Si Maria Félix a tourné dans près de cinquante films au cours de sa carrière, elle est certainement aussi connue pour ses performances d'actrice que pour ses excentricités. Explications
L'actrice adulée
En 1941, les spectateurs mexicains découvrent Maria Félix à l'occasion de la sortie du film El peñón de las animas de Miguel Zacarías. Ils ne se doutent pas que cette jeune femme de vingt-sept ans s'apprête à devenir l'une des actrices les plus adulées de sa génération. Suite à cette première apparition, celle que ses compatriotes surnomment respectueusement la Doña enchaîne les tournages et les triomphes. Dans les années quarante, elle reçoit en effet trois Ariels d'argent pour ses rôles dans Enamorada, Rio Escondido et la diablesse. Le succès de la Diva mexicaine est tel qu'il dépasse rapidement les frontières nationales pour se répandre sur l'ensemble du continent américain où Maria Félix est vénérée telle une déesse par des millions d'admirateurs. Les grands de ce monde sont, eux aussi, conquis par son charme et sa beauté incendiaire. Le roi Farouk, par exemple, lui propose de lui céder la couronne de Néfertiti en échange d'une nuit passée en sa compagnie. En 1970, arrivée au sommet de la gloire et de la célébrité, la Doña met un terme définitif à sa carrière cinématographique. Elle fera désormais parler d'elle par ses frasques de milliardaire et ses extravagances...
Les caprices d'une star
En 1941, Maria Félix n'est encore qu'une simple réceptionniste dans un cabinet médical quand elle rencontre par hasard le producteur Fernando Palacios qui lui propose de faire du cinéma. Si la jeune femme, déjà dotée d'un tempérament de feu, accepte finalement l'offre de Palacios, elle ne peut s'empêcher de lui répondre d'un ton princier: "Qui vous dit que je veux faire du cinéma ? Quand je voudrai être actrice, j'entrerai dans le monde du cinéma par la grande porte". Des années plus tard, arrivée au faîte de sa gloire, il n'est pas rare d'entendre la Diva mexicaine rabrouer ses fans qui l'approchaient dans l'espoir de l'embrasser, en leur criant de façon indignée: "on ne touche pas, on regarde". De la même manière, Maria Félix a toujours catégoriquement refusé d'apprendre l'anglais en dépit des nombreuses propositions émanant d'Hollywood. Sa carrière est donc restée cantonnée aux seuls pays d'Amérique du sud et à quelques pays européens qui avaient ses faveurs.
La Française de c?ur
Si Maria Félix refuse obstinément de travailler aux Etats-Unis, elle fera une partie importante de sa carrière en Europe. En France, pays qu'elle porte aux nues, elle tournera plusieurs films. Parmi eux, French Cancan (1954) de Jean Renoir avec Jean Gabin et les héros sont fatigués (1955) d'Yves Ciampi avec Yves Montand et Gérard Oury. Des années plus tard, la Doña résidera à Paris où elle fréquentera les plus grands noms du cinéma français comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon et des écrivains prestigieux comme Jean-Paul Sartre. Les Parisiens l'aperçoivent parfois sur les champs de courses où elle suit avec assiduité les exploits de ses purs-sangs. Savent-ils que cette femme excentrique, couverte de bijoux précieux et vêtue d'un manteau de fourrure, est l'une des plus grandes actrices d'Amérique latine? Le 8 avril 2002, Maria Félix meurt la nuit de son quatre-vingt huitième anniversaire. Elle repose aujourd'hui au Panthéon français de Mexico.
Olivier CHARPENTIER (www.lepetitjournal.com/mexico) lundi 13 mars 2012
Lire aussi:
CHARLOTTE DE BELGIQUE - Le destin tragique de l'impératrice Carlota du Mexique
MYTHES MEXICAINS - Les grandes figures légendaires féminines
CACALOXOCHITL ? Un arbre mexicain aux fleurs connues mondialement
HISTOIRE DU MEXIQUE - La réforme agraire, ou l'occupation du Zócalo
L'annuaire 
