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HUMANITAIRE – Rugby French Flair, du sport et des valeurs

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 5 septembre 2015, mis à jour le 5 septembre 2015

Le 17 novembre prochain, l'équipe du Rugby French Flair (RFF) posera ses valises au Mexique. Créée en 2010, cette association d'anciens rugbymen français aide les enfants socialement défavorisés du monde entier à travers le sport et les valeurs du rugby. Pour évoquer cette belle aventure humaine et sportive, Le Petit Journal a rencontré Florent Houssais, l'un des fondateurs du RFF et responsable de la branche International de l'association, conseiller au Commerce Extérieur dans la vie et troisième-ligne aile sur les terrains.

 Florent Houssais, membre fondateur du Rugby French Flair, prépare la tournée mexicaine de novembre (photo Luca Pueyo)

Si le rugby est «un sport de voyous joué par des gentlemen», il est aussi un sport de valeurs, sans doute plus qu'aucun autre. Esprit d'équipe bien sûr, comme dans tous les sports collectifs, mais aussi ce petit quelque chose en plus, un goût pour le sacrifice et l'entraide peut-être, et cette humilité qu'il faut savoir garder. C'est le seul sport où le coach t'ordonne de « mettre la tête là où les autres ne mettraient pas le cul». Il n'y a pas de meilleur moyen que le rugby pour transmettre, communiquer, aider. C'est aussi la conviction de Florent Houssais, membre du Rugby French Flair.  L'association à but non lucratif travaille depuis 5 ans aux quatre coins du monde en utilisant le rugby comme vecteur de développement social. Une organisation aujourd'hui bien en place, née d'une discussion...en troisième mi-temps.

 Présidé par les anciens internationaux français Jean-Baptiste Ozanne, Yann Delaigue, Emile Ntamack et Erik Bonneval, le RFF s'est déjà déplacé dans cinq pays différents:

 Mexique – Cancùn – 2010

Brésil – Rio, São Paulo – 2011

Colombie – Medellin, Bogota, Apartado – 2012

Panama/Colombie (Bogota) – 2013

Mayotte – Madagascar - 2014

« Utiliser le rugby pour travailler aux causes qui nous sont chères »

 L'idée du RFF nait en 2010 à New-York, en plein hiver. « J'ai été invité par une amie qui fêtait les 25 ans de son entreprise. Elle avait invité pas mal d'amis du Sud-Ouest pour faire un match dans Central Park raconte Florent Houssais. Présents au match, des anciens joueurs comme Philippe Verger (Stade Français), Jean-Marie Cadieu, ancien deuxième-ligne du Stade Toulousain ou encore Jean-Baptiste Ozanne. « J'y suis allé, et après le match, comme tous rugbymen qui se respectent, il fallait qu'on se retrouve quelquepart pour faire la fête». L'équipe se réuni dans un restaurant. « La fête était réussie et moi je vivais un rêve, d'être avec tous ces joueurs que je voyais quand j'étais gamin, et je ne voulais pas que ça s'arrête confie Florent Houssais. En discutant avec Jean-Marie Cadieu, Jean Baptiste Ozanne et Philippe Verger, on s'est demandé ce qu'on pourrait faire d'original pour se retrouver et en même temps être utiles. À ce moment là, je m'occupais du Consulat à Cancùn et nous est venue l'idée utiliser le rugby, l'amener dans les pays où il n'est pas développé et transmettre les valeurs de ce sport, en permettant aux anciens internationaux de se retrouver, pour travailler à certaines causes qui nous touchent, liées à l'enfance.et d'aider les enfants ».Voilà comment nait le Rugby French Flair, un soir de février. Simple comme bonjour. 

 Rapidement, les comparses décident d'organiser un premier voyage, et dès novembre 2010, l'équipe du RFF s'envole pour Cancùn, déplacement facilité par le travail de Florent Houssais, qui connait bien le pays et la région. « Nous sommes allée aider au développement du rugby là-bas. À l'époque, il y avait une soixantaine de licenciés, aujourd'hui on est à près de 400 joueurs dans le Quintana Roo ». L'expérience est concluante et rendez-vous est pris pour un nouveau voyage l'année suivante. Essai converti. Si le projet marche, c'est qu'il a été soutenu dès le début par de nombreux anciens joueurs internationaux et appuyé par des entreprises partenaires emballées par les valeurs qu'il véhicule. 

 Construire des projets et s'installer dans la durée

 L'année suivante, l'équipe du RFF repart en voyage au Brésil, puis en Colombie en 2012, à Bogota, Medellin et Apartado. « On était beaucoup mieux organisés cette fois-ci, on a vu que ça marchait,les joueurs ont suivi » explique Florent Houssais. Une équipe étoffée et motivée au fonctionnement bien huilé. « L'objectif, c'est de s'inscrire dans la durée. On arrive dans des associations, on va les voir et on aide des enfants dans des situations parfois dramatiques. Pour monter des fonds, on utilise les joueurs, le réseau d'amis et de collègues, le monde du rugby et des entreprises. On fait signer des maillots à des joueurs en Europe, on fait un diner de gala avec vente aux enchères de lots, de maillots, on lève des fonds et on finance des projets. On est pas là juste pour se montrer et prendre des photos. On finance un projet et on le suit année après année ». En tant que conseiller au Commerce Extérieur, Florent Houssais va ainsi faire rentrer dans le projet d'autres conseillers, qui vont s'investir, le prendre en charge et aider sur leur territoire. « En Colombie, nous avonc travaillé avec l'association Colombianitos. Il n'y avait rien là-bas, juste un terrain vague avec des animaux et un couvre-feu à 18h. Nous on est arrivés avec une tonne de matériel, chaussures, ballons et maillots. On reste plusieurs jours, on fait des entrainements, on apprend aux jeunes qui n'ont jamais joué. Aujourd'hui ils ont 2500 joueurs là-bas et ils battent toutes les équipes de Bogota ».  

 Rugby French Flair 2015, destination Mexique

 Après 5 ans d'existence et autant de voyages, Florent Houssais est fier du bilan du RFF. « Nous sommes partis au Panama, au Brésil aussi, et deux fois en Colombie. Maintenant là-bas il y a des clubs, des maillots, des terrains, des jeunes qui jouent et qui sortent de la délinquance. L'année dernière, on est allé à Mayotte et Madagascar, soutenir une association qui s'appelle Pachamama. L'ambiance était incroyable, on a disputé un match contre l'équipe nationale des Makis, il y avait 35 000 personnes dans le stade ». Par contre pour le résultat du match fût moins glorieux : « On soigne autant le travail la journée que les repas du soir, du coup le lendemain pour le match on était pas très frais confesse Florent Houssais. Les joueurs malgaches sont très rapides, on l'a senti passer... ». 

Cette année, le RFF sera au Mexique, à México et Puerto Vallarta, un retour au pays en somme, quelques années après ce premier voyage à Cancùn. « Un club veut se créer à Puerto Vallarta mais manque de moyens ». Pour Florent Houssais, l'efficacité de l'action du RFF n'est pas une surprise. « Quoi de mieux pour un jeune qui évolue dans un milieu difficile que le rugby ? Il y a tout dans ce sport ». Quand on lui demande le programme de ce sixième voyage, Florent Houssais botte en touche, surprise et discrétion oblige. Le déroulé du séjour du RFF sera donc dévoilé dans un prochain article... En attendant, l'association continue avec succès et bonheur son travail de sensibilisation, de soutien aux association et de mobilisation des acteurs sociaux, et l'équipe s'agrandit chaque année. Parmi les derniers arrivants en date, le jeune retraité Yannick Jauzion ou encore l'ancien du Stade Français David « La Biscotte » Auradou sont venus rejoindre Cédric Soulette, Jean-Philippe Lacoste, Franck Comba et les autres copains. Du beau monde on vous dit...

 L'initiative Rugby French Flair a notamment fait l'objet de deux documentaires diffusés sur Canal + en 2012 (Colombie, ci-dessous) et dans le magazine « Rencontres à XV » sur France 3 en 2013 (Madagascar). 

Luca Pueyo (LePetitJournal.com/mexico) Vendredi 4 septembre 2015 (Republication)

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Publié le 5 septembre 2015, mis à jour le 5 septembre 2015

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