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PORTRAITS DE FRANÇAIS - Nans, pâtissier traditionnel à des milliers de kilomètres de la France

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 18 décembre 2015, mis à jour le 20 décembre 2015

Nans, pâtissier de formation, est arrivé à Melbourne en 2004. Séduit par la ville qu'il décrit comme multiculturelle, il s'installe et fonde son propre commerce en 2008, une boulangerie traditionnelle française à Brunswick.

 

Lepetitjournal.com : Quand êtes-vous arrivé à Melbourne ?

Nans : Je suis arrivé le 24 avril 2004 exactement. Je suis venu avec mon sac à dos pour voir l'Australie. J'ai cherché du travail, j'ai eu du mal à trouver parce que je ne parlais pas anglais, puis quand j'en ai trouvé un cela m'a permis d'apprendre la langue. J'ai travaillé pour la première pâtisserie française qui s'est installée à Melbourne. Ils m'ont sponsorisé, donc je suis resté avant de passer résident permanent. On m'a proposé d'acheter le business mais j'ai vu qu'il y avait des opportunités ici pour les Français dans la gastronomie. J'ai donc cherché un « business partner » et on s'est lancé dans l'affaire de "Choukette" il y a sept ans maintenant, en 2008.

 

Comment cela s'est passé pour monter cette affaire ?

Ce n'était pas aussi compliqué que je le croyais. Mon « business partner » avait déjà un business donc c'était plus facile parce qu'il connaissait déjà des gens dans la construction, les frigoristes? il avait un pied dedans. Tout seul je pense que j'aurais eu beaucoup plus de mal et d'embûches.

 

Etiez-vous déjà pâtissier en France ?

Oui depuis longtemps. J'ai fait mon tour de France chez les Compagnons du Devoir, pendant sept ans, puis je suis venu ici parce que je voulais continuer à voyager et finalement je suis resté.

J'ai toujours adoré ça depuis que je suis petit. Ça m'a toujours fasciné, comment à partir d'ingrédients simples on peut faire plein de choses différentes.

 

 

Vous avez donc importé la façon de faire française ici ?

On fait traditionnel français ici : éclairs, tartes au chocolat, on vend beaucoup de croissants et pains au chocolat, les gens adorent ça. Mais il faut s'adapter un peu, donc on fait des crumbles ou des cheesecakes parfois. Au niveau du personnel, on essaye d'avoir un peu de Français : les gens aiment bien l'accent, et ils connaissent déjà le produit donc c'est bien plus simple pour le vendre.

 

Comment est-ce que vous êtes organisés ici ?

On commence à 4h du matin, avec mon pâtissier à plein temps, pour mettre tout en place, faire cuire la viennoiserie, les croissants, les quiches? Le magasin est prêt pour 7h15, après on prend un café puis on prépare pour le lendemain. On finit vers 13h et on peut aller se coucher !

 

L'affaire marche-t-elle bien ?

Oui, on a toujours du monde, surtout le week-end et la semaine on a les entreprises d'à côté qui viennent manger? On fait aussi les bûches de Noël comme en France en ce moment donc ça attire du monde. Côté clientèle, on a beaucoup de Français, et des Australiens. Il y a de plus en plus de Français à Melbourne depuis que je suis arrivé. On a d'ailleurs une bibliothèque française ici, où les gens peuvent ramener leurs livres et en prendre un autre, ce qui permet de continuer à lire et à échanger les romans en français même ici.

 

Rentrez-vous en France parfois ?

J'essaye tous les deux ou trois ans, mais c'est pas forcément facile quand on a un business. Ça manque un peu quand on a des enfants, on aime bien les faire rencontrer aux grands-parents, mais ça fait partie du jeu. Mais la famille vient aussi quand ils peuvent, ça les fait voyager.

 

Vous vous plaisez donc à Melbourne ?

Ah oui ça me plait beaucoup cette diversité culturelle qu'il y a ici. Chaque quartier est un peu différent. On peut faire le tour du monde en mangeant à Melbourne.

 

Avez-vous des projets pour la suite ?

On va faire des rénovations au mois de janvier pour pouvoir faire rentrer plus de clients, mieux aménager la boutique, et rendre le tout plus joli.

 

Thibaut Déléaz (Lepetitjournal.com/Melbourne), Mercredi 16 décembre 2015

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 18 décembre 2015, mis à jour le 20 décembre 2015

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