Peu d'accessoires vestimentaires mexicains sont aussi reconnus et utilisés que le Rebozo, châle très léger dépassant les barrières sociales et les époques. Symbole de la femme révolutionnaire et inséparable compagnon de Frida Kalho, le rebozo est aujourd'hui encore une magnifique façon de compléter sa tenue avec une touche de couleur typiquement nationale
Un accessoire multi-usages
Selon plusieurs sources, le rebozo, châle mesurant plus d'un mètre, est probablement utilisé depuis l'époque préhispanique par les femmes indigènes de différentes façons. En effet, ce foulard de soie, coton, laine ou autre tissu peut protéger du froid, servir de support pour transporter le bébé et de façon plus superficielle, peut ajouter un peu de couleur à sa tenue vestimentaire. Cet accessoire a su transgresser les limites sociales et fut rapidement adopté par les espagnoles de la colonie, par les milieux bourgeois et par la quasi-totalité des classes sociales au Mexique. En effet, ce châle peut se décliner dans une infinité de matériaux, de couleurs et de grandeurs, passant du blanc en coton économique au modèle en soie brodée et adornée de plumes d'oiseaux. Il peut également se nouer de dizaines de façon, ce qui en fait sans aucun doute une pièce de choix dans n'importe quelle garde-robe.
La mode au 19e siècle et plus particulièrement durant l'époque porfirienne était totalement dictée par les tendances en vogue en Europe. Les femmes bourgeoises recevaient directement leurs choix de tenues des grands magasins français ou les faisaient fabriquer par leurs tailleurs locaux, sachant adapter les diktats du vieux continent aux physiques de leurs clientes. Durant cette époque, la mode mexicaine des milieux aisés rejetait ce qui faisait partie du folklore mexicain. Ce rejet des éléments issus des populations indigènes caractérise bien l'époque de Porfirio Díaz, dictateur qui n'hésitera pas à donner l'ordre de refuser l'accès au centre historique à toute personne non-habillé de manière européenne durant les festivités du Centenaire de l'indépendance. La révolution constitue dans la mode, comme dans les autres secteurs de la société mexicaine, une revalorisation des valeurs, des coutumes et des traditions indigènes. Le nouveau nationalisme revendique l'héritage issu des populations habitant le territoire mexicain avant l'arrivé des espagnols. Ainsi, des femmes comme Frida Kalho popularisent cette vision nationaliste à travers le monde en n'hésitant pas à se vêtir strictement d'habits indigènes, dont les plus belles pièces viennent souvent d'Oaxaca, témoignages devant les yeux du monde entier, du talent des artisans mexicains.
Le centre historique du DF: refuge pour deux boutiques traditionnelles
Aujourd'hui il est possible de se procurer un rebozo dans la plupart des boutiques ou marchés vendant de l'artisanat mexicain, tel que le Fonart ou le Musée d'Art Populaire (MAP). Or, au centre historique, quartier de prédilection pour les petites boutiques traditionnelles, deux magasins continuent de faire le commerce de ces précieux accessoires. Le client est évidemment choyé dans ces boutiques, submergé par l'offre composée de centaines de modèles différents, aux prix et qualités des plus variables. Les propriétaires de ces deux boutiques s'ennorgueillent de pouvoir offrir les plus beaux modèles 100% mexicains provenant des différents coins de la République. LePetitJournal.com vous propose donc d'aller visiter ces deux boutiques afin de découvrir cet accessoire typiquement mexicain et d'encourager par le fait même la poursuite de cette activité traditionnelle.
Adam CHARLEBOIS (www.lepetitjournal.com/Mexico) mercredi 5 juin 2013 (Republication)
Rebozos Tonchi - República de el Salvador 145-C, casi esquina con Jesús María
M Pino Suarez.
Lundi au vendredi de 10h à 18h30
Samedi de 10h00 à 16h30
Tel. 5522 1589
Rebocería La Lupita - República de el Salvador 145-B
Lundi au vendredi de 10h00 à 18h30
Samedi de 10h00 à 16h30
Tel. 5542 1872
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