Les sonideros sont les piliers du bal populaire à la mexicaine. Cette communauté mythique de musiciens atypiques fait les beaux jours de quartiers réputés difficiles, àcoups de salsa et de cumbia, bien loin des clubs européens oùces rythmes sont àla mode
Au Mexique il existent près de 5.000 sound systems ou sonideros. Le but de ces fêtards : faire s'agiter les danseurs au son de la salsa ou de la cumbia. Le sonidero est en somme un DJ àla sauce latino-américaine et sa particularitéréside dans sa manière de communiquer avec le public : pendant les bals, le micro àla main, il lance des salutations adressées àdes écoles de danse, àdes familles ou àd'autres sonideros. La solidarité exprimée àtravers la danse est une valeur essentielle dans cette communautéatypique.
La plupart de ces musiciens viennent de quartiers défavorisés, et leur travail raconte toujours l'histoire de ceux qui se battent pour réussir. Ils rappellent les racines populaires de la musique tropicale, en particulier de la salsa et la cumbia, genres musicaux pourtant devenus branchés en Europe ou au Japon.
Alonso MARTIN. (LPJ) 15 juillet 2005
Près de l'aéroport: la Mecque du sonido
A Mexico, les sonideros organisent même tous les ans, en novembre, leur propre pèlerinage vouéàla Vierge de Guadalupe. Les pèlerins démarrent leur marche dans la colonia Peñón de los Baños, près de l'aéroport international, aussi nommée "Colombia chiquita". Une bonne partie des sonideros y sont en effet installés et en ont fait un quartier mythique.
Quelques uns des sonidos les plus importants du D.F. sont La Changa, Sonorámico, Fascinación, Changorama, La Conga et Cóndor. Mais en parallèle, de nombreux petits sonidos résistent et jouent en amateurs, malgréle manque de moyen et d'intérêt de la part des médias. Ces derniers restent sans doute les plus fidèles àla tradition chère àleur genre: la proximitéavec le public.
Sonido Cóndor, alias “Hasta la victoria siempre”, une histoire de lutte
C'est dans la colonia Del Gas, dans le nord de la capitale mexicaine, que le Sonido Cóndor, alias «Hasta la victoria siempre », a poséses trailers, chargés des haut-parleurs et des structures d'illumination. Dans son tout petit bureau, décoréd'un Christ accrochéau mur, de dizaines de figurines Disney, de souvenirs de Las Vegas et d'un guerrier aztèque, Arnulfo Aguilar (son vrai nom) a reçu Lepetitjournal.com. Fondateur du Sonido Cóndor, «Hasta la victoria siempre »raconte son parcours artistique et exprime sa vision de la vie : «J'ai adoptéle symbole du Che Guevara car pour les Latino-américains il représente la lutte qui mène àla victoire ». Avec des études de droit àl'UNAM puis un poste de secouriste en 1985 qui lui fait voir les horreurs du tremblement de terre, la vie d'Arnulfo «a ététrès calamiteuse et cette devise immortalisépar le Che, de faire mieux que la moyenne, m'a aidéàaller de l'avant ». Mais en ce moment, la vie lui sourit plutôt : il fête ce dimanche sur le Zócalo le 25ème anniversaire de son sound system. A cette occasion, Sonido Cóndor a invitéquelques uns des groupes de salsa et de cumbia les plus célèbres d'Amérique latine. A ne surtout pas manquer : Fruko y sus Tesos, les Latin Brothers, Grupo Maravilla, Los Angeles Azules ou encore Yaguarú et le Supergrupo Colombia. (LPJ – 15 juillet 2005)
Pour savoir plus
Onda Sonidera
Rincón Sonidero
Sonideros
Les disques sont disponibles dans la plupart des stations de métro.
Pour la fête du 25ème anniversaire du Sonido Cóndor :
Dimanche 17 juillet àpartir de 12h sur le Zócalo
Gratuit







