MUSIQUE– Les «Konami Sessions» ou la fusion des arts visuels et de la drum & bass

Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Du breakbeat au dubstep, le Konami Crew a imposé une nouvelle façon de faire de la musique électronique sur la scène mexicaine. Les "Konami Sessions", organisées régulièrement dans des lieux atypiques de la capitale, fusionnent les rythmes explosifs de la drum &bass aux arts visuels, virtuels ou plastiques. La prochaine session aura lieu ce samedi 6 février au Bar Mancera dans le centre historique! Le leader du collectif, Redeker, répond aux questions de LePetitJournal.com

Redeker portrait: Redeker. Photo: Gus Soriano

LePetitJournal.com: Vous avez été étudiant à Paris. La France a-t-elle été une source d'inspiration pour votre musique?
Redeker: Absolument! La musique électronique est d'abord européenne. En France, les DJs fusionnent souvent les sons électroniques aux rythmes africains. C'est précisément la source du dubstep, par exemple. De ce point de vue, il est évident que mon expérience française influence encore beaucoup mes créations personnelles. Par ailleurs, j'ai gardé des liens solides avec la France, et nous allons probablement organiser une session à Lyon en juin prochain.

De Bogotá à Moscou, le collectif a déjà fait ses preuves sur la scène internationale. En quoi pensez-vous qu'il est aussi représentatif de la ville de Mexico?
Aujourd'hui il est difficile d'identifier notre travail à une région ou une culture en particulier, principalement parce que la drum &bass est un mouvement devenu global.
Cependant, tous les membres du Konami Crew sont mexicains, et fiers de l'être! Nous vivons à Mexico et c'est notre expérience quotidienne, les bruits de la ville, des rues, des marchés, que nous cherchons à traduire. Lors des sessions que nous organisons, vous pourrez retrouver cette ?mexicanité' explosive, cette énergie du rythme partagée entre des gens de tous les milieux sociaux-culturels différents.

Redeker session: DJ Redeker au Hangar, dans le centre historique de Mexico. Photo Flux

Comment vous est venue l'idée de fusionner les arts visuels à la musique électronique?
De fait, même si c'est une pratique de plus en plus courante en Europe et aux Etats-Unis, il n'y a encore aucun autre collectif à Mexico qui le fasse de manière professionnelle à ma connaissance. Les Konami Sessions ne sont pas une simple juxtaposition de son et de vidéo, nous essayons d'explorer toujours plus la dimension artistique de nos événements, c'est pourquoi nous y intégrons des installations virtuelles ou plastiques.
La musique électronique laisse beaucoup de place à d'autres formes d'expression. Les arts visuels apportent tout simplement une autre dimension à l'événement. C'est une expérience plus intense, un spectacle plus complet, plus vivant.

Vous voyez-vous continuer à faire de la drum &bass dans vingt ans, ou est-ce davantage une musique de jeunes?
Bonne question... Il est certain que je continuerai à produire de la musique électronique qui sera certainement héritière du drum &bass. Le drum &bass est un mouvement, c'est le rythme d'une époque, et il doit nécessairement entrer en mutation, évoluer avec son temps. Je ne sais pas ce que ma musique ou le collectif deviendra, mais nous travaillerons sur de nouveaux sons qui porteront les traces, un peu comme un tatouage sur le c?ur, de ce que nous vivons à présent.

/>Awen Southern (www.lepetitjournal.com / mexico) vendredi 29 janvier 2010