Édition internationale

HISTOIRE - Don Porfirio Díaz, un fou de pouvoir

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

A l'occasion de la commémoration du début de la Révolution mexicaine, le 20 novembre 1910, lepetitjournal.com vous présente le général Porfirio Díaz, le dictateur accrochéau pouvoir par qui tout a commencé

Après sept mandats et 30 ans au pouvoir, ce n'est plus un président, c'est un dictateur ! (Photo : Latinamericanstudies.org)

Lundi prochain, le 20 novembre, les Mexicains vont bénéficier d'un jour fériéen souvenir du commencement de la Revolución mexicana, en 1910. Cette véritable guerre civile s'était déclenchée en grande partie àcause d'un homme, Don Porfirio Díaz, dont l'amour pour le pouvoir avait concentrél'ire de Francisco Madero, Emiliano Zapata, Pancho Villa et des autres héros révolutionnaires.
Porfirio Díaz Mori ? sa mère est d'origine italienne ? est néle 15 septembre 1830, àOaxaca. Après un passage par le séminaire et des études de droit avortées, Porfirio Díaz, qui n'a pas vraiment sa place sur un banc d'école, entame une carrière militaire. Exaltéet imbibéde patriotisme, il participe àde nombreuses batailles pour écraser les rébellions qui perturbent l'Etat de Oaxaca et se fait remarquer par le gouverneur, Benito Juarez.
Díaz a aussi combattu contre les troupes françaises lors de la fameuse bataille de Puebla, le 5 mai 1862. Il est même fait prisonnier mais parvient às'échapper. Voila qui n'empêchera pas la France, pas rancunière, de lui décerner la Légion d'honneur en 1889.
Période connue comme le "porfiriato"
Entre temps, Porfirio Díaz, qui a accédéau rang de général, sait profiter de la période de flou qui suit la chute de l'empereur Maximilien, en 1867. Il commence àse frayer un chemin dans les hautes sphères du pouvoir, notamment en devenant députépour le compte de l'Etat de Veracruz.
En 1876, il réussit àse faire élire président de la République et c'est le début de la période qu'on connaît comme le "porfiriato". Mais àla fin de son mandat, en 1880, il doit renoncer àbriguer sa propre succession en raison d'une mesure constitutionnelle. Lorsqu'il est réélu àla présidence, en 1884, Porfirio Díaz s'empresse d'ailleurs de faire supprimer cette disposition, afin d'ouvrir la voie àdeux mandats consécutifs ! Le général repart donc facilement pour un troisième mandat (1888-1892) et profite de cette période pour faire autoriser les réélections? àl'infini. Il est évidemment le premier àen profiter et rempile en 1892, en 1896 et en 1900. C'est àce moment-làqu'il fait passer le mandat présidentiel de quatre àsix ans, si bien qu'il signe de nouveau en 1904, jusqu'à1910.
Une fin de vie en exil, àParis
Son "règne", qu'on assimile avec le recul àune véritable dictature, a réussi àdurer une bonne trentaines d'années "grâce"àdes élections faussées, au musellement d'une opposition chétive et àla relative bonne santééconomique du Mexique pendant le porfiriato, surtout due aux investissements étrangers.
Mais lorsque la contestation s'organise àtravers le pays, la chute est inéluctable pour Porfirio Díaz, qui ne parvient pas àtenir tête aux révolutionnaires et est contraint de démissionner le 25 mai 1911. Il embarque alors dans le port de Veracruz, direction la France. C'est donc àParis, en exil, qu'il passera les dernières années de sa vie, avant de s'éteindre le 2 juillet 1915. Pour les curieux qui voudraient faire un tour sur la tombe du vieux général dictateur, elle se trouve au cimetière du Montparnasse.
Camille VAYSSETTES. (
www.lepetitjournal.com) 17 novembre 2006

Lire aussi
Notre article paru l'année dernière : Le 20 novembre 1910, la révolution mexicaine éclate


lepetitjournal.com Mexico
Publié le 17 novembre 2006, mis à jour le 9 janvier 2018
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos