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ECONOMIE - Carlos Slim Helu : la première fortune du monde est Mexicaine !

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 6 juillet 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

Le magnat mexicain Carlos Slim est désormais l'homme le plus riche de la planète. Sa fortune est estimée à 67,8 milliards de dollars.
Il détrône ainsi Bill Gates, le fondateur du géant américain des logiciels Microsoft, dont la fortune atteindrait 59,2 milliards de dollars. La croissance récente du patrimoine financier du Mexicain s'explique par le bond de 27% du titre America Movil entre mars et juin

A ce jeu, il est décidemment le meilleur ! (AF)

America Movil, contrôlé par Carlos Slim, est le premier opérateur de téléphonie mobile d'Amérique latine. Selon Sentidocomun, une lettre d'information financière online, la fortune de la famille Slim représente 8% du produit intérieur brut du Mexique. Elle a été multipliée par deux depuis le début 2006 grâce au bond formidable de la valorisation de son portefeuille action. "Vous savez les marchés ça baisse et ça monte, je n'ai pas plus de maisons, pas plus de biens qu'il y a dix ans", indique-t-il en expliquant aux journalistes la réalité des marchés financiers.
Ce fils d'immigrés libanais arrivés au Mexique en 1902 est à 67 ans à la tête du premier groupe de téléphonie en Amérique latine, du groupe financier INBURSA, du groupe industriel CARSO, de chaînes de magasins et de restaurants. Sanborns, Sears, Mixup repésentent quelques unes des marques connues du groupe. Ingénieur des travaux publics de formation, il est présent dans tous les secteurs de l'économie mexicaine, l'industrie, l'assurance, l'immobilier, la construction, les mines et l'hôtellerie.
Carlos Slim, visage rond, moustache poivre et sel, front dégarni, et revêtu de costumes mal taillés soulignant son embonpoint, est discret et peu connu à l'étranger. Il se tient à l'écart des médias. Dans une de ses rares conférences de presse, en mars, il affirmait: "je n'ai pas l'ambition de dépasser qui que ce soit". Surnommé le "roi Midas", il a bâti sa fortune dans les années 1980 en redressant des entreprises en difficulté achetées à bas prix. "Les banques venaient d'être nationalisées par le gouvernement et tous les capitaux fuyaient le pays. C'est le moment qu'il a choisi pour acheter", explique José Martinez, auteur de l'unique biographie consacrée au magnat. Un opportuniste donc mais un genie aussi qui a beaucoup travaillé.
Il a ensuite investi durant la décennie suivante dans la téléphonie au moment de la privatisation de l'opérateur téléphonique national Telmex, qu'il a acheté à un prix nettement en dessous du marché, 400 millions de dollars seulement. Il profite ensuite du boom des téléphones portables, au Mexique où il contrôle 70% du marché avec Telcel et en Amérique latine avec sa filiale America Movil qui gère aujourd'hui 125 millions de clients.

Un opportunisme qui a porté ses fruits
La fortune de Carlos Slim est l'objet d'un débat au Mexique et ses adversaires dénoncent des abus de position dominante, les tarifs de Telmex étant parmi les plus chers des pays de l'OCDE. Il est aussi soupçonné de collusion avec l'ex-président mexicain Carlos Salinas de Gortari (1988-1994), perçu au Mexique comme le symbole de l'homme politique affairiste, qui était au pouvoir lorsqu'il a fait
l'acquisition de Telmex.
Aucune folie des grandeurs, une gestion de bon père de famille, le manuel du groupe Carso conseille des "structures simples, des organigrammes avec des niveaux minimums de hiérarchie", et indique que "maintenir l'austérité dans les moments de prospérité permet de capitaliser, accélèrer le développement et éviter des ajustements draconiens en période de vaches maigres". Simple, Carlos Slim Helu vit dans la même maison depuis 30 ans et conduisait encore il y a peu son véhicule?.
Au Mexique, "la richesse de Slim face à la pauvreté dans laquelle vivent beaucoup de Mexicains fait qu'au lieu de louer les qualités du chef d'entreprise, nombreux sont ceux qui critiquent ou le citent en exemple pour illustrer la mauvaise répartition des richesses", note Eduardo Garcia, le directeur de Sentido Comun. Ceci étant Carlos Slim a su aussi gérer les pouvoirs en place et ouvert ses largesses à tous les partis politiques y compris le PRD et Lopez Obrador à qui il proposera de financer le centre historique de la capitale.
Pour la petite histoire, son père avait déjà profité de la débâcle lors de la révolution mexicaine pour investir dans l'immobilier. Une famille particulièrement active donc qui a su gérer les richesses qu'offre le Mexique tout comme l'ont fait en leur temps les Français dits de Barcelonnette ou les Espagnols. Tous ces immigrés à la recherche de gloire et de fortune constituent aujourd'hui une partie non négligeable de la population mexicaine et détiennent une grande partie du patrimoine économique. L'Amérique quoi? Pas étonnant qu'on le compare à Bill Gates !
Alain FIGADERE. (www.lepetitjournal.com - Mexico) vendredi 6 juillet 2007

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 6 juillet 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

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