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INTERVIEW - Don Agustín Legorreta, un pont entre le Mexique et la France

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

L'ambassadeur Alain Le Gourrierec élève aujourd'hui Don Agustín Legorreta au rang de commandeur de la Légion d'honneur. LPJ en a profité pour rencontrer celui qui préside depuis 30 ans la Fédération des Alliances françaises au Mexique et qui toute sa vie a ?uvré à renforcer les liens entre les deux pays


L'ambassadeur Alain Le Gourrierec élève aujourd'hui Don Agustín Legorreta au rang de commandeur de la Légion d'honneur. LPJ en a profité pour rencontrer celui qui préside depuis 30 ans la Fédération des Alliances françaises au Mexique et qui toute sa vie a ?uvré à renforcer les liens entre les deux pays

(Photo : LPJ)

Lepetitjournal.com : Vous allez être décoréce soir àla résidence de France. Que représente pour vous cette reconnaissance ?
Agustín Legorreta :
C'est vrai, c'est la troisième fois que je reçois la Légion d'honneur et cette fois c'est comme commandeur. Bien sûr, ça me fait un énorme plaisir, mais il y a de nombreuses raisons derrière cette nomination. D'abord, il y a mon travail àl'Alliance française puisque je préside la fédération du Mexique depuis une trentaine d'années. C'est un réseau qui est plus que centenaire et aussi le plus important au monde avec 30.000 élèves répartis en près de 60 emplacements, dans 51 villes. Tout ce dispositif fait beaucoup pour les relations franco-mexicaines. Ensuite, je sais que je reçois une décoration qui vaut pour les centaines, les milliers, de Mexicains et de Français qui ont, ou ont eu, le plaisir de pouvoir promouvoir la France, celle d'hier et celle d'aujourd'hui. Moi je ne suis que l'un d'eux.

LPJ : Qu'est ce qui explique dans votre parcours votre amour pour la France et sa langue ?
AL :
A présent je suis retraitémais de profession, je suis banquier, je l'ai étépendant 45 ans. J'ai étéPDG de Banamex, la troisième génération de ma famille àce poste, jusqu'àce que l'entreprise soit expropriée par l'Etat en 1982. Après ça, dans les années 80, j'ai présidéAlstom au Mexique pendant deux ans. Quand Banamex a étéfondée, en 1884, le capital de la sociétéétait mexicain mais aussi français et espagnol. C'est pour cette raison que l'entreprise a nourri pendant longtemps une relation privilégiée avec l'Europe et surtout avec la France. Moi-même, j'ai travaillédans le secteur bancaire àParis, pendant la deuxième moitiédes années 50. J'ai évoluédans plusieurs banques françaises ainsi que dans les bureaux de Banamex, qui se trouvait alors avenue de l'Opéra, puis sur les Champs-Elysées, avec une très belle vue sur l'Arc de Triomphe !

LPJ : Vous parlez toujours un français impeccable. Comment avez-vous fait pour l'entretenir ?
AL :
Professionnellement, socialement, amicalement, j'ai toujours étéen contact avec des francophones, ce qui m'a permis d'entretenir mon français presque quotidiennement. Je lis également beaucoup dans cette langue, ça aide sans aucun doute. Enfin, puisque je siège au conseil d'administration de l'Alliance àParis, je me rends en France au moins une fois par an, parfois plus, àl'occasion de la réunion internationale annuelle qui a traditionnellement lieu en janvier ou février.

LPJ : Personnellement, quels endroits en France préférez-vous ?
AL :
Paris a évidemment un attrait spécial. Aux yeux du monde, c'est toujours la Ville Lumière ! Mais j'aime énormément certains endroits en province. Autant que possible, dès que je vais en France, j'aime prendre un peu de temps pour me promener dans le pays.

LPJ : Vous êtes très attachéàl'institution qu'est l'Alliance française et lundi prochain, vous allez de nouveau présider une de ses assemblées générales. Vous avez encore envie de continuer longtemps ?
AL :
Vous savez, j'ai 70 ans, alors on ne peut pas non plus compter sur l'éternité! Mais je trouve vraiment un grand intérêt àce que je fais. Je travaille pour la France mais aussi et surtout pour le Mexique, car emmener 30.000 étudiants par an àla rencontre de la langue et de la culture françaises, ça leur ouvre des perspectives. Ils comprennent profondément qu'il n'y a pas que les Etats-Unis, que le monde est plus complexe que cela.

Propos recueillis par Camille VAYSSETTES. (www.lepetitjournal.com/mexico) 11 mai 2006

Siège de la Fédération des Alliances françaises au Mexique
Sócrates 156, col. Polanco
Tél. 1084-4200

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Publié le 11 mai 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

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