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SAN JUDAS TADEO – Le saint patron des causes désespérées

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 28 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

 

Si vous utilisez quotidiennement le métro, vous aurez surement remarqué que chaque 28e jour du mois, une faune urbaine bigarrée se déplace munie de statues d'un personnage religieux a toge verte. À l'occasion de la fête patronale de San Judas Tadeo (Saint Jude-Thaddée), ce 28 octobre, nous vous présentons le portrait de ce saint hors du commun

Figurines de Judas Tadeo (Saint Jude-Thaddée). Alice Rivollier

Judas Tadeo: une figure biblique
Selon les évangiles, Judas Tadeo ou Jude Thaddée était le cousin du Christ et fut comme son frère Jacques le mineur, l'un des douze apôtres de Jésus. Accompagné de Saint Simon, il prêcha en Mésopotamie dès la mort du Christ et ce durant environ 10 ans et fut martyrisé vers l'an 62, décapité à Suanis, ville perse. Pour son courage et sa persévérance devant les sources de danger, il est traditionnellement vénéré comme patron des causes perdues ou désespérées. Selon la tradition, ses restes furent rapatriés à Rome et sont célébrés au sein de la Basilique Saint-Pierre. Judas Tadeo est généralement représenté vêtu de vert, portant l'image du Christ, ainsi qu'une hache ou massue, outil ayant servi à sa décapitation.

De Saint catholique à icône des classes défavorisées
L'image de ce saint est traditionnellement vénérée dans les pays catholiques et possède une signification particulière pour l'Église apostolique arménienne due à la période non négligeable de sa vie qu'il aurait passé dans ce coin du globe. Toutefois, le Mexique est sans aucun doute le pays ou l'on rencontre la célébration la plus excentrique. En effet, la puissante symbolique du Saint des causes désespérées en fait une figure de prédilection pour les couches les plus défavorisées de la population mexicaine. À l'image de la Sainte-Mort (Santísima muerte), le culte de San Judas dépasse les barèmes de l'Église catholique traditionnelle et se pose en héros de la marginalité. La figure à la toge verte est donc le patron de choix des toxicomanes, prostituées, narcotrafiquants et sans-emplois. Chaque 28e jour du mois il est possible d'apercevoir dans le métro cette faune urbaine partant de leur domicile pour se rendre jusqu'à l'église de San Hipólito, transportant des statues du Saint, souvent aussi grandes que leur propre stature.

Templo de San Hipólito y casiano: L'église convertie au culte populaire
L'histoire de la conquête espagnole de Tenochtitlán raconte que l'endroit aujourd'hui situé au coin de Paseo de la Reforma et de Puente de Alvarado fut le lieu ou l'armée de Hernan Cortés subit ses plus lourdes pertes lors de la bataille de la Noche triste. Afin d'honorer la mémoire des disparus, les espagnols firent construire l'église de San Hipólito y casiano. Cette église abrita également un couvent et un hôpital ,et l'édifice actuel datant de 1777 fut déclaré monument national en 1931. Curieusement, son importance historique nationale est régulièrement occultée par la vénération extravagante de son effigie de San Judas Tadeo. Le 28 octobre, à l'occasion de la fête patronale, cet endroit est envahi par les couches les plus populaires de la ville de Mexico. Des messes sont célébrées toute la journée et le périmètre autour de l'église est fermé pour des questions de sécurité. Puisque la consommation de drogue et les débordements sont communs nous vous recommandons de faire acte de prudence si vous tentez une visite.

Adam CHARLEBOIS (www.lepetitjournal.com/Mexico) Jeudi 28 octobre 2010

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