

L'assassin en série spécialisédans les femmes âgées, qui faisait tourner la police du D.F. en bourrique depuis des mois, a enfin étéattrapémercredi. Il s'agit d'une femme, qui évoluait dans le milieu de la lucha libre
Grande et charpentée, la Mataviejitas a blufféles enquêteurs qui pensaient avoir affaire àun homme déguiséen femme. (Photo : AFP)
Ils lui ont beaucoup couru après, ils vont enfin l'avoir derrière des barreaux. La Mataviejitas a étéarrêtée mercredi dernier. Surprise pour les enquêteurs, le plus célèbre assassin en série de la ville est une femme, contrairement àtous les profils physiques et psychologiques qui avaient si minutieusement étédressés.
Juana Barraza Samperio est plutôt grande (1,75m), charpentée et porte les cheveux courts. Elle est âgée de 48 ans et évolue dans le milieu de la lucha libre (le catch àla mexicaine). Elle vend surtout du pop-corn pendant les combats et, occasionnellement, monte elle-même sur le ring. Elle vit dans le secteur de Valle de Chalco, dans l'Estado de México. Elle aurait trois enfants.
Depuis plus de deux ans, la police du D.F. était confrontée àune série de crimes, une trentaine au total, tous perpétrés selon le même modus operandi : les victimes étaient des femmes du troisième âge (d'oùle surnom de "tueur de petites vieilles"), assassinées par strangulation àleur domicile, oùelles vivaient seules. Des objets étaient régulièrement dérobés.
Attrapée sur un coup de chance
Des images religieuses étaient parfois retrouvées sur les lieux du crime. Les policiers soupçonnaient depuis longtemps le Mataviejitas de s'introduire chez ses victimes en se faisant passer pour une infirmière ou une aide àdomicile, gagnant ainsi leur confiance. Mais pendant longtemps, on a cru àun homme déguiséen femme.
L'arrestation de Juana Barraza constitue un gros coup de chance, en même temps qu'une stupide entorse àson protocole d'action : sa dernière victime ne vivait en fait pas seule. Dans la colonia Moctezuma (vers le Jardín Balbuena, entre la gare Tapo et l'aéroport), Juana Barraza venait de laisser sans vie Ana María de los Reyes Alfaro, une dame de 82 ans, étranglée vraisemblablement avec un stéthoscope.
Confondue pour dix crimes
Mais en sortant, la Mataviejitas s'est heurtée àun étudiant, qui louait une chambre chez la vieille dame. Celui-ci lui a couru après dans la rue, a demandéde l'aide àdes policiers et Mme Barraza a étéarrêtée.
Elle a immédiatement avouéce crime, puis a étéconfondue par ses empreintes digitales pour une dizaine d'autres. Ce qui laisse planer de doute sur les autres meurtres de femmes âgées. Les enquêteurs, eux, sont persuadés d'avoir mis la main sur la bonne personne et que les autres ne sont que de banals imitateurs isolés, qui agissaient dans le but de voler.
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 30 janvier 2006







