Édition internationale

TRAVAIL SEXUEL- règlementation dans le district de Cuauhtémoc, Mexico DF

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

 

Le responsable du district de Cuauhtémoc, les habitants et des travailleuses sexuelles se sont mis d'accord pour la mise en place d'une "zone de tolérance" où près de 150 prostituées exercent leur activité depuis le 30 avril 2010. Quelle est la réalité de ces travailleuses, hésitantes entre une zone de tolérance protégée et des rues lugubres mais où l'argent afflue?

Photo: Anthony Groussard

La traite des femmes
L'exploitation sexuelle est une réalité au Mexique, et la ville de Mexico n'en est pas exempte; la Red Mexicana de Trabajo Sexual dénonce les nombreux endroits où des milliers de femmes, près d'un quart sont des mineures, sont victimes de bandes organisées, entre autres à Tlalpan, Sullivan et La Merced.

Des jeunes femmes seules, des mères de famille, des homosexuels et des transsexuels exercent, de jour comme de nuit, un travail qui reflète, avant tout, une réelle difficulté financière. Certaines mères de familles doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, dans une ville sans pitié et fortement touchée par le chômage.

Cuauhtémoc: zone de travail sexuel
Depuis quelques années, le district de Cuauhtémoc s'est transformé en plateforme du travail sexuel, des rues Juan Aldama, Buenavista, Bernal Díaz, Orozco et Berra à l'avenue Puente Alvarado près du métro Revolución. Les habitants se sont alors plaints, auprès du district, de tenues trop provocantes, et non tolérables; des plaintes motivées par la peur d'une augmentation de la délinquance dans ces  quartiers, liée à la drogue et à la violence de bandes organisées.

Photo: Anthony Groussard

Une zone de "tolérance"
En réponse à ces préoccupations, et dans le but de lutter contre la prostitution de mineurs, les habitants, le responsable du district, Agustín Torres, et quelques prostituées ont alors abouti à un compromis : la création d'une zone de "tolérance". Depuis le 30 avril 2010, une zone non résidentielle a été choisie, avec des horaires stricts, de 7h du matin à minuit, située derrière le bâtiment officiel du PRI, dans le quartier Buenavista. La police fait partie du dispositif, pour apporter plus de sécurité aux personnes qui décideraient d'y exercer librement leur travail. Des services sanitaires sont également inclus, avec la création d'un carnet qui démontre du suivi médical des travailleuses, et avec la possibilité de garderie pour celles qui seraient mères de familles.

Un manque de concertation
Une grande majorité de travailleuses sexuelles se sont plaintes de cette décision prise par seulement 150 d'entre elles, quand 500 autres n'ont pas été consultées. Elles sont peu nombreuses à se rendre au "couloir sexuel" de la rue Luis Donaldo Colosio pour y exercer leurs activités. Plusieurs d'entre elles préfèrent continuer sur l'avenue Puente Alvarado, pour ne pas perdre plus de clients et de revenus. D'autres préfèrent la "zone de tolérance" pour ne plus être victimes de coups, disent-elles, "même si la compétition y est plus rude".

Une lutte pour la dignité
Grâce à la Red Mexicana de Trabajo Sexual, des cliniques ont été créées, et aussi une maison pour les ex-travailleuses sexuelles, un endroit spécialement affrété pour qu'elles y soient logées dignement et qui inclut une aide médicale.

Anthony Groussard (www.lepetitjournal.com/Mexico) mercredi 13 septiembre 2010

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lepetitjournal.com Mexico
Publié le 13 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012
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