Dans moins d'un mois, les Français devront déjà reprendre le chemin des bureaux de vote pour élire cette fois leurs députés. A l'étranger, les élections législatives françaises se dérouleront les 4 et 18 juin 2017. Les éditions Allemagne de lepetitjournal.com s'unissent pour présenter à leurs lecteurs, avant le 4 juin, l'ensemble des candidats de la 7ème circonscription qui comprend 16 pays dont l'Allemagne. Ce mardi, nous vous présentons Jean-Pierre Hottinger, candidat investi par le Front National pour l'élection législative dans la 7ème circonscription des Français établis hors de France.
Lepetitjournal.com Munich : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ??
Je suis titulaire d'un Master en Sciences du Management et d'un diplôme anglais. J'ai été Directeur du Développement de la Nouvelle Europe Centrale pour une société de cosmétiques avec comme mission de préparer l'installation des filiales de vente & de production. Puis, je me suis sédentarisé en créant et devenant Directeur Général de plusieurs filiales d'importation, vente & production. Enfin, j'ai été plébiscité par mes pairs à la présidence de la Chambre de Commerce Franco-tchèque, ceci à deux reprises.
Je me suis engagé en politique très récemment et à l'occasion des élections présidentielles françaises parce que depuis quelques années, je suis interpellé par des politiques menées en dépit du bon sens. Je me suis mis à explorer et analyser la géopolitique dans tous ses détails pour comprendre. Aujourd'hui, je maîtrise suffisamment bien les outils pour me permettre de poser un diagnostic fiable et proposer des recommendations pertinentes.
Aussi, mon expérience professionnelle et mes expertises m'autorisent à proposer mon service aux expatriés et à la France. C'est pour moi une façon de me rendre utile à mon pays et mes concitoyens.
Lepetitjournal.com Munich : Être député de la 7ème circonscription, qu'est ce que ça représente pour vous? Quels sont vos liens avec cette circonscription/ce pays??
Je vis en Europe Centrale depuis plus de 26 ans. Je connais bien la plupart des pays pour y avoir travaillé ou séjourné. Etant d'origine alsacienne, donc multiculturelle, de naissance, je me sens particulièrement bien ici, j'oserais même dire "comme à la maison". Je peux, en effet, communiquer aisément en allemand, tchèque, slovaque, polonais, croate et en anglais bien sûr, notamment en Hongrie... Le roumain ne m'est accessible qu'à la lecture, mes années d'apprentissage du latin me sont finalement utiles.
Lepetitjournal.com Munich : Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration...) ??
1. Scolarité & rayonnement de la francophonie
Constat : la scolarité est chère et les établissements rares (sauf dans les capitales)
Le coût des frais d'écolage pour les parents varie de 2.000 à 8.000 ? par an. Le fait de choisir d'étudier dans ces établissements revêt la forme d'un engagement ferme pour toute la scolarité. Qui peut savoir, dans 3 ou 5 ans, s'il pourra encore faire cet effort financier ?
La solution : Un enfant doit être scolarisé, c'est la loi dans la majorité des pays. Or, un élève scolarisé en France coûte à l'Etat environ 9.000? et il est de 0? pour le pays d'accueil. Il faut donc trouver des solutions pour garantir une éducation française à notre progéniture. Il y a actuellement environ 500.000 jeunes Français privés d'éducation française dans le monde. Il faut renforcer le réseau d'écoles et de lycées sous diverses formes mais aussi en collaboration avec les pays d'accueil car le français est aussi la seconde langue la plus enseignée et c'est la 3ème langue des affaires. Enfin, il faut déplacer cette responsabilité du Ministère des Affaires Etrangères vers l'Education Nationale, bien mieux pourvue en matière de budget.
2. Travail & Patriotisme économique
Le français est une langue recherchée par les entreprises car le marché français est important et solvable. Il faut renforcer la promotion des produits français à l'export. Il faut revoir le rôle des Chambres de Commerce à l'étranger, le système Ubi France et les mesurettes homéopathiques utilisées jusque là.
3. Droit de la Famille, protection sociale, retraite
- Les lois sont parfois très différentes avec les françaises et la préférence locale prévaut trop souvent. En matière de divorce, de garde d'enfant, notamment, il y a des progrès à accomplir.
- La protection sociale proposée par la CFE est discriminante. Il doit y avoir un débat national sur le sujet.
- Enfin, la retraite : ça ne va pas du tout, c'est trop compliqué pour les expatriés. Les rachats de périodes, sans limitation, doivent pouvoir être possibles. Le transfert bancaire doit être simplifié.
Lepetitjournal.com Munich : Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant Pierre-Yves Leborgn'? Sur quel (s) plan (s) auriez-vous agi différemment ?
J'ai lu son bilan. Il intervient, il écrit mais il n'y a pas de résultat tangible sur ses actions au bout de cinq années. Personnellement, je lui avais remis un dossier exhaustif sur un trafic d'influence et d'escroquerie au sein de la justice parisienne présentant moult crimes et délits. C'était il ya 18 mois, alors que je ne savais pas encore que je m'engagerais en politique sur « ses terres ». A ce jour, il n'y a malheureusement toujours aucun résultat ... Comment interpréter cela ?
C'est très grave ! Il aurait dû demander la création d'une commission parlementaire pour examiner la chose et apporter les réponses au nom du peuple. C'est ça un député de la Nation.
J'ai prouvé par ma carrière, exclusivement dans le secteur privé, que j'étais en mesure de toujours fournir des résultats positifs, aussi je voudrais lancer ici un appel solennel aux électeurs et les prier de ne plus voter pour des fonctionnaires-candidats à des mandats électoraux,quels qu'ils soient. Par essence, ceux-ci sont incapables d'apréhender les réalités du privé et de règler nos problèmes efficacement avec des initiatives et de la créativité. Ils vivent dans un autre espace-temps. C'est comme cela. Il y a, par conséquent, incompatibilité et nous le voyons tous les jours depuis des décennies même jusqu'aux plus hautes fonctions de l'Etat. Cela ne remet évidemment pas en cause les fonctionnaires sans mandat qui travaillent chaque jour consciencieusement au service de la collectivité. A chacun ses missions.
Notez qu'en France, 10% de la population est composée de fonctionnaires et cette population est représentée par 70% des hommes politiques. Les autres 30% représentent donc 90% de la population des gens qui triment et se demandent comment ils vont survivre aux difficiles conditions actuelles.
Ces 70% d'hommes politiques professionnels et indéboulonables sont protégés par des juges-fonctionnaires qui sont à gauche pour 80% et nommés par le pouvoir pour les postes les plus sensibles. Comment voulez-vous que cela marche ?
Lepetitjournal.com Munich : Comment envisagez-vous l'Union européenne de demain ?
Techniquement, étant donné que l'Union européenne est une construction réalisée par un fédérateur qui vient de l'extérieur (les Etats-Unis), le retour des souverainetés législatives, géographiques, sociales et économiques n'est pas envisageable dans sa forme actuelle à cause de l'article 48 du Traité de Fonctionnement de l'Union européenne qui nécessite l'unanimité. Marine Le Pen a proposé de rencontrer tous les chefs d'Etat sans les représentants de l'Union européenne pour en discuter et laisser les Français décider par référendum. Je ne pense pas qu'elle aurait réussi à tous les convaincre, notamment l'Allemagne qui est la grande gagnante de l'UE puisque l'euro est sous-évalué de 15 points et dynamise les exportations.
L'Europe de demain ne peut être fondée que sur la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes, comme le précise l'article 1 de l'ONU.
Chaque pays a ses spécificités, qui sont autant de différences intéressantes sur le plan sociologique qu'économique. Un Allemand n'est pas un Français qui n'est pas un anglo-saxon. Nous ne voulons pas nous fondre dans un goulasch mondialisé qui n'aurait qu'un gouvernement, une langue et pourquoi pas, une seule religion. La pluralité est aussi une sécurité contre le risque oligarchique.
Ainsi donc, seule une "Europe des Nations Libres" est envisageable. Les choses retrouveraient leur cour d'avant 2008 où le Traité de Lisbonne avait été imposé malgré le « non » des Français en 2005.
La France retrouverait sa voix dans le concert des nations et pourrait à nouveau commercer, par exemple, avec la Russie. L'embargo russe décrété par l'Union européenne, nous coûte plus de 7 milliards d'euros. Combien d'emplois et de drames humains ont été générés par cette décision stupide qui n'a eu aucun effet sur la Russie ?
Le retour des monnaies nationales est souhaitable. Ainsi, les différentes économies pourraient ajuster la valeur de leur monnaie en fonction de leurs atouts, faisant disparaître misère et chômage. Aucune monnaie commune n'a résisté au cours de l'Histoire.
Les coopérations supranationales sont évidemment les bienvenues comme celles réussies d'Airbus, par exemple.
Lepetitjournal.com Munich : Quels changements souhaiteriez-vous apporter à l'Union européenne (économique, social,?)?
Les Français sont attachés à un certain nombre de valeurs. Il faut respecter cela. La France, la nation est la seule chose que les Français ont face à l'insécurité. Il faut rétablir les frontières et réguler l'immigration sauvage qui résulte du chaos que génèrent les Etats-Unis et les organisations non gouvernementales de George Soros qui ?uvrent dans un but non avouable. Pratiquer le protectionnisme intelligent et le patriotisme économique. Aider les PME pour qu'elles créent des emplois locaux et stables. Rétablir les acquis sociaux et réorganiser le travail pour éviter l'"ueberisation". Protéger la famille. Redéployer les services publiques pour fixer les gens dans les campagnes. Créer les conditions d'une agriculture saine et digne. Supprimer les organismes génétiquement modifiés et les pesticides qui ruinent les sols. Passer à l'indépendance énergétique, stopper l'installation des éoliennes, programmer l'arrêt des centrales nucléaires lorsque ce sera possible. Enfin, ne pas désintégrer l'organisation administrative en ne conservant que trois niveaux : la commune, le département et la région. Bref, exactement l'inverse du programme suicidaire Macron.
Lepetitjournal.com Munich : Quelle serait la place de la France dans l'Europe que vous envisagez ?
La France a été à travers les âges une nation qui a toujours su mettre en avant ses qualités,se faire entendre et respecter. Elle est par sa taille, sa surface, ses atouts ultramarins, son peuple, son économie, son message au monde, la cinquième puissance mondiale. Elle possède l'arme atomique pour garantir son indépendance. Sa place serait celle qu'elle a toujours eue avant de s'engager dans l'aventure de l'Union européenne qui est un piège pour les peuples et l'Humanité. Sa place, c'est celle de la 3ème voie (entre social-démocratie et libéralisme) que le monde attend d'elle.
Lepetitjournal.com Munich : Comment envisagez-vous les relations entre deux des plus importants Etats membres de l'Union européenne, la France et l'Allemagne ?
Dans un contexte d'Europe des Nations Libres, la relation serait celle d'Etat à Etat, telle qu'elle a toujours existé avant le Traité de Lisbonne. Des coopérations fructueuses sont possibles, naturellement. C'est déjà le cas.
Actuellement, les présidents français vont à Berlin comme jadis les vassaux allaient chez leur seigneur pour prendre des ordres qui viennent de Washington et transitent par Bruxelles. C'est pathétique.
Site internet: https://fnlegislatives.fr/candidats/jean-pierre-hottinger/
Propos recueillis par Anne Beckers (Lepetitjournal.com/munich), mardi 16 mai 2017
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