Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 2

Marche pour le climat : la jeunesse portugaise dans la rue

Marche pour le climat à LisbonneMarche pour le climat à Lisbonne
Écrit par Lucie Etchebers-Sola
Publié le 30 septembre 2019, mis à jour le 30 septembre 2019

Pour marquer la fin de la semaine internationale pour le climat qui s'est tenue du 20 au 27 septembre, les Portugais et notamment les Lisboètes se sont mobilisés vendredi dernier pour dénoncer l'inaction générale des dirigeants politiques face au changement climatique.
 

Une prise de conscience globale
 
L'ONU, par la voix de son Secrétaire général Antonio Guterres, a déclaré l'urgence climatique à l'occasion du sommet international qui s'est déroulé le 23 septembre à New York. « L'urgence climatique est une course que nous sommes en train de perdre, mais nous pouvons la gagner », a lancé Guterres à la tribune de l'organisation mondiale. Si de nombreux investisseurs et entreprises ont répondu à l'appel, l'engagement des États a déçu. Alors que les États-Unis et le Brésil ont boycotté l'événement, à l'exception d'une rapide apparition de Donald Trump, ni la Chine, ni l'Inde -deux des plus gros pollueurs de la planète- n'ont pris d'engagements. Dans un furieux discours qui a enflammé internet, la jeune Suédoise de la lutte globale contre le réchauffement climatique, Greta Thunberg, a réprimandé les dirigeants de la planète pour leur inaction contre le changement climatique lors du sommet de New York. Du haut de ses 16 ans, la militante écologiste a appelé les manifestants du monde entier à participer à de grandes mobilisations mondiales en faveur du climat, et à faire grève chaque vendredi, baptisant le mouvement « Fridays for Future ». La première marche a eu lieu les 15 et 16 mars derniers, puis une seconde a suivi les 23 et 24 mai. Plus de quatre millions de personnes, des jeunes en majorité, étudiants, lycéens et collégiens, ont parcouru les rues des grandes villes du monde en appelant à sauver la planète. Au total,  ce sont « 5 800 actions dans 163 pays, 73 syndicats, 820 associations de la société civile ou encore 3 024 entreprises »  qui sont engagés dans ce mouvement de grève pour le climat, selon le bilan quantitatif présenté par l'ONG internationale 350.org, même si aucun comptage officiel global n'a encore été réalisé.


Une marche dans les rues lisboètes ainsi qu´à Porto et dans plusieurs autres villes au Portugal
 
Alors qu'en France, la marche pour le climat et la justice sociale qui a réuni 15 000 personnes à Paris le samedi 21 septembre a été violemment réprimé par la police, à Lisbonne la manifestation qui a clôturé cette semaine internationale pour le climat a été nettement plus pacifique. Les chiffres sont pour l'instant incertains, mais on parle d'un cortège d'un millier de personne qui s'est rassemblé à Cais do Sodré ce 27 septembre et a marché jusqu'à la place du Rossio qu'il a atteint deux heures plus tard. Si le rassemblement officiel était censé s'arrêter là, une centaine de manifestants appartenant notamment au groupe activiste climatique Extinction Rebellion ont poursuivi leur action sur l'avenue Almirante Reis entre 17h et 20h. La circulation a été bloquée pendant quelques heures, la police a fini par disperser la foule et a arrêté une personne.
 
 
Les jeunes en première ligne
 
Cette marche a été organisée par diverses organisations écologistes et étudiantes portugaises (Climaximo, Salvar O clima, Greve Climática Estudantil etc.) à travers les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Instagram avec les hastags #fazpeloclima #schoolstrike #fridaysforfuture #climatestrike #by2020weriseup. L'annonce officielle disait : « Nous appelons chaque étudiant de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, les professeurs, les travailleurs, les militants et les citoyens à participer à la 3ème grève du climat. » Ce sont majoritairement de jeunes militants ou citoyens concernés par la cause écologique qui ont participé à cette marche. Lepetitjournal a discuté avec quelques-uns d'entre eux :
 
 
Des témoignages
 
« Je suis ici avec mes amis et des milliers d'inconnus, nous partageons tous la même planète et nous marchons aujourd'hui pour faire écho aux mobilisations qui se sont tenu partout dans le monde cette semaine afin de mettre la pression sur les responsables politiques et les pousser à prendre des mesures concrètes. » nous confie Francisca, 21 ans, étudiante en sciences sociales et politiques.
 
« Jamais la planète n'a eu aussi chaud depuis 2000 ans. Partout dans le monde, les populations souffrent d'événements climatiques extrêmes. L'Amazonie a brulé pendant un mois cet été sans qu'aucun média ne s'en préoccupe. Partout en Europe, les températures et les pics de pollution ont asphyxié les grandes villes. Le Groenland fond, l'Inde manque d'eau. Qu'est-ce qu'il leur faut de plus pour réagir ? ll est encore temps de se réveiller, il n'est pas trop tard et nous ne pouvons pas abandonner. » nous dit Diogo, 27 ans, travailleur social.
 
« A la veille des élections législatives, il serait temps que l'un de nos représentants prennent la parole sur le sujet et s'engage réellement. L'urgence climatique reste une préoccupation minoritaire au Portugal dans l'agenda politique, alors que c'est un problème qui va bien au-delà du spectre politique,  c'est de notre survie dont nous parlons. Il y a du monde aujourd'hui dans les rues de Lisbonne, mais pas assez selon moi si l'on pense à l'envergure du problème. Chaque habitant de cette ville devrait être ici. Il est vrai que les Portugais ne sont pas de grands manifestants, mais je ne comprends pas le manque de mobilisation pour ce genre de cause. Et le pire c'est que ce sont les jeunes qui portent cette cause sur leurs épaules, bien plus que les adultes. Peut-être aussi parce que nous sommes la génération qui a le plus conscience de la souffrance qui attend notre planète ces 50 prochaines années. » rapporte Inês, 22 ans, étudiante aux Beaux-Arts de Lisbonne.
 
« Pour beaucoup d'entre nous, c'était la première marche. Moi et mon équipe avons fait fermer le restaurant dans lequel nous travaillons pour pouvoir participer à cette manifestation et nous avons envie de nous impliquer davantage dans chacune des futures initiatives qui sera organisée pour cette cause. Et je pense que de plus en plus de gens se joindront à nous, après tout c'est peut-être la cause la plus universelle qui soit et pour laquelle nous N´avons jamais eu à protester », conclut Salomé, 29 ans, professeure de Yoga et restauratrice.

 

Publié le 30 septembre 2019, mis à jour le 30 septembre 2019

Flash infos