Édition internationale

SOCIETE - Mouvement "emo", les violences de trop

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012
Violences, marches silencieuses, sit-in, reportages, la vague "émo"qui secoue le Mexique fait parler d'elle à travers le monde. Tout a commencé dans la ville de Quérétaro le 7 mars dernier, quand une foule armée s'en est prise aux membres du groupe

Manifestation des emos au D.F. (Photo : María Meléndrez Parada, La Jornada)

En réponse à une violence croissante à leur égard, le mouvement émo s'organise à travers de nombreux blogs, forums et manifestations, comme la marche pour la tolérance et la paix du 29 mars qui s'est déroulée dans la capitale. Mais cet événement qui avait obtenu le soutien de différentes associations issues de la société civile a été entaché d'affrontements avec d'autres tribus urbaines.
Le terme emo provient du mot "émotion"et caractérise des personnes mélancoliques, voire bipolaires ou dépressives. Les émos ont fait leur apparition dans les années 1980 avec pour base le punk-rock, sorte de ramification du hardcore. Mais le style émo qui a surgi il y a 4 ans "n'a rien à voir avec celui des années 80, il est plus commercial, a débuté dans la classe moyenne et s'est peu à peu popularisé", explique Pineda, coordinatrice du forum culturel, espace de convergence de nombreux groupes de jeunes Mexicains. 

Symptome d'un mal-être de la jeunesse mexicaine
Pour la journaliste de rock Juliana Hernandez, "le look émo va à l'encontre de toutes les valeurs machistes véhiculées par la culture latino. Les émos sont passifs, montrent leurs émotions; les garçons cultivent un air sensible et "efféminé"qui déclenche des réactions homophobes chez les machos? Ce sont d'ailleurs les garçons émo qui ont été les plus visés par les violences. Cela rappelle les violences anti-hippies par les blousons noirs ou encore la répression contre le mouvement Swing par les nazis".
Pour certains spécialistes le principal risque est que cette vague de violence se propage aux mouvements gays et lesbiens ou aux personnes de couleurs. A l'instar du "diviser pour mieux régner"de Machiavel, Pineda affirme que cette division entre les différentes tribus urbaines de jeunes profite au gouvernement, en les empêchant de développer un véritable regard critique et une conscience commune.
Si les analyses sont multiples, les experts se rejoignent autour d'une seule conclusion : le phénomène émo est un nouveau défi posé par la jeunesse mexicaine auquel le gouvernement doit répondre au plus vite.
Maelle DANIAUD. (www.lepetitjournal.com - Mexico) vendredi 18 avril 2008{mxc}

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 18 avril 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
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