger et que vous êtes vous-mêmes français. Je ferai passer la question des Français de l’étranger avant toute autre considération. Je considère que je les représenterai avant tout. Je serai très à l’écoute avec mes électeurs tout au long de mon mandat, qu’ils puissent me faire part de leurs difficultés, de l’évolution de leur situation. Je serai aussi attentive à la question justement du coût des soins médicaux, des cartes vitales internationales, du handicap et de la vie de famille à l’étranger.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Le risque politique d’une réorientation complète de la politique étrangère française en cas d’élection d’un groupement politique de type LFI ou RN, celle de la fatigue généralisée qui frappe nos institutions avec les députés Renaissance pur jus. La question de la réélection de M. Biden ou de Trump. Tout ceci aura un impact. Pour ma part, je souhaite promouvoir de bonnes relations entre les Etats-Unis, le Canada et la France au bénéfice, en particulier, des expatriés que je représenterai.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Je suis candidate d’une coalition de partis centristes et écologistes dont les deux députés Alliance centriste siègent avec le groupe Horizons à l’Assemblée nationale mais sont relativement indépendants. Nous faisons une campagne numérique mais aussi du bouche à oreille. Ma famille et mes amis s’investissent beaucoup pour moi et je les en remercie.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?
La lutte contre la double imposition, l’extension des conventions fiscales et de sécurité sociale pour faciliter la vie des Français expatriés.
La fin de la prescription des services rendus à l’étranger pour le calcul des retraites.
Une éducation française à coûts modérés et un véritable soutien aux familles expatriées.
Je souhaite faciliter le retour en France de ceux qui le souhaitent. Pour ma part, quand je suis rentrée en France avec quatre enfants de moins de trois ans sur les bras, la première chose que l’administration française a faite est de me demander 2000 euros qui pourtant n’étaient pas dus en cotisations sociales alors que pourtant il existait un accord de non double imposition. J’ai donc été dépouillée d’une partie de mes économies. Il faut mettre en place un guichet unique et un protocole qui évite ce genre d’injustice et qui facilite la réintégration de ceux qui le souhaitent. Je suis convaincue que les Français de l’étranger sont une vraie valeur ajoutée à la France à l’international et aussi quand ils rentrent.