Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Meta, a frappé fort. Dans une annonce, le géant des réseaux sociaux, qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp, a décidé de mettre fin à son programme de fact-checking aux États-Unis. À la place, l’entreprise adoptera un système de "notes de communauté", inspiré de ce qui existe déjà sur X (Twitter) depuis son rachat par Elon Musk.
Depuis son lancement en 2016, le programme de fact-checking de Facebook s’appuyait sur plus de 80 médias partenaires à travers le monde pour vérifier et limiter la diffusion des informations fausses ou trompeuses. Le modèle, qui consistait à réduire la visibilité des publications problématiques en les accompagnant d’avertissements, était considéré comme un rempart essentiel contre la désinformation en ligne. Mais aux États-Unis, le dispositif est désormais révolu. Mark Zuckerberg a justifié son choix en déclarant que les vérificateurs étaient devenus « trop orientés politiquement » et qu’ils avaient, selon lui, « davantage contribué à réduire la confiance qu’à l’améliorer ».
Si la décision concerne pour l’instant uniquement les États-Unis, l’Union européenne reste pour l’instant épargnée, comme l’a confirmé Meta à Politico. Un tel virage intervient dans un contexte où les critiques pleuvent de la part des républicains et de figures influentes comme Elon Musk qui dénoncent depuis des années le fact-checking comme une forme de censure déguisée. « Les récentes élections semblent marquer un point de bascule culturel en faveur de la liberté d’expression », a déclaré Zuckerberg.
Un remplacement par les "notes de communauté" qui fait déjà débat
Pour pallier la disparition des fact-checkeurs, Meta mise désormais sur les "notes de communauté". Déjà éprouvé sur X, le système repose sur les utilisateurs eux-mêmes. Ils peuvent ajouter des annotations factuelles ou contextuelles aux publications, qui sont ensuite validées ou rejetées par un vote collectif. Si elles obtiennent un large consensus, les notes apparaissent directement sous les contenus concernés.
Sur le papier, le système vise à démocratiser la lutte contre la désinformation. Mais en pratique, il n’est pas exempt de critiques. Bien que censées être neutres et factuelles, les notes peuvent refléter des biais idéologiques ou un manque de rigueur scientifique, comme l’ont montré certaines controverses sur X. Surtout, elles déplacent la responsabilité de la modération des plateformes vers leurs communautés, un choix qui pourrait aggraver les tensions en ligne.