DIFFERENCES CULTURELLES - Relations hiérarchiques au Mexique: douceur et fermeté

Publié le 14 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Les relations hiérarchiques au Mexique ou l'art de la main de fer dans un gant de velours... Deux cas de figure sont possibles: le chef est francais et le subordonné mexicain, ou alors le chef est mexicain et le subordonné francais. Aujourd'hui: premier cas de figure

Photo: photo-libre.fr

Il est évident que le chef francais devra faire quelques ajustements dans sa façon de manager ses subordonnés mexicains s'il veut que cela se passe bien. Le sous-titre de cet article résume très bien l'art du management à la mexicaine. Ce qui rapproche les deux styles de management, à la française et à la mexicaine, c'est l'autoritarisme. Dans les deux cas, souvent l'autoritarisme est fort. Comme on le dit souvent dans les entreprises en France: "Le chef a toujours raison, même quand il a tord". Ce qui diffère par contre, est le niveau de soumission des subordonnés qui est nettement plus fort chez nos amis mexicains.
Ici l'autorité a le pouvoir "absolu" sur ses subordonnés et cela serait très risqué de remettre en cause, de contester un ordre, une décision ou pire l'autorité elle-même du chef. Les décisions sont contestées uniquement par celui qui est au dessus dans la hiérarchie de l'entreprise.

Le subordonné mexicain a un grand respect de l'autorité si celle-ci est attentive à certains principes qui diffèrent des habitudes françaises. Bien que l'autorité soit forte, le chef se doit d'avoir une relation proche avec ses subordonnés, c'est-à-dire connaitre l'environnement familiale du subordonné. Là ou en France il existe des cloisons entre la vie privée et la vie professionnelle, ici au Mexique ces cloisons sont inexistantes. Vous pouvez être invité à l'anniversaire du fils du subordonné et cela peut être bien d'y aller. Sortir boire une bière après les heures de bureau avec les membres de l'équipe sera bien vu et c'est dans ces occasions que vous apprendrez à connaitre votre équipe. N'oubliez jamais que la convivialité est une des règles ici au Mexique.

Un peu de douceur dans un monde de brutes
Autre différence que nous avions déjà vu dans le cadre d'un autre article sur l'interculturel, ne jamais faire perdre la face à l'un de ses subordonnés. La réprimande se fait enfermée dans votre bureau et seul à seul avec lui. Jamais devant les autres membres de l'équipe. Pas d'humiliation publique. La relation supérieur/subordonné est au Mexique une relation autoritaire certes, mais conviviale et paternaliste.

Le supérieur francais va devoir apprendre à encourager, motiver, féliciter; l'objectif atteint doit être souligné. Dans la philosophie française, ce qui est bien fait est normal, et ce qui est mal fait ne l'est pas. En fait prenez conscience qu'au départ rien n'est normal et dans les deux cas il faut savoir récompenser ou réprimander. En tout cas votre crédibilité passera par l'extériorisation de votre satisfaction ou votre mécontentement. N'oubliez jamais que les Mexicains sont de grands affectifs.
La crédibilité du supérieur passe aux yeux des subordonnés mexicains et dans cet ordre d'importance par sa connaissance des personnes qu'il dirige, son écoute, son ancienneté, ses titres ou diplômes et ses résultats.

En conclusion on pourrait dire que le management à la mexicaine c'est l'art de mêler à la fois la fermeté et la douceur, la convivialité et l'autorité, la distance et la proximité.

Olivier Soumah-Mis (www.lepetitjournal.com/mexique) lundi 14 mai 2012 (republication)

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