Près de 5 000 immigrés ont manifesté la semaine dernière devant le Parlement portugais, dans le centre de Lisbonne. Venant de tout le pays, ils réclamaient un traitement plus rapide des permis de résidence et dénoncaient le nouveau projet de loi sur l'immigration.


Beaucoup d´immigrés expliquent vivre et travailler légalement depuis plusieurs années sans avoir encore obtenu la nationalité ou même une carte de séjour permanente. "Je suis ici depuis 2022. Je travaille tous les jours, je paie mes impôts", témoignait un participant. "Je n'ai pas de nationalité, je n'ai pas de carte de séjour. Je ne peux pas rentrer chez moi."
Des revendications claires face à une réforme contestée
Pendant plus de deux heures, la manifestation pacifique et sans incident a mis en avant plusieurs demandes : le droit de travailler légalement, le regroupement familial et la libération des immigrés placés dans des centres temporaires alors qu' à priori, ils n' ont pas commis de délit condamnable. Les manifestants dénoncent également la présence de leur nom dans le système d'information Schengen, qui les pénalise après des séjours dans d'autres pays européens.
L'arrivée de députés d'extrême droite, notamment de André Ventura, chef du parti Chega, a toutefois provoqué quelques tensions. Défendant son projet de loi, il a affirmé que "la loi sur l'immigration n'a pas pour but d'attaquer ou de persécuter qui que ce soit", mais de s'assurer que "toute personne qui vient au Portugal respecte les règles et la démocratie".
La mobilisation, rassemblant principalement des hommes originaires d'Inde, du Bangladesh, du Népal et du Pakistan, met en lumière l'attente et le malaise d'une partie importante de la population immigrée au Portugal, alors que le gouvernement prépare une nouvelle réforme sur la nationalité et l'immigration.












