A partir du 3 avril, tous les lieux fermés du DF -bureaux, restaurants, bars, cantinas et écoles- seront des espaces débarrassés de la fumée du tabac. La loi du DF inclut même l'interdiction de fumer dans une voiture en compagnie d'un mineur. Toute personne surprise à fumer dans un de ces lieux pourra être mise en garde à vue durant 36 heures. Les propriétaires des établissements s'exposeront à une amende pouvant aller jusqu'à 500.000 pesos (environ 31.000 euros) et 1 million de pesos en cas de récidive.
A la différence de la loi approuvée en février par le Sénat fédéral, la législation de la ville de Mexico ne mentionne pas la création d'espaces réservés aux fumeurs et ne leur offre pas d'autres alternatives que de sortir dans la rue ou sur une terrasse aérée si l'établissement en dispose. Les deux législations définissent toutes deux des espaces "100% libre de la fumée", comme les bureaux, écoles, hôpitaux et transports publics. La principale différence se trouve donc dans la possibilité, ou non, de créer des espaces réservés aux fumeurs dans les autres lieux fermés. Dans sa volonté de mieux réguler ce marché, la loi inclut la fermeture des établissements vendant du tabac aux mineurs et les cigarettes par unité, pratique assez commune dans les petites boutiques.
Si les débats ont été vifs à l'assemblée, Francisco Elizondo Garrido, le député vert écologiste à l'initiative de la loi nationale a surtout dénoncé les pressions, voire menaces, s'exerçant sur les députés et venant des entreprises de tabac et commerçants.
Le tabagisme passif ronge la société mexicaine
Dans le sillage de pays comme l'Italie, la France ou encore le Brésil une telle loi semble plus que nécessaire au Mexique. En effet près de 50.000 Mexicains meurent du tabac chaque année, soit 160 par jour. Les 16 millions de fumeurs du pays auront, pour ceux qui le souhaitent, le droit à un soutien gratuit et accès aux traitements correspondants.
L'assemblée législative, la commission aux Droits de l'Homme et le secrétariat à la Santé de la capitale se sont félicités de la publication de la dite loi anti tabac car "ceci a été impulsé par les 4 millions de mineurs qui habitent dans la ville de Mexico, les 6 millions d'habitants qui en dépit de ne pas fumer le font de manière involontaire et le million de fumeurs qui souhaitent arrêter la cigarette". La campagne publicitaire accompagnant cette loi se veut "aux couleurs d'aucun parti"et ne souhaite en aucun cas être "une campagne de lynchage à l'encontre des fumeurs".
La loi nationale, en vigueur depuis peu, semble relativement appréciée des citoyens. A voir si les différentes réformes apportées par le gouvernement du DF recevront le même accueil...
Maelle DANIAUD. (www.lepetitjournal.com - Mexique) mardi 1er avril 2008{mxc}