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ENTRETIEN EXCLUSIF – Basile Boli – Entreprendre et Réussir en Afrique

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 14 novembre 2007, mis à jour le 14 novembre 2007
Aujourd'hui, on ne parle pas de foot, tant pis. Tout frais secrétaire national de l'UMP en charge du co-développement, Basile Boli est également président de l'association Entreprendre et Réussir en Afrique. Une mission qui l'a amené au Mexique. Explications.

LPJ - Nous sommes aussi avec Patrick Givanovitch, délégué général de l'association, qui a coordonné le voyage au Mexique. Messieurs, pourquoi le Mexique ?
PG - L'association Entreprendre et Réussir en Afrique (ERA) a pour but d'accompagner les africains de France dans leur retour au pays, dans le cadre de projets de développement locaux. Plus généralement, nous étudions les liens entre migrants et pays d'origine, dans une optique de développement aidée et financée par les africains (et français d'origine africaine) travaillant en France. Nous sommes venus au Mexique car ce pays est un exemple à de nombreux égards : il est le premier en terme de montant des transferts d'argents des mexicains vivant aux Etats-Unis, vers le Mexique, pour le développement de projets locaux.
BB - Après avoir arrêté le football, je suis devenu entrepreneur en Afrique. Voyant le potentiel de la jeune génération d'entrepreneurs africains, j'ai voulu créer une structure qui encadre la volonté des migrants d'aider leur pays d'origine, et de contribuer au développement de cette jeune génération.

LPJ ? quels enseignements tirez-vous de ce voyage ?
BB ? en voyant un Mexique à deux vitesses, entre le dynamisme de Mexico et certaines communautés indigènes très exclues, nous avons pu confirmer notre point de vue : migration et développement sont deux problématiques qu'il ne faut pas chercher à dissocier l'une de l'autre. L'exemple de Zapopan (Jalisco) à cet égard nous a beaucoup marqué (ndlr : la localité de Zapopan va elle-même démarcher aux Etats-Unis, munie de dossiers de développement local, les mexicains originaires du Jalisco pour les impliquer dans ses projets).
PG - Ayant rencontré les autorités mexicaines, plusieurs banques et associations de grande envergure, à Guadalajara et à Mexico, nous avons vu observer des initiatives intéressantes, tels le dispositif 1 pour 3 : pour chaque dollar envoyé par un mexicain vivant aux USA pour un projet de développement au Mexique, l'état et la communauté locale versent un dollar chacun. Chercheurs français, espagnols et mexicains qui travaillent sur les problématiques migratoires ici nous ont ainsi donné des idées sur les processus à reproduire entre Europe et Afrique.

LPJ ? Ce modèle sera-t-il facilement exportable en Afrique ?
PG ? évidemment non. Pour les projets privés comme publics, il faut s'adapter aux institutions existantes même s'il faut pouvoir en créer des adéquates, parfois. Mais le ministère des affaires sociales et le Fomin (banque interaméricaine de développement) ont des modèles qui peuvent être reproduits pour les initiatives privées.

LPJ ? Basile, l'engagement en politique après une carrière de footballeur, ce fut facile ?
BB : c'est ma carrière d'entrepreneur qui en fut le marchepied. Soutenir Sarkozy en 2007, ce fut pour deux raisons : souligner le fait qu'il avait mis le doigt sur une problématique fondamentale (i.e. : liens entre migration et développement), et aussi cesser d'être dans la critique, pour devenir une force de proposition. Aux côtés de Patrick, nous travaillons de manière constructive, et c'est ce qui est important.
Propos recueillis par D. Robert (www.lepetitjournal.com - Mexico) mercredi 14 novembre 2007
lepetitjournal.com Mexico
Publié le 14 novembre 2007, mis à jour le 14 novembre 2007

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