

Nous avons besoin de héros pour raconter notre propre histoire, pour la raconter et la rêver. Même si les grandes figures modernes sont différentes de celles de l'antiquité, elles ont toutes une parenté car toutes procèdent d'une rêverie fondamentale de l'humanité. L'histoire du Mexique est jalonnée d'un grand nombre de héros, issus notamment de la Révolution et il est intéressant de voir comment la relation avec ces personnages mythiques a évolué au fil du temps et ce qu'ils représentent aujourd'hui pour le peuple mexicain. C'est ce que propose l'exposition ?El Éxodo Mexicano: los héroes en la mira del arte? au Musée d'art national
Pancho Villa. Photo: commons.wikimedia.org
Pancho Villa, l'épopée moderne
José Doroteo Arango Arámbula, de son vrai nom, est considéré comme l'un des héros de l'Histoire Mexicaine bien qu'il fut aussi un bandit sans pitié, mais il répond au schéma de la construction de la vie du héros. Enfance difficile, de famille pauvre, originaire du Chihuahua, sa jeunesse semble jalonnée de vols voire de crimes. Mais le gouverneur révolutionnaire de l'Etat en 1909, Abraham González, commence à recruter des hommes sachant se battre pour s'opposer au dictateur Díaz. C'est ainsi que Villa rejoint et dirige la fameuse División Del Norte. Villa réussit à prendre Ciudad Juárez en mai 1911 ce qui entraîne la démission de Díaz. Madero est élu président en novembre 1991 mais il ne peut faire face aux problèmes du pays. Il est alors renversé et exécuté par l'un de ses généraux Victoriano Huerta. Resté fidèle à Madero, Villa lutte alors contre Huerta, levant une armée de plusieurs milliers de rebelles et il reprend fin 1913 Ciudad Juárez et Chihuahua. Sa victoire à Zacatecas l'année suivante passe pour son fait d'armes le plus illustre et Huerta doit démissionner en juillet 1914.
La démesure et l'entrée dans la légende
Villa espère ensuite que les USA soutiendront sa candidature à la présidence mais Wilson reconnaît le gouvernement de Carranza. Le 9 mars 1916, les hommes de Villa ravagent une ville du Nouveau-Mexique tuant 18 Américains (contre environ 500 miliciens). L'armée américaine se lance alors à sa poursuite, renforçant sa légende car ils ne sont jamais parvenus à le capturer.
En 1920, après 10 ans de lutte révolutionnaire, il signe un traité de paix avec Adolfo de la Huerta, président par intérim, monnayant de l'argent et une hacienda dans le Chihuahua où il mène une vie relativement tranquille durant trois ans. Il est assassiné par des commanditaires dont l'identité reste à ce jour un mystère. Même s'il est probable que ce soit le président Obregón qui ait dirigé cette opération.
Pauline Dulaurier (lepetitjournal.com ? Mexico) jeudi 29 avril 2010
Exposition: ?El éxodo mexicano. Los héroes en la mira del arte.?
Au Munal, calle Tacuba 8, en el Centro Histórico métro Bellas Artes,
Du 31 mars au 20 juin, 30 pesos, 50 % pour les étudiants.







