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POURQUOI J'AI DECIDE DE VIVRE EN AUSTRALIE - La lettre d'adieu d'Olivier Vojetta

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 26 mars 2015, mis à jour le 24 août 2015

Pourquoi j'ai décidé de vivre en Australie. Comme chaque semaine nous publions vos témoignages, aujourd'hui nous avons choisi la touchante lettre d'adieu d'Olivier. Nous vous la servons telle quelle sur un plateau, parce qu'elle est criante de vérité et qu'il ne fallait surtout rien retoucher pour ne pas lui enlever sa beauté.

 

Chère famille, chers amis,

J'ai longtemps hésité et puis je me suis dit qu'expliquer par le biais d'une lettre serait plus facile dans un premier temps.

Dans longtemps, quand je serai vieux, si l'on vient à me demander de résumer ma vie par un mot, je voudrais que ce soit le mot « liberté ». Liberté de penser, d'agir, de voyager, liberté d'aventures. Peut-être que certains d'entre vous me reprocheront alors de n'avoir pas été assez là, présent auprès de vous, mais j'espère que vous aurez néanmoins compris ma démarche. Et puis, cela ne gâche rien, je vous aurai au final peut-être emmerdé un peu moins que je ne l'aurai fait sinon.

Vous vous demandez de quoi je parle, c'est normal. Alors je ne tarde plus. Maria et moi allons partir vivre en Australie, à Sydney, à partir de Juillet de cette année (notre départ est prévu pour le mercredi 18 juillet).

Ce n'est que moi qui vous écrit cette lettre alors je vais vous expliquer ma démarche mentale personnelle qui m'a poussé à vouloir partir et quitter Londres pour aller vivre à Sydney avec Maria. J'ai toujours été surpris de voir combien les gens vivent peu ; pas vous, pas moi, juste les gens en général. En France, on fait un beau concours et l'on continue parfois d'en parler à l'âge de soixante-dix ans. Cela n'existe qu'en France. On peut être polytechnicien à vingt ans, mais cela ne veut dire quelque chose qu'à ce moment-là, car la route de la vie est longue. C'est vrai après tout, on peut être intelligent à vingt ans et réussir un beau concours mais être un con fini à trente ; être mort, complètement mort. Je n'ai pas fait Polytechnique, c'est juste un exemple pour décrire les « acquis » que l'on a engrangé depuis nos vingt ans ; ceux-ci ? ainsi que les bénéfices qui en découlent ? ne durent qu'un temps, et il faut se remettre au travail assez vite pour continuer de progresser au-delà de soi et de sa condition propre. Car c'est vrai, au final, beaucoup de gens ne sont que les héritiers d'eux-mêmes, de leurs parents et grands-parents. À peine prennent-ils une petite position en dehors d'eux-mêmes qu'ils prennent peur, se sentent péniblement en danger, en zone inconnue, hors d'eux-mêmes.

Disons que pour ma part, j'ai toujours voulu être plus que « l'héritier de moi-même ». C'est sans doute pour cela que je suis parti de France il y a bien longtemps, en 1999. D'abord pour aller faire un échange universitaire aux États-Unis, à Boston, puis pour m'installer à Londres, par un choix conscient, et aussi sans doute la raison pour laquelle j'ai demandé et obtenu le passeport anglais l'année passée. Plus encore, c'est sans doute pour cela que je me suis marié avec la personne la plus multiculturelle que j'ai jamais connue ? Maria ?, qui plus est au Maroc, le pays de son enfance. 

Ce parcours, je l'ai mené de façon consciente afin d'être ? ou de devenir ? plus que moi-même, et pouvoir sortir de ma simple condition. Et c'est pour cela que partir en Australie maintenant, à l'âge de 35 ans me motive autant, dans la même veine que ce qui m'a amené à quitter la France à l'aube du 21siècle. Le fait que Maria soit Australienne et veuille aller vivre plus près de ses parents pendant un temps me ravit, car nous allons pouvoir vivre ensemble en couple une aventure incroyable.

Car j'aime l'Australie et la région Asie Pacifique en général parce que ce sont des endroits pleins d'énergie, plein de croissance, où tout est possible. Cette partie du monde me rappelle un peu le rêve américain qui m'obsédait tant quand j'étais enfant, puis adolescent. J'ai gardé mon âme d'enfant ? le seul talisman qui vaille ? et c'est un peu elle qui me pousse à vouloir tenter l'aventure. Et puis d'un point de vue professionnel, et dans mon domaine de la finance, cette région offre de nombreuses opportunités pour qui veut les voir et les saisir. Sydney, c'est la porte de l'Asie avec Hong Kong, Singapour, Tokyo, Shanghai, Bali ou encore Kuala Lumpur en ligne de mire. 

Mais plus encore que cela, c'est ma soif de découverte, d'aventure et de savoir qui me donne envie de vivre cette expérience maintenant. Le savoir et la découverte de nouvelles choses rendent toujours la vie encore plus gaie en ce qui me concerne. Cela demande un peu d'effort au début, mais après, tout devient plus beau, plus gai donc et plus intéressant. Pour moi, le bonheur n'est pas une affaire de chance ou de destin, mais d'état d'esprit.

Voilà, c'est à peu près tout ce que je voulais vous dire. Bien entendu, nous allons habiter un appartement ou une maison suffisamment grande (du moins on l'espère) pour vous accueillir en vacance, pour un jour, une semaine, un mois, et nous allons revenir vous voir en Europe le plus souvent possible, et dans le pire des cas, au moins une fois par an, et peut-être plus si l'on compte les voyages professionnels que l'on aura probablement à faire, Maria et moi. 

J'espère de tout c?ur que vous comprenez le sens de ma lettre, car si je vous l'aie écrite, c'est parce que je vous aime et que je tiens énormément à notre relation. Et j'espère surtout que vous comprendrez bien mon choix de partir vivre et travailler en Australie. La roue tourne, et c'est maintenant ma chance de vivre cette expérience avec Maria, il ne faut pas que je la laisse passer. 

Je vous embrasse et espère pouvoir vous voir et vous parler avant notre départ en Juillet, puis, je l'espère, vous recevoir par la suite dans notre nouvelle maison à Sydney. 

Olivier, juin 2012.

Olivier est auteur de 2 livres sur l'Australie : Australian Daily et Jet Lag Stories Australie

Son blog de critiques de livres: https://www.goodreads.com/author/show/8552137.Olivier_Vojetta/blog

 

Sylvie Serrano (www.lepetitjournal.com/melbourne) vendredi 27 mars 2015 
lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 26 mars 2015, mis à jour le 24 août 2015

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