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LES PREMIÈRES NATIONS – Entre problèmes sociaux et survivance culturelle

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

 

 

Lorsque l'industrie touristique tente de vendre le Canada aux étrangers, elle y parle des Premières nations de façon folklorique. On y voit des images de tipis, de plumes, de totems, calumet de la paix, etc. Qu'en est-il du mode de vie moderne de ces peuples ? La réalité est beaucoup moins romantique et parfois même pathétique. 

Au Canada, 4.1% de la population canadienne est d'origine autochtone et répartie en près de 65 nations. Avant le contact avec les Européens, ces peuples avaient chacun des cultures riches, leur territoire propre et leur langue caractéristique. Bien que beaucoup de ces cultures et langues existent toujours, les mesures d'assimilation et de contrôle des territoires autochtones entreprises par les conquérants ont affaibli leur influence. 

Les dirigeants d'origine européenne prétendaient entreprendre une action dite 'civilisatrice'. Pour eux, l'objectif était de ''chasser le sauvage pour en faire un être civilisé'', c'est à dire avec un mode de vie blanc occidental chrétien, représenté comme le seul degré de civilisation. Malgré tout, les autochtones ont lutté tant bien que mal pour que leur culture survive.

Appliquées sur des générations entières, ces lois ont crée chez eux une grande détresse psychologique, dont les répercussions se manifestent encore de nos jours.  

Les populations autochtones sont aux prises avec de graves problématiques sociales comme la crise identitaire, la toxicomanie, l'alcoolisme, la pauvreté, le taux de suicide inquiétant, le décrochage scolaire, la criminalité élevée, etc. 

Les Premières nations: leur culture et leurs langues 

Il y a autant de langues que de nations autochtones au pays, sinon plus. Il est difficile d'obtenir les chiffres exacts puisque certaines langues sont en voie de disparition et on ignore s'il y a encore des individus qui les parlent. Les jeunes surtout, semblent avoir une nette préférence pour l'anglais. 

Selon ce que rapporte l'Université d'Ottawa, 67.8% des autochtones parlent l'anglais comme langue maternelle et 5.6% (45 955) d'entre eux s'expriment en français à la maison. Le quart des personnes qui  déclarent avoir une langue maternelle autochtone parlent couramment l'anglais ou le français. Au pays, seulement 15 165 autochtones ne connaissent ni le français, ni l'anglais. Généralement, ce sont des gens très âgés qui vivent dans des endroits très reculés.

Les autochtones dits francophones sont plus susceptibles d'habiter au Québec (28 460), en Ontario (6 610), au Manitoba (5110), en Colombie-Britannique (1580), en Saskatchewan (1265) et au Nouveau-Brunswick (1015) qu'ailleurs au pays.

Parmi les francophones et anglophones, près du quart  peuvent discuter couramment dans la langue de leurs ancêtres et plusieurs autres possèdent une compréhension de ces langues. Ceux-ci les ont appris à un âge plus avancé et c'est souvent leurs grands-parents qui leur ont enseignées.

Dans les familles traditionnelles, les aînés agissent comme gardiens de la culture, de la langue et des traditions orales. Chaque nation possède ces caractéristiques et les plus vieux sont responsables de les enseigner aux plus jeunes. C'est en partie grâce à eux que les autochtones canadiens n'ont pas été complètement  assimilés dans les valeurs dites blanches.  

Quelques juridictions racistes pour assimiler

Quand les Européens ont foulé le sol américain, ils ont tout d'abord voulu christianiser les peuples autochtones. Peu après, ils se sont rendu compte que cela serait plus difficile qu'ils ne l'avaient pensé. C'est alors que jusqu'au 19ième siècle, à défaut de pouvoir les assimiler complètement, ils ont signé des traités avec eux pour tenter d'établir un partenariat concernant la traite des fourrures et en faire des alliés en cas de guerre avec leurs ennemis.

Après la confédération canadienne, les Canadiens ont voulu gagner des territoires qui étaient alors occupés par les autochtones. Dans cette optique, ils ont adopté la loi sur les Indiens en 1876. De par cette loi, les autochtones devenaient la propriété exclusive du gouvernement canadien.

Cela ne voulait pas dire qu'ils coexistaient démocratiquement avec les Canadiens blancs et pouvaient voter. Bien au contraire, cela signifiait qu'ils étaient maintenant des sujets à assimiler. Le but était de changer le mode de vie de 'l'indien' pour le métamorphoser en parfait sujet britannique. Dès lors, s'approprier une culture ''indigène'', de suivre ces traditions et de s'exprimer dans une langue ancestrale était passible d'une peine criminelle.  

Conformément à cette politique, les enfants ont été enlevés de force à leur milieu et envoyés dans des pensionnats chrétiens catholiques ou protestants dans lesquels on les scolarisait et on leur apprenait à épouser les valeurs des blancs. De nombreux abus ont été faits dans ces lieux. Les jeunes pensionnaires étaient parfois mal-nourris, beaucoup ont été victime de sévices corporels et sexuels. De plus, ceux-ci ont vécus une profonde crise d'identité puisqu'il leur était interdit d'être ceux qu'ils étaient. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996. Donc, tout cela est encore très récent.

La loi des Indiens a aussi permis au gouvernement de prendre possession de toutes les terres autochtones. Les autochtones ont alors été mis en réserve (à l’époque, s’ils quittaient ces lieux, ils perdaient leur statut d’indien). Tous les individus vivant dans des réserves n'ont aucun droit de propriété. Le ministère des Affaires indiennes ordonne à ces dernières d’élire un conseil de bande pour s'administrer sur place. Ce conseil élu doit être ensuite approuvé par le gouvernement canadien.

Au départ, les autochtones étaient considérés comme mineurs aux yeux de la loi. C'est seulement en 1961 qu'ils ont pu acquérir la citoyenneté canadienne et ont pu voter aux élections. 

Émilie Collin, (Lepetitjournal.com/Montréal) mardi 16 septembre 2014

 

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Publié le 16 septembre 2014, mis à jour le 8 février 2018

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