Depuis la mise en application le jeudi 19 août 2010 de la loi "anti sacs plastiques", les établissements marchands s'organisent. Petit retour sur cette loi qui vise à développer une conscience écolo.
Abarrotes, calle Merida, Colonia Roma. Photo: Marion Du Bron
La loi "anti sacs plastiques": de quoi s'agit-il?
La loi "anti sacs plastiques" fait parti du corpus législatif ayant trait aux "résidus solides du District Fédéral" qui vise à coordonner la gestion de l'ensemble des déchets générés dans la grande métropole. Votée et parue dans la Gazette du D.F l'année dernière, la loi "anti sacs plastiques" est entrée en application le jeudi 19 août 2010. Elle interdit aux établissements marchands (supermarchés, abarrotes et tiendas, les marchés et tianguiz en revanche ne sont pas concernés) "d'offrir" les sacs plastiques aux clients, sous peine d'une arrestation de 36 heures et d'une amende d'un demi à un million et demi de pesos maximum.
La fin des sacs plastiques?
Non, les sacs plastiques ne disparaissent pas. Deux solutions s'offrent aux établissements marchands, donc aux clients.
Dans le premier cas, les établissements marchands font payer les sacs plastiques aux clients. Le coût est laissé à l'approbation de chacun, compter un pesos en moyenne le sac. Pour le gouvernement du D.F, l'objectif est de faire prendre conscience aux consommateurs du coût des sacs plastiques et par cette voie générer une conscience écologique. À terme, il s'agit bien d'éliminer de la circulation les sacs plastiques issus de l'industrie pétrolière. En effet, la pollution engendrée par ces derniers n'est plus à démontrer. Pour la plupart ils ne sont ni triés ni recyclés, ils participent à la dégradation rapide du milieu ambiant et ils sont responsables de la destruction de la biodiversité.
Dans le deuxième cas, les établissements marchands ne font pas payer le sac plastique aux clients, mais alors, les sacs plastiques doivent être biodégradables. Cette solution a déjà été choisie par de nombreuses enseignes, ce qui a l'avantage de ne pas pénaliser le client et de préserver les revenus de ceux qui remplissent les sacs aux caisses des supermarchés. On regrettera seulement que, dans ce cas, l'information ne soit pas mieux mise en valeur : qui se préoccupe vraiment de savoir si les sacs plastiques sont biodégradables ou pas?
Certains établissements, en revanche, n'ont pour le moment rien changé: ils continuent d'offrir des sacs plastiques issus de l'industrie pétroplière aux clients. Le temps de s'organiser?
Quelle attitude adopter face aux sacs plastiques?
Soyons honnête, on ne peut pas, du jour au lendemain, se débarasser complètement des sacs plastiques puisqu'au quotidien, ces derniers sont bien pratiques et qu'ils servent entre autres à emballer nos poubelles. Qu'on se le dise: il faudra désormais payer pour les sacs plastiques qu'ils soient biodégradables ou pas. Si leur utilisation est inévitable, évitons néanmoins de les jeter sans les avoir utilisé ou réutiliser.
Soyons des consommateurs curieux: demandez à vos enseignes habituelles quels sacs elles utilisent. Enfin, faites un petit calcul: de combien de sacs plastiques faites vous l'acquisition chaque jour? Chaque semaine? Chaque mois? Chaque année? Multipliez par le nombre d'habitants (environ 120 millions au Mexique). Sachant qu'au moins 80% des sacs plastiques finissent dans la nature, combien de sacs plastiques se retrouvent chaque année dans la nature?
Marion DU BRON (www.lepetitjournal.com/mexico) Jeudi 2 septembre 2010
Où acheter des sacs plastiques biodégrables (dans le centre)?
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